Le rétablissement de la peine de mort en République démocratique du Congo

République démocratique du Congo

Le retour ‘‘imprévisible’’ de la potence

La peine de mort a été introduite dans la législation congolaise par la Belgique en tant que puissance tutrice de la République démocratique du Congo en 1940. Cette mesure macabre intervenait sous la période de colonisation, d’une part, et d’autre part, sous la période de deuxième guerre mondiale en pleine activité militaire entre l’Allemagne nazie et les forces coalisées.

Au début du troisième millénaire, c’est-à-dire en l’an 2000, le pays qui a, naturellement, vu naître le Prophète Simon Kimbangu, le Héros national Patrice Émery Lumumba, le Résistant Pierre Mulele, l’Avocat du Peuple et Grand Patriote, le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba, avait pris, au détour d’une lutte armée, pourtant, cataloguée, labellisée ‘‘anticongolaise’’, la sage et courageuse décision de surseoir indéfiniment l’application de la potence. Avec pour perspective à moyen, court et long terme, l’abolition pure et simple de la peine de mort, le renvoi définitif de la peine capitale au musée de l’histoire. Dans son exécution, faut-il reconnaître, cette punition qui témoigne, certes, de la barbarie innommable de cette machine froide qu’est l’État, vise autant les civils que le personnel commis à la sécurité des biens et des personnes et la défense de la communauté nationale. Donc, ce châtiment irréparable pèse très lourdement, comme une épée de Damoclès, sur la tête de quiconque aurait piétiné – inconsciemment ou consciemment – les intérêts vitaux de la société voire mis en péril la sécurité primordiale de la collectivité.

Par l’observance de ce moratoire sur la peine capitale, la République démocratique du Congo, sise au cœur du Continent et de la région des Grands Lacs africains, avait fini par prouver à l’ensemble de ses pairs internationaux sa profonde maturité politique et diplomatique. Elle avait fini par prouver qu’elle pouvait bel et bien se comporter à l’instar d’une Nation civilisée. Elle pouvait, donc, se comporter comme tout pays digne de l’idéologie des droits fondamentaux de la personne humaine, respectueux des principes de justice et de dignité. Bref un pays épris d’humanisme.

Les rébellions à répétition sont un des facteurs décisifs à la réactivation de la potence en République démocratique du Congo. Ce pays paralysé par de nombreuses années de guerre civile et de guerre de pillage de ses ressources stratégiques et précieuses, de guerre de partition et d’occupation territoriale est également confronté au phénomène récursif de trahison. Celui-ci est consécutif à l’infiltration des institutions politiques, administratives et sécuritaires par d’innombrables mercenaires étrangers.

Confrontée depuis moins d’une trentaine d’années à un conflit d’une extrême virulence, anéantie par la trahison comme mode opératoire des forces obscures qui recrutent à tour de bras ses ressortissants les plus véreux et les plus ignobles afin d’affaiblir les institutions politiques et nationales, la République démocratique du Congo décide de lever sans autre forme de procès le moratoire sur l’exécution de la potence. En fait, laminée par une guerre oh ! Combien meurtrière dans l’Est de son territoire majestueux, elle revient précipitamment sur cette mesure salutaire, quoi que symbolique, afin de protéger contre toute velléité d’émiettement son immense cadre géographique. À la vitesse de l’éclair du tonnerre, cette dernière revient sur cette noble et juste décision dans le strict but de protéger sa population manifestement victime de l’injustice criarde de la Communauté occidentale.

En effet, cette ligue des États qui, à longueur de journée, s’autoproclament, pourtant, défenseurs de la liberté et de la démocratie, promoteurs de la justice et de la dignité humaine, tend plutôt, dans ces circonstances malheureuses (le conflit armé dans l’Est de la République démocratique du Congo et ses fâcheuses conséquences), à défendre bec et ongles les tortionnaires du droit international, les agresseurs de la paix entre Nations et Peuples de la planète Terre. Hypocrisie diplomatique oblige, ce club fort connu pour sa moralisation des pratiques étatiques ferme pratiquement ses yeux sur les agissements à la fois questionnables et même condamnables des assassins de la démocratie. Jouant concrètement la fameuse politique de l’autruche, celui-ci renâcle à condamner ouvertement et même à sanctionner fermement les actes répréhensibles des égorgeurs des droits humains fondamentaux et les comportements odieux des geôliers de la paix.

La République démocratique du Congo a toujours été considérée comme le coffre-fort de l’Occident chrétien qui, à cet égard, parraine contre toute volonté populaire des mercenaires de tout acabit pour lui garantir des sources d’approvisionnement en matières premières minérales et naturelles.

Il importe de souligner que, dans le jeu des puissances dans les relations interétatiques depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la République démocratique du Congo indépendante depuis le jeudi 30 juin 1960 est indubitablement la proie facile des Transnationales d’extraction occidentale. D’ailleurs, le rêve machiavélique de toutes ces firmes internationales dont la capacité de nuisance dépasse, certainement, de loin leurs sphères d’influence nationale, se résume sans ambages à la captation sauvage de ses immenses ressources naturelles et minérales autant que précieuses et stratégiques. Pour ce faire, ces compagnies meurtrières bénéficiant, réellement, sur le terrain congolais de l’assistance technique et logistique, ainsi que de la protection politique et diplomatique de leurs gouvernements qu’elles ont incontestablement réussi à placer au pouvoir par voie de manipulation et de corruption bien huilée, ont carrément réduit ce pays africain, pourtant, prometteur au statut peu enviable et, surtout, méprisable de ‘‘No Man’s Land’’. Ce qui implique, bien entendu, absence de protection pour l’ensemble de ses habitants et application systématique et automatique, donc exécution formelle, de la loi de la jungle.

L’Union européenne (UE) subventionne, sans le moindre embarras, les forces destructrices de la République démocratique du Congo via des programmes d’assistance et de coopération avec les États limitrophes.

Il sied de relever que dans ce chaos permanent sous forme de bourbier, dans ce conflit meurtrier artificiellement provoqué, savamment entretenu par l’establishment mondial, la République démocratique du Congo est visiblement lorgnée par bon nombre de pays limitrophes au bord de l’asphyxie économique et sociale. Elle est indubitablement guettée comme un fruit mûr par bien des États voisins en proie à des problèmes cruciaux de coexistence pacifique à l’intérieur de leurs propres bornes. Ceux-ci sont, certainement, à l’affût du moindre son de craquement. Ils sont, effectivement, à l’affût du moindre signe d’éclatement en vue de récupérer des portions de terre de la République démocratique du Congo. Débarrassées évidemment de tout propriétaire légitime et directement issues de ce démembrement préjudiciable aux communautés autochtones, ces parties vitales sur le plan économique seront mises, à moindres coûts ou sans frais, à la disposition exclusive de puissants intérêts économiques et politiques de la planète.

Les pays de l’OTAN sponsorisent via les États limitrophes les groupes armés qui asphyxient la République démocratique du Congo dans ses portions orientales. Ces milices qui sont, en réalité, les bras armés des multinationales, ont pratiquement pour mission stratégique de rétrocéder les richesses minières au grand capital monopolistique international.

Ce qui revient à dire que l’attitude presque désespérée des dirigeants légitimes et légaux de la République démocratique du Congo sur le rétablissement ultra-rapide de la potence se justifie très largement par l’appétit gargantuesque des États occidentaux dont la gourmandise n’a d’égale que leur cupidité maladive et leur volonté mesquine de pillage, de spoliation. Aussi s’explique-t-elle fort logiquement par le comportement ignominieux de nombre de pays limitrophes dont les velléités expansionnistes n’ont d’égal que leur fixation pathologique sur la partition ou l’occupation illégale des régions frontalières de cette contrée au cœur de l’Afrique indépendante et émergente. Cela est d’autant plus vrai que les forces négatives qui pullulent de manière tentaculaire dans l’Est de la République démocratique du Congo en tant qu’agents de la mort ou propagateurs du génocide et sécateurs du cadre territorial sont toutes et sans exception ‘‘sponsorisées’’ par de puissants intérêts extérieurs. Ces dernières ont ‘‘officiellement’’ pour maîtres à penser, donc pour commanditaires, le pouvoir anglo-saxon, les membres influents de l’Union européenne (UE), totalement obnubilés par l’idée de conquête anarchique, mus par cette volonté loufoque de confiscation des richesses d’outre-mer et la destruction violente des populations négro-africaines.

Toutefois, sur le terrain purement interne, la réactivation de la potence par le gouvernement central est, certes, motivée par le goût immodéré des ressortissants nationaux sur l’appropriation ‘‘illégitime’’ des carrés miniers. En l’occurrence, il s’agit de véritables autorités politiques et administratives qui organisent impunément, et ce aux dépens de la collectivité publique, des réseaux de contrebande des richesses nationales. Pour ce faire, celles-ci alimentent, en réalité, une flopée de groupes armés dans le but de semer tous azimuts la terreur, de répandre la violence meurtrière. À vrai dire, l’objectif de cet entretien des légions terroristes est d’expulser de force les populations autochtones, souventes fois sans défense, de leurs terres ancestrales et de les substituer par des sujets allogènes. Cette opération machiavélique leur permet de rétrocéder des zones minières entières tout à fait débarrassées de leurs propriétaires originels à la mafia étrangère et aux pays limitrophes.

Selon la presse nationale congolaise relayée par des réseaux sociaux, les forces militaires de l’Organisation des Nations unies (ONU) participent directement à la déstabilisation des régions de l’Est de la République démocratique du Congo. Celles-ci facilitent la contrebande des matières premières en direction des pays voisins et couvrent le trafic d’armes organisées par ces mêmes États limitrophes dans le but d’alimenter les forces négatives, terroristes et rebelles qui pullulent dans cette partie sensible de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains.

Ainsi, pour mettre un terme à ce commerce illicite, qui génère des victimes en cascade, pour freiner cette spoliation éhontée, qui fait naturellement perdre des revenus conséquents à l’État central, l’autorité gouvernementale se résout-elle à restaurer immédiatement la peine de mort. Dans ce contexte où le réalisme ou pragmatisme politique se doit de jouer, la potence a, espère-t-il le pouvoir central, une force dissuasive consistant à décourager tous les resquilleurs et leurs sponsors corrupteurs. Ceci dans le strict souci de remettre tout le monde (intérêts politiques et puissances économiques) sur le chemin du droit et de la légalité formelle. En effet, cet expédient permet, bien entendu, à la collectivité publique d’épargner des souffrances horribles à la population. Il lui permet incontestablement d’engranger des revenus substantiels. Il n’en reste pas moins vrai que ces fonds financiers peuvent contribuer à booster le développement économique de la Collectivité publique et à propulser vers des sommets inégalés le progrès social du Citoyen, devenu, par conséquent et manifestement, acteur de la destinée commune et personnelle.

Pourquoi je m’oppose farouchement à la levée du moratoire sur la peine de mort

La peine de mort est un legs de civilisations orientales et européennes en Afrique noire.

Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne.” Victor Hugo, Actes et Paroles

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Il est un fait indéniable que la peine de mort a de tout temps été utilisée par le détenteur du pouvoir politique et administratif dans l’intention violente et arbitraire de faire peur aux Citoyens. Elle a toujours été utilisée non pas pour punir les individus fautifs – dont les actes sont évidemment répréhensibles au regard de la loi – mais dans le seul et unique but de frapper l’imaginaire de la société. À cet égard, cette punition irréparable introduite en 1940 dans les textes pénaux par le colonisateur belge en République démocratique du Congo obéit sans nul doute à cette logique macabre.

Mais, qu’en est-il fort exactement de son rétablissement en 2024 dans ce pays d’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains, d’ailleurs, visiblement confronté à une guerre de décomposition de la Nation et de destruction structurelle du territoire ? Dans ces conditions tout à fait particulières et même singulières, s’agit-il véritablement d’une peine dissuasive à l’encontre de toutes celles et tous ceux qui participent à cette mission fort préjudiciable aux intérêts primordiaux de la patrie ? S’agit-il, en fait, d’une punition dont l’objectif fondamental consiste à décourager les pêcheurs en eau trouble, d’ailleurs, qualifiés pour ladite circonstance de bouchers de la Nation et d’ennemis de la patrie ? Peut-on y voir la moindre trace d’exemplarité pénale dès lors qu’il est question d’éduquer les masses sur les dangers de conspirer contre leur propre communauté nationale ou leur propre collectivité publique ?

Quelles que soient les raisons légitimes motivant politiquement voire même socialement cette réactivation de la peine de mort, il s’agit, à vrai dire, là d’une catastrophe de grande ampleur. Il s’agit incontestablement là d’un net recul au regard des avancées historiques. Il s’agit, surtout, d’une trahison – qui ne dit vraiment pas son nom – de la lutte héroïque du Père fondateur de la démocratie congolaise, le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba.

La peine capitale a été introduite en 1940 en République démocratique du Congo par la puissance coloniale belge, déjà fort réputée pour sa brutalité, sa cruauté et son inhumanité. Ce qui est véritablement curieux, au moment où elle décidait d’appliquer la peine de mort dans ce pays africain sous sa domination administrative, la Belgique observait déjà depuis de nombreuses années le moratoire sur l’exécution de la potence sur le sol de son territoire européen.

En effet, en tant que peine irréparable, la peine capitale a été introduite par la Belgique dans le contexte d’exploitation coloniale. Cette lourde punition fut normalement justifiée dans les circonstances de l’époque par la volonté criminelle et, surtout, inhumaine de décourager toute velléité d’opposition à l’entreprise coloniale naturellement portée à spolier les biens des peuples d’outre-mer. Cela est d’autant plus vrai que pour s’imposer sur l’ensemble du continent africain et, ainsi, obtenir sans résistance toute obéissance des autochtones, le colon européen se devait de recourir aveuglément à la violence physique comme arme de dissuasion. Ce qui revient à dire que ‘‘la peine de mort est, par essence, une notion tout à fait exogène à la Négritude et une pratique résolument étrangère aux mœurs indigènes’’.

Par voie de conséquence, restaurer ou tenter d’imposer la peine capitale en République démocratique du Congo équivaut indubitablement à aller à l’encontre de la culture nègre. À vrai dire, c’est mépriser inconsciemment la civilisation africaine dont la substantifique moelle est, bien entendu, la proclamation de l’Humanité. En effet, le genre humain a très nettement vu le jour en Afrique. Et, dans ce continent, lorsque le premier ancêtre humain s’est immédiatement mis debout pour observer le ciel et contempler la kyrielle d’astres lumineux en tant que Merveilles époustouflantes de l’Univers et de la Nature, pour marcher buste droit et front relevé (la bipédie) et, surtout, partir indéfiniment à la conquête des horizons tout à fait lointains, il a fort résolument pris conscience de sa massification en tant que groupe social[i].

L’homo sapiens qui est l’ancêtre de l’humanité ambiante, a vu le jour en Afrique dans la région des Grands Lacs, au Kenya.

Pour ce faire, cet aïeul qui a pris naissance dans la région grands Lacs africains, a instauré l’institution maritale. Cette astuce d’une portée considérable lui permettait de garantir la rotation des générations dans le futur. Aussi lui permettait-elle de préserver la vie de son pair féminin qui était constamment l’objet de luttes féroces, certes, dictées par la jalousie masculine.

En tant que stratagème social, ce premier ancêtre humain qui a radicalement rompu avec ses habitudes animalesques, a institué le mariage dans le seul et unique but de prévenir des combats violents et souventes fois mortels que se livraient les tout premiers humains en vue de protéger au prix du sacrifice suprême leur vis-à-vis féminin. Cet être par nature faible était considéré – dans la préhistoire sombre et dans les sociétés primitives – comme ‘‘un bien à conquérir, à arracher par la force physique’’. Du fait de ce statut dégradant, celui-ci était naturellement victime de nombreux abus de la part du détenteur insolent.

Pour ainsi dire, la toute première préoccupation du premier ancêtre de l’humain qui a fort longtemps vécu en Afrique avant de se disperser largement aux quatre coins de la Terre, a toujours été pratiquement la protection de la vie humaine. Et, voire même dans les cas les plus extrêmes impliquant la mort d’homme, celui-ci a toujours su préserver la vie. Car cette dernière était plus que sacrée à ses yeux. Et même dans l’hypothèse extrême de suppression de la vie d’autrui par un membre de son groupe social, cet aïeul animé par la paix et la solidarité, l’esprit de justice équitable et le souci de sécurité collective optait sans autre forme de procès pour le ‘‘bannissement pur et simple de l’assassin’’, pourla mise à l’écart sociale du meurtrier indélicat’’. À cette époque, d’ailleurs, lointaine, se perdant très certainement dans les brumes du passé, il considérait mordicus cette soustraction individuelle malheureusement irréversible, irréparable, à la communauté humainement vivante comme une ‘‘mort sociale’’.

Par conséquent, réactiver cette punition profondément inhumaine équivaut à renier toute son africanité. C’est ignorer toute son ancestralité en tant que pilier des mœurs locales et fondatrices de l’humanité ambiante. En effet, celle-ci repose sur cette idée fondamentale qui est ‘‘le refus de verser du sang humain, même à n’importe quel prix’’.

L’homme dispose-t-il du droit de vie et de mort sur ses propres semblables ?

‘‘À moi la vengeance et la rétribution quand leur pied chancellera.’’

Deutéronome 32 : 35

La Bible chrétienne qui mentionne des paroles divines dont l’interdiction d’ôter la vie de son pair, fait partie de l’univers référentiel de la culture congolaise.

Sur le terrain purement religieux et spirituel ou sur le plan proprement philosophique et idéologique, la République démocratique du Congo est un pays très fortement influencé par le Catholicisme ou la chrétienté romaine dont la référence matricielle est évidemment la Bible. Dans ce Livre qualifié de Saint pour avoir consigné la Parole vivante de D.ieu et celle de Jésus le Christ[ii] et les Pensées d’éminents Prophètes et Sages, il est formellement interdit de tuer[iii]. Ici tuer a le sens d’ôter l’esprit du corps de l’homme, de s’attaquer à son âme qui est, d’une manière inhérente et par définition, une ‘‘parcelle de l’étincelle divine’’, quels qu’en soient les motifs. En tant qu’Énergie et Force, Manifestation et Expression de la puissance de l’Amour divin, celle-ci a pour finalité ou mission fondamentale de le faire mouvoir, respirer, voir, manger, penser, rire, etc.

Pour appuyer cette interdiction formelle, la Bible mentionne que l’homme, tout comme par extension le groupe social auquel il appartient, n’a pas du tout le pouvoir de se venger contre son prochain. Dans les Écritures pauliniennes, le pharisien Saul de Tarse qui s’est, pourtant, ‘‘illustré dans l’extermination des Chrétiens’’ avant la conversion apostolique, recommande l’abandon de la culture mortelle de vengeance[iv]. Dans l’Épître aux Romains, le fameux apôtre Paul rapporte : ‘‘Amis très chers, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez la colère de Dieu agir[v]. En effet, dans les Livres Saints, le Seigneur Dieu dit : « À moi la vengeance ! C’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite ! »’’.

‘‘Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez…’’

Matthieu 7 : 1 – 2.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dit FATSHI Béton, et la Ministre de la Justice, Mme Rose Mutombo Kiese, entourés de différents membres du corps judiciaire (civil et militaire) du pays.

Juger est, par principe, un acte résolument fort et noble dans la société dans la mesure où il fait obligatoirement appel à l’éthique et à la dignité de l’être humain en tant qu’individu. Il postule le renforcement de la paix sociale et de la sécurité collective. Celui-ci participe normalement à la justice. C’est-à-dire : ‘‘la consolidation de l’harmonie et la garantie de la concorde entre les humains’’.

Juger le genre humain conduit forcément et logiquement à la détermination d’une peine. Cette sanction peut être, dépendamment des cas de figure, fatale pour le fautif surtout lorsqu’elle est sensiblement orientée par le côté animal de l’être humain. Toute la question est de savoir si le jugement réellement prononcé est nécessairement conditionné par le rejet des passions aveugles. En effet, celles-ci affectent, le moins que l’on puisse dire, la conscience et l’intelligence humaines. Très souvent hâtif, ce jugement peut être dicté par le zèle, la mauvaise foi ou les errements étroitement liés aux insuffisances morales et mentales du juge ou du tribunal.

De ce strict point de vue, juger s’avère une mission hautement délicate puisqu’il y va certes de la vie non seulement d’une personne mais de toute une communauté humaine en raison de mesures de représailles que l’exécution dudit jugement pourrait forcément engendrer dans le camp des insatisfaits de la décision, dans le chef des opposants à l’acte de justice. Comme il exige assurément une élévation autant personnelle que collective de la conscience, une hautesse morale et une altitude spirituelle qui peuvent pratiquement faire défaut, il n’est pas du tout étonnant de voir que juger est ‘‘interdit’’. Cet exercice n’est pas du tout conseillé en raison de faiblesses qui limitent ou empoisonnent le comportement humain en termes de pensée, de réflexion, de morale ou de mentalité. Ceci pour éviter coûte que coûte la disharmonie, circonscrire à tout prix le chaos qui est, par définition, la mort plus que réelle de la collectivité sociale. Bref la mort concrète des Humains vivants sur le plan mental.

Par conséquent, il appartient aux plus hautes autorités de la République démocratique du Congo de bien vouloir méditer sérieusement la portée de ce geste inhumain (la levée du moratoire sur la peine capitale) visiblement recommandé par des personnes de bonne foi, toutefois désabusées et parfois zélées. Un geste inhumain, surtout, orienté par le vulgum pecus qui, par essence, est non éclairé, donc a-conscient.

Le désaveu de l’héritage politique et démocratique du Sphinx de Limete

Feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba et Mama Marthe Kasalu Jibikila sont les géniteurs biologiques de l’actuel chef de l’État de la République démocratique du Congo. En tant que résistants du peuple, les deux ont lutté de très nombreuses années contre la tyrannie macabre et prébendière, et ce au profit de l’installation d’un véritable État de droit démocratique reposant sur le respect scrupuleux de la vie humaine. Dans leur combat permanent et sans relâche contre le despotisme brutal, ils se sont toujours appuyés sur la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.

Cette décision gouvernementale de rétablir la potence, de restaurer la peine capitale, pour des raisons de manipulation purement politique et des motifs d’exploitation des émotions populaires, contrarie à tout point de vue le combat héroïque du Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Feu le père de l’actuel président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI), a toujours lutté pendant ses très nombreuses années d’opposant politique en faveur de la mise en place d’une société substantiellement fondée sur la justice sociale. Celui-ci a toujours combattu pour l’édification au cœur du Continent d’un État qui s’articule autour des principes de gouvernance démocratique, de l’idéologie des droits fondamentaux de la personne humaine et de la moralisation de la vie publique, administrative et sociale.

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti politique d’avant-garde national, qu’il a d’ailleurs portée dans les fonts baptismaux, grâce à la collusion de ses pairs parlementaires du défunt parti unique et parti-État mobutiste[vi], le 15 février 1982, est très fortement (r)attachée aux instruments internationaux qui défendent la dignité et l’intégrité de l’être humain[vii]. Parmi tous ces outils majeurs qui dictent en général la vie internationale et orientent en permanence l’existence particulière des États, il y a lieu de mentionner la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. En effet, ce texte fondamental qui est, en vérité, la pierre angulaire de l’action humanitaire sur le plan international met sensiblement en avant la notion capitale du droit à la vie. Aussi met-il un accent très particulier et très singulier sur non seulement le droit à la vie mais ‘‘le droit à une vie décente et digne d’humanité’’.

Le rétablissement de la peine capitale en République démocratique du Congo peut-il franchement freiner l'élan de la trahison observée au sein de l'élite politique et administrative, sécuritaire et militaire du Pays ?
Au cours d’une séance de prière collective en faveur de la Nation au Stade des Martyrs à Kinshasa le 23 juin 2019, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) confie le destin de la République démocratique du Congo entre les mains bienveillantes de l’Éternel Tout-Puissant.

Et, pour clore naturellement ce chapitre aux accents historiques et religieux, spirituels et philosophiques, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) a déjà confié le destin de la République démocratique du Congo entre les mains de D.ieu Tout-Puissant et Tout-Miséricordieux. De quoi a-t-il véritablement besoin pour voir se concrétiser la paix dans son pays meurtri par plusieurs années de conflit armé sans issue ? De quoi a-t-il vraiment besoin pour voir se matérialiser la justice en faveur de son peuple longtemps abusé et désabusé par les intérêts matérialistes et dévitalisés, les puissances ténébreuses et mercantilistes, très violemment persécuté par Satan et ses suppôts ?

Des jeûnes et des prières de ses compatriotes ? Sans doute… De l’engagement patriotique de l’ensemble des ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) ? C’est l’évidence même ! Du sacrifice suprême de toute la jeunesse du pays en vue de libérer toutes ses portions territoriales entre les mains de diverses forces centrifuges, négatives, terroristes ou rebelles ? C’est un impératif non négligeable.

Mais, au-delà de tout, la clef pour accéder aisément à cette réponse est très clairement et très nettement fournie au Chef de l’État par l’Évangéliste Matthieu. En d’autres termes, celui-ci n’a pas besoin d’autres artifices, y compris l’exécution de la peine capitale, pour faire crouler toute la charpente du système maffieux qui a résolument pris en otage son cher et beau pays, la République démocratique du Congo.

Dans la Torah juive, cette clef lui est, surtout, fournie par le prophète Ésaïe.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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Ce texte est écrit en hommage à Robert Badinter זיכרונו לברכה zikhrono livrakha (de mémoire bénie), au Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse et pieuse mémoire et à ses pairs fondateurs de l’UDPS, victimes de l’arbitraire tyrannique, et aux nombreux martyrs – distingués ou anonymes – de la démocratie et de la liberté.

Ce texte est normalement pondu dans l’intention manifeste de provoquer un véritable débat sur la nécessité d’abolir la peine de mort en République démocratique du Congo, en Afrique et ailleurs dans le monde. En effet, il est grand temps que l’Être Humain se départe de son animalité pour se projeter finalement vers la divinité à laquelle il est royalement destiné.


[i] Le principe de massification ou multiplication des êtres humains relayé par des Écritures saintes est au cœur de la survivance des communautés sur la planète. Pour la Torah, il est une injonction divine. Multipliez-vous ! (Berechit ou la Genèse 1 : 28).

[ii] Jésus le Christ est, par définition, la pierre angulaire de la religion chrétienne dont l’initiateur ou le fondateur est, à vrai dire, le légionnaire romain Saul de Tarse. Après sa conversion pour avoir proclamé Christ comme la seule et unique voie permettant à l’être humain d’accéder à la félicité divine et d’échapper à la très forte emprise satanique, ce pharisien pourtant persécuteur des chrétiens se fit nommer Paul et directement élever au statut glorieux d’apôtre.

[iii]Le sixième commandement biblique est traduit : ‘‘Tu ne tueras point’’. Cette injonction signifie que l’Humain, en tant que dépositaire de l’ordre de la Création, ne portera pas atteinte à la Vie. Que ce soit consciemment ou inconsciemment ! Il ne contribuera pas à l’extinction de la Nature dont il a concrètement la charge sous peine de provoquer sa propre perte en tant qu’individu et sa propre disparition en tant qu’espèce vivante. Dans une perspective purement hébraïque, cette injonction formelle peut se traduire : ‘‘Tu n’assassineras point’’ ou לא תרצח en hébreu. Exode 20 : 13; Deutéronome 5 : 17. Dans l’éthique biblique, cette interdiction formelle de porter très gravement atteinte à la vie d’un être humain ne concerne pratiquement pas le meurtre arbitraire. Celle-ci s’oppose catégoriquement à l’idée de préméditation dans le meurtre d’un innocent tout s’accommodant de celle de légitime défense, entre autres la défense mortelle. Elle ne s’embarrasse point de l’élimination de l’ennemi en cas de guerre et de l’exécution des condamnés à la peine capitale. Dans ces hypothèses tout à fait particulières et même singulières, elle ouvre très largement la voie à l’acceptation de la suppression de la vie d’autrui en situation de conflit armé si celui-ci s’avère un ennemi, en situation de meurtre si celui-ci est déclaré judiciairement coupable de crime odieux ou forfait ou forfaiture grave. Lire, à cet effet, ‘‘Tu ne tueras point…’’, un texte de Frédéric Rognon, professeur de philosophie à la Faculté de Théologie de Strasbourg. https://www.acatfrance.fr/public/H21_M%C3%A9diter_Tu-Ne-Tueras-Point.pdf.

[iv] La notion de vengeance mortelle qui est pratiquement au cœur du principe d’application de la peine de mort, est la clef de voûte du système pénal propre aux civilisations orientales (la loi du talion, le code de Hammourabi). C’est une justice pénale à l’intersection de la vendetta personnelle et de la vengeance sociale. Elle est mise en œuvre par un tiers qui exerce la fonction royale de juge.

[v] L’Apôtre Paul s’oppose catégoriquement à la conception judéo-pharisienne de l’époque du second temple qui trouve son fondement idéologique et spirituel dans la loi du talion ou le code de Hammourabi. Exode 21 : 23 – 25.

[vi] Le Mouvement populaire de la révolution (MPR).

[vii] L’UDPS est, par essence, ‘‘un mouvement de révolte politique et intellectuelle au cœur de l’Afrique souveraine et indépendante, dynamique et émergente’’. Elle a pour mission de réhabiliter entièrement l’être congolais qui accède, à cet effet, au statut de sujet politique. C’est-à-dire : des personnes disposant au regard de la loi des droits fondamentaux et des devoirs. En effet, l’être congolais est totalement réduit au statut d’esclave par une élite nationale compradore. Celle-ci est, d’ailleurs, totalement inféodée aux puissants intérêts extérieurs. Pour ce faire, cette famille de pensée politique et démocratique prône tous azimuts le rétablissement de la souveraineté populaire par le truchement du vote et du suffrage universel en vue de renforcer la question sensible de légitimation du pouvoir politique et des animateurs d’institutions nationales. En effet, le rôle primordial de ce personnel politique administrant le pays se résume doublement à protéger l’État et à participer au développement économique et au progrès social de la Nation, d’ailleurs, confisqués par leurs maîtres à penser.

Jésus vs Satan

Jésus vs Satan

La tentation du Christ par le Diable malfaiteur. Dans le christianisme, Jésus et Satan sont les pires ennemis. Les deux entités se livrent une bataille sans merci, un combat impitoyable, en vue de l’enchaînement du monde pour l’un (Satan) et la libération de l’humanité pour l’autre (Christ). Dans cette lutte épique, D.ieu, le Créateur des univers célestes et inférieurs, qui incarne la bonté, l’amour et la justice, a effectivement le dernier mot.

Le combat épique entre le Bien et le Mal

Enjeu de libération spirituelle ou d’emprisonnement de l’Âme humaine

Bataille virtuelle ou Bataille réelle ?

‘‘Père, entre tes mains je remets mon esprit.’’ Luc 23 : 46

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Le Baptême de Jésus le Christ par Jean le Baptiste. Dans la chrétienté, c’est par le Baptême que l’être humain renaît dans le Saint-Esprit. Il reçoit, à cet effet, la grâce de l’Éternel et, surtout, le pouvoir de dominer sur le Mal en tant qu’enfant de D.ieu.

La Bible chrétienne s’appuie substantiellement sur nombre de sources et de références dont les origines fondamentales sont plus que millénaires. Dans ce livre considéré comme sacré par une multitude de croyants et de pratiquants dans le monde, il y a, en réalité, deux grands personnages spirituels aux profils évidemment contrastés et dont la mission est diamétralement opposée. En vérité, leur destin est intimement lié par la nature même du Combat spirituel qu’ils se livrent farouchement dans le dessein de s’adjuger – tel un trophée en or – l’ensemble de l’univers terrestre et, par-delà, conquérir le cœur de l’être humain en tant que seul et unique dépositaire de la Création divine.

Qui est-il réellement Jésus ?

Jésus le Christ est présenté dans la Bible chrétienne comme un souverain sacrificateur qui a accédé aux mystères de l’ordre de Melchisédech. Sous l’occupation romaine, il est à la tête d’une immense communauté qui rend le culte à un D.ieu unique, communément appelé Yahvé. Dans sa mission, il est entouré de douze disciples venus de différents horizons. Les femmes jouent également un rôle particulièrement important dans sa vie spirituelle. Parmi celles-ci, sa mère Myriam et sa compagne Myriam de Magdala. Ses enseignements reposent substantiellement sur l’Amour, la Fraternité et la Charité.

Jésus[i] qualifié aussi de Christ[ii] fait partie intégrante de la communauté de Qûmran ou la collectivité des Esséniens, une des sectes influentes du Judaïsme au 1er siècle de l’ère commune. Il est, en vérité, un personnage central du ‘‘Nouveau Testament’’. Son nom a la même signification que Joshua[iii] de l’AncienTestament. Il est autrement désigné par le titre messianique de ‘‘Yeshua’’ ha Maschiah[iv].

Ce nom théophore  יֵשׁוּעַ (Jésus) dont la racine trilitère est composée de consonnes Yod (י)[v], Shin (שׁ)[vi] et Hé (ה)[vii], dérive du verbe conjugué au passé simple ou passé composé ‘‘Yacha’’[viii] יָשַׁע . Il signifie en hébreu : ‘‘Il a sauvé’’ ou ‘‘Il sauvera’’[ix]. En d’autres termes, le nom Yeshua incarne le Salut de l’Homme en tant que Créature divine sur la Terre qui est, par essence, un univers de confrontation extrêmement serrée entre le Bien et le Mal[x]. Il signifie, par voie de conséquence, la Rédemption complète de l’Humanité en vue d’accéder rapidement à l’altitude spirituelle en termes de connaissance sacrée et de bien-être divin.

Force est de constater que Yeshua ha Maschiah, en tant que personnage plutôt biblique qu’historique est présenté à l’humanité ambiante par bien des textes canoniques. Ceux-ci remontent très visiblement au concile de Nicée, d’ailleurs, initié par le fameux empereur romain Constantin. Datant, bien sûr, du 4e siècle de l’ère commune, tous ces écrits lui attribuent la qualité prééminente de ‘‘Fils de D.ieu’’ voire même le statut incomparable ou inégalable de ‘‘D.ieu’’. En d’autres termes, Yeshua est, en vérité, et de par sa mission prophétique ou messianique, ‘‘le visage parfait de D.ieu incarné. Il est, à vrai dire, la face immaculée du D.ieu fait chair’’.

Qui est-il vraiment Satan ?

Dans la Bible chrétienne, Satan est un personnage foncièrement hideux dont la fonction principale consiste à corrompre le cœur et l’esprit humains. Sa mission se résume à les détourner du Bien qui représente D.ieu. Il symbolise, donc, le Mal absolu qui gangrène l’humanité. On lui associe tous les fléaux dévastateurs et toutes les calamités qui s’abattent cruellement sur l’existence physique. Ces catastrophes horribles empêchent les humains de vivre dans la joie et la paix, la justice et la sécurité, la liberté et la dignité, l’harmonie et la concorde. Satan est l’incarnation du chaos, du désordre. Partout où il s’établit, il sème, d’ailleurs, la mort, le désarroi, la désolation.

Au même titre que Jésus (יֵשׁוּעַ), Satan (שָׂטָן) est, sans contredit, un personnage biblique. Cette entité spirituelle qui joue évidemment le rôle dévastateur de l’intrus dans la relation harmonieuse  entre D.ieu et l’Humain, est plus mentionnée dans le Nouveau que l’Ancien Testament[xi]. En fait, il est à l’origine l’[accusateur] ou l’[adversaire] avant de devenir le [prince des démons].

En réalité, Satan est un personnage fantasmagorique à l’intelligence fine et truculente, dont la malice déjoue aisément les esprits les plus avisés et les plus aguerris sur le terrain spirituel. De façon allégorique, il est comparé au serpent. Il est qualifié de reptile en raison de sa capacité sournoise à corrompre en douceur le cœur de l’Humain sans pour autant qu’il (l’humain) s’aperçoive réellement de la supercherie. Celui-ci est, en vérité, l’Incarnation de tout ce qui contrarie D.ieu. Il est la manifestation de tout ce qui est, par définition, mauvais. Il représente, naturellement, le Mal absolu. Il est le redoutable ‘‘Tentateur’’[xii].

Par l’intermédiaire de l’être humain dont l’esprit est très concrètement aveugle, ces deux entités spirituelles ‘‘Yeshua’’ et ‘‘Satan’’, d’ailleurs fort connues pour leur puissance de domination, se livrent un combat acharné pour la maîtrise réelle de l’Âme de l’individu. Elles se livrent une lutte sans merci pour le contrôle effectif de son mental, stade préalable à l’assujettissement de sa conscience. De cette lutte spirituelle et perpétuelle dépend, en réalité, la parfaite ‘‘Maîtrise des Mondes matériel et immatériel’’. C’est-à-dire : le contrôle étroit des flux énergétiques qui gouvernent et alimentent constamment les univers céleste et terrestre.

Dans les textes pauliniens, Jésus est l’armure ou le bouclier de D.ieu chargé de protéger l’homme dont l’esprit est aveuglé par le Diable tentateur ou persécuteur.

Dans cette confrontation violente qui s’apparente à une guerre de tranchées entre deux armées hypermotivées, Jésus symbolise effectivement le bouclier divin chargé de protéger l’être humain. À vrai dire, cet Être divinisé par les Saintes Écritures représente l’armure redoutable qui défend cette frêle créature contre toute agression malveillante susceptible de provoquer sa mort spirituelle. Il joue certainement le rôle de carapace, du dôme de fer, de bouclier antimissile contre les attaques à la fois incessantes et percutantes du Diable malfaiteur, tentateur.

À cet égard, Jésus représente, certes, le Bien qui édifie constamment l’être humain sur le chemin de la paix et de l’harmonie. Il symbolise, sans doute, la sécurité et la justice. Il est, sans conteste, le toit de la maison qui protège tous ses occupants contre les intempéries de la vie morale et spirituelle autant que physique et intellectuelle. Comme son nom le spécifie ou l’indique, il est le sauveur, le défenseur, le protecteur.

La séance de la pesée des âmes humaines pour accéder au paradis ou gagner l’enfer diabolique.

En revanche, Satan en tant qu’entité spirituelle est, au-delà de toute considération et de toute explication religieuse, le Mal absolu. Au regard des croyances établies, il veut dire tout ce qui s’oppose virulemment à la volonté bienfaitrice de D.ieu. Il est, donc, tout ce qui s’oppose à la paix et la dignité, à la justice et la sécurité, à l’harmonie et la concorde.

Toutefois, dans le sens le plus élevé du terme, le Mal veut dire ‘‘tout ce qui concourt à la destruction de l’œuvre de la Création divine’’[xiii]. ‘‘C’est tout ce qui participe activement à la disparition de la moindre trace de Vie dans l’Univers’’[xiv]. ‘‘C’est tout ce qui étouffe dans son action périlleuse l’expression sublime de l’Amour et de la Vérité, de la quiétude et de la paix en tant que sanctuaire de l’Âme humaine’’.

Il y a lieu de souligner que cette conception négative de Satan découle profondément du manichéisme ou zoroastrisme expérimenté par les Juifs lors de leur déportation en Perse en l’an – 700 et – 600. En effet, dans cette religion moyen-orientale, D.ieu incarne le Bien permettant à l’être humain de vivre dans la joie et la paix tandis que Satan symbolise très concrètement la souffrance la plus effroyable. Cette dernière entité spirituelle est l’artisan de la misère humaine. Il représente, donc, le Mal qui le tourmente quotidiennement. C’est cette conception dualiste qui a très nettement et très clairement marqué l’interprétation des Juifs du second temple à laquelle font naturellement écho les divers textes pauliniens du 1er siècle de l’ère commune ayant sensiblement inspiré la doxa chrétienne[xv].

Lucifer, le porteur de lumière, est le corrupteur des âmes faibles, selon la tradition chrétienne.

Toutefois, dans les croyances antérieures aux Juifs du second temple, Satan est, en réalité, une entité spirituelle qui a réellement le rang de super Ange ou Archange. Il porte le titre de Lucifer qui signifie ‘‘Porteur de Lumière’’ dans la mesure où il conseille loyalement les différentes entités divines dans leur choix. À cet effet, il siège dans la cour des Êtres divins. Il y occupe les fonctions stratégiques et, surtout, enviables du Super Conseiller ou du Tout-puissant Ministre de la Justice[xvi] de D.ieu. Il fait, donc, partie intégrante du Cabinet divin[xvii]. À cet égard, il prend activement part aux décisions importantes qui concernent assurément la bonne marche de l’univers céleste et le bon fonctionnement de l’humanité terrestre.

À cet effet, lorsque dans la cour divine, parviennent, certes, des informations pertinentes ou des rumeurs sur la saine réputation d’un humain dans ses relations spirituelles avec l’Éternel, le cabinet divin sollicite immédiatement les services de renseignement de Satan pour épier et éprouver celui-ci sous forme de pièges et tentations voire de supplices. Cette méthodologie lui permet d’évaluer la personnalité et le caractère, la conscience et l’âme de l’individu. En fait, elle lui permet de s’assurer coûte que coûte de sa fidélité légendaire, de sa loyauté proverbiale envers le Tout-Puissant D.ieu le Créateur aux fins de rétribution spirituelle. Et lorsqu’il passe avec brio et assiduité cette étape d’épreuve, l’individu se voit immédiatement honorer par le Divin céleste de toutes sortes de bienfaits pour son salut personnel et même collectif. Ceci pour avoir prouvé son attachement indéfectible envers l’Éternel.

L’existence réelle de Jésus et de Satan

La cène ou le dernier repas de Christ entouré de ses Apôtres.

‘‘Jésus’’ et ‘‘Satan’’ sont, d’abord et avant tout, des entités de nature purement spirituelle. Celles-ci ont été fabriquées par l’esprit humain qui ne tarit pas d’imagination. Elles sont, donc, le fruit de la pensée de l’être humain en vue d’améliorer son existence physique sur la terre. Elles ont été conçues dans l’optique de guider le comportement de l’humain dans sa relation tumultueuse avec son prochain en tant que son propre reflet ou son propre miroir. Elles ont été imaginées dans le dessein d’orienter, d’encadrer l’attitude humaine vis-à-vis de son environnement dont il se doit de prendre incessamment soin. Sans cette posture, ce dernier courrait à sa perte.

Ce qui est sûr et certain, l’existence physique de Jésus, en d’autres termes l’historicité de ce personnage biblique, en tant qu’être humain n’a véritablement jamais été attestée par des témoignages objectifs. Donc, il n’existe pratiquement pas de preuves matérielles, ni d’écrits formels laissés par des historiens de l’époque de l’occupation romaine de la Palestine historique[xviii] pour corroborer le récit existentiel du personnage de Jésus. Ce qui entraîne que Jésus est un personnage moins historique que de légende civilisationnelle.

La flamme de l’enfer qui consume les âmes perdues et pécheresses.

Au même titre que Jésus (יֵשׁוּעַ), Satan (שָׂטָן) est, par définition, un personnage de légende mystique et spirituelle. Cette entité hideuse qui, en fait, incarne le mal absolu et symbolise le pouvoir de la tentation, est directement issue de la construction mentale de l’humain. Celle-ci a été artificiellement fabriquée dans le dessein d’imposer par la force le pouvoir dominant au sein de la société humaine. Elle a été conçue dans l’optique de contrôler de manière étroite, par la peur, l’ensemble de la communauté humaine[xix].

Jésus est-il Fils de D.ieu ou Fils de Satan ?

Chose certaine, Jésus le Christ s’est toujours défini lorsque l’on parcourt les Évangiles Saints écrits par ses contemporains, a fortiori ses compagnons ‘‘Apôtres’’, comme le Fils de l’Homme[xx] (Filius Homini en latin ou Ben-Adam [בן־אדם] en hébreu). Ce personnage biblique de la Nouvelle Alliance ou du Nouveau Testament ne s’est jamais décrit comme le Fils de D.ieu[xxi]. Cette appellation ou ce qualificatif lui a été délibérément attribué par des interprétations religieuses émanant spécialement de théologiens ou de membres de la haute prêtrise égyptienne.

Constantin 1er, empereur romain, ayant réinventé au 4e siècle de l’ère commune le christianisme pour unifier et souder son empire vaste et hétéroclite dont les limites s’étendent de la Méditerranée occidentale à l’Asie centrale en passant par l’Afrique du Nord et les montagnes de la Turquie caucasienne.

Il convient de constater que ce titre hautement spirituel lui a été conféré lors du célèbre concile de Nicée organisé en 325 sous l’égide de l’empereur romain Constantin. Au cours de cette conférence réunissant des membres éminents de la haute prêtrise d’Alexandrie (Égypte), deux camps fort hostiles s’affrontèrent autour du débat sur la divinité de Christ. Force est d’admettre que ce sommet est à l’origine de la doxa chrétienne sur l’identité et la personnalité éminente de Jésus dans le Livre Saint utilisé par la chrétienté.

Le premier camp fut coiffé par Athanase, un évêque d’Alexandrie, extrêmement attiré par la manière de vivre et de pratiquer le culte divin par des Chrétiens de son époque. Cette fascination l’amena à rejoindre les rangs de cette religion substantiellement fondée sur l’Amour, la Fraternité et la Charité. Pour celui-ci, ‘‘Jésus est incontestablement le Fils de D.ieu dans la mesure où le Salut de l’Homme sur la Terre passe inéluctablement entre les mains de Celui qui dispose impérativement du statut spirituel de Christ’’. Comme, bien entendu, les textes anciens, entre autres les versions grecques et romaines, le qualifiaient très nettement et très clairement de Krystos (Oint de D.ieu), il allait de soi que Jésus le Christ portât, dans cette circonstance, du fait de sa fonction prophétique, le titre messianique de Filius Dei (Fils de D.ieu).

Après avoir accompli humblement sa mission sur terre selon la volonté de son Père, Jésus gagne le Paradis céleste en attendant le jour du jugement dernier où il retournera sur terre en pleine gloire.

Le deuxième camp fut personnellement représenté par le grand prêtre Arius, originaire d’Alexandrie. Il est celui de la contradiction. C’est le camp du refus ou de la négation. Pour ce courant de pensée du 4e siècle de l’ère chrétienne, Jésus n’est pas ‘‘Fils de D.ieu’’. Il est, d’abord et avant tout, un Être humain engendré[xxii]. C’est-à-dire : ‘‘le Fils de l’Homme’’. Ce qualificatif met en relief sa nature humaine puisque ce dernier est pratiquement conçu par un Être en chair et en os mais créé par D.ieu. Arius s’appuie, à cet effet, sur le texte de Proverbes[xxiii].

Toutefois, en tant qu’Esprit hautement supérieur, Jésus demeure à toute fin pratique une interface, un intermédiaire entre D.ieu et l’Humain, sa frêle Créature. Il sied de noter que cette interprétation arianiste de Jésus le Christ a été malheureusement recalée au profit de la conception athanasienne. Il faut remarquer que cette lecture vivement plébiscitée par l’empereur romain Constantin était très fortement influencée par la théorie du Logos (Verbe) qui est au commencement de toute chose créée et incréée[xxiv].

Le souverain pontife ou le pape François est un jésuite qui règne à la tête du Vatican à Rome (Italie).

Par ailleurs, dans la liturgie catholique romaine promue par Vatican, Jésus le Christ est, plutôt, défini comme le fils de Lucifer (Filius Luciferi)[xxv]. En effet, Lucifer en tant que Super Ange ou Archange est porteur de Lumière comme l’indique son titre honorifique. À cet égard, il est le Messager de D.ieu, son envoyé parmi les êtres humains. À ce niveau, D.ieu est défini comme la ‘‘Vérité’’ et la ‘‘Sagesse’’ qui servent pertinemment de guide humain ou de phare sociétal. Et le rôle de Satan Lucifer consiste justement à les apporter en tant qu’enseignements spirituels à l’humanité tout entière sous forme de Connaissance sacrée et de Vérité divine.

Force est de constater que Jésus et Lucifer qui est, naturellement, le pseudonyme de Satan sont tous les deux des intermédiaires divins entre D.ieu et l’Humanité. Les deux entités spirituelles sont chargées d’apporter la Lumière ou la Vérité à l’Être humain en tant que dépositaire de l’Ordre de la Création divine. Dans leur mission de révélation de la nature de D.ieu, l’une (Satan) a sévèrement connu la chute et s’est fait, par conséquent, bannir de la cour divine, et l’autre (Jésus) a connu une forte promotion et s’est fait, par conséquent, adouber dans la case du Père céleste.

La congrégation des Archanges. Lucifer siégeait effectivement dans l’Assemble des Archanges. Il y fut expulsé pour avoir trahi la volonté divine.

Toutefois, Jésus et Satan sont-ils deux entités spirituelles ou divines imbriquées l’une dans l’autre ? Sont-ils, véritablement, à l’image de Janus, une divinité romaine, les deux faces d’une même médaille ?

Il est un fait éminemment établi que la Bible mentionne Satan dans ses lignes inspirées en termes d’esprit angélique puissant, intelligent et beau créé par D.ieu le Père. Celui-ci a été brutalement expulsé du jardin d’Éden en raison de son orgueil et de son arrogance puisqu’il a osé défier D.ieu, profaner son Saint Nom. De cet acte de défiance outrageante, il a perverti la Haute Sagesse divine qui lui servait de costume, dont il était éminemment revêtu[xxvi].

En acceptant le supplice de la Croix, Jésus réalise, selon les Chrétiens, la volonté de son Père céleste afin de sauver pour toujours l’humanité tout entière des péchés qui obstruent son élévation aussi bien mentale que spirituelle.

Si Satan est concrètement le symbole de l’orgueil et de l’arrogance, il n’en demeure pas moins vrai que Jésus le Christ est l’incarnation de l’humilité, de l’harmonie, de la paix et de la concorde qui règnent dans les cieux, règnent parfaitement entre l’humain et D.ieu. En effet, Jésus a humblement accepté dans le ‘‘Nouveau Testament’’ (Nouvelle Alliance) d’assumer sa mission comme l’Éternel la lui a vraiment confiée. À cet égard, il symbolise la fidélité envers D.ieu qui l’a conçu pour veiller à l’Ordre de la Création et à le rétablir si besoin est. Il symbolise indubitablement la loyauté envers D.ieu avec qui il forme un seul ‘‘Corps’’ et un seul ‘‘Esprit’’[xxvii].

Étant donné que les Livres sacrés, entre autres les Évangiles, utilisent constamment des métaphores ou des allégories pour expliciter une pensée ou expliquer un événement ou une réalité existentielle, peut-on alors affirmer que le personnage de Satan symbolise dans la Bible le phénomène du libre-arbitre en tant que faculté de jugement ? S’il en est vraiment ainsi, Jésus le Christ incarnerait-il, en revanche, la Conscience divine enfouie dans le cœur de l’Humain ?

La vraie nature de Jésus et de Satan : ‘‘le culte astral’’

Le lever du Soleil sur un site de dolmens celtiques.

En tant que personnage biblique, Jésus n’a véritablement jamais existé physiquement. En dehors de cette vérité historique, le Christ de l’Évangile bénéficie-t-il d’une autre réalité, cependant, cachée au grand public ? Ce qui est clair, le Jésus des Évangiles est en rapport avec les croyances antiques. Il est directement relié aux traditions et cultures propres aux civilisations égypto-pharaonique, perse, celtique, assyro-chaldéenne, babylonienne ou romaine.

Christ entouré de ses douze Apôtres lors du dernier repas de la soirée (la Cène).

En effet, le Christ évangélique symbolise l’astre solaire. Il incarne le Soleil dans sa majesté et sans l’énergie duquel toute vie sur terre est pratiquement impossible. Dans son voyage cosmique qui est manifestement perçu et relaté comme une vraie mission divine, celui-ci est entouré de fameux douze Apôtres. Ses compagnons qui ont une signification précise, correspondent, en réalité, aux douze signes du zodiaque, d’ailleurs, visités annuellement par cet astre.

Les quatre Apôtres de Christ et Évangélistes retenus par le Canon. Ils relatent la vie de Jésus dans la Bible chrétienne. Il s’agit de Matthieu, Marc, Luc et Jean).

Dans cette allégorie, il faut savoir que les quatre évangiles synoptiques ou canoniques représentent les quatre saisons de l’année civile. À savoir : le Printemps (Équinoxe), l’Été (Solstice), l’Automne (Équinoxe) et l’Hiver (Solstice)[xxviii]. Dans son voyage cosmique, l’astre solaire décroit progressivement dans l’Équateur céleste à compter du Solstice d’Hiver, juste après l’équinoxe de septembre, et ce pour atteindre le point le plus bas le 25 décembre[xxix]. Et, pendant trois jours consécutifs[xxx], le Soleil dépouillé de toute énergie reste résolument campé dans la célèbre constellation de la Croix du Sud[xxxi] jusqu’à ce qu’il se déplace, tout d’un coup, d’un degré vers le Nord et amorce très progressivement sa montée[xxxii]. Ce qui veut dire ‘‘le retour victorieux du Soleil qui annonce l’accomplissement d’activités agricoles tout à fait cruciales à la vie de la collectivité et indispensables à la survie humaine’’[xxxiii].

La constellation de la Croix du Sud.

Il y a lieu de relever que cette dégradation ou cette décroissance du Soleil dans l’Équateur céleste s’observe et s’accélère lorsque cet astre louangé, objet de vénération antique, visite Scorpion. Ce qui entraîne, par conséquent, que ce signe zodiacal est qualifié de ‘‘traître’’. En effet, au cours de ce voyage cosmique dans le monde astral, Scorpion participe très activement à l’affaiblissement de l’astre solaire[xxxiv]. Celui-ci perd visiblement toute son énergie et toute sa force. Cela se traduit sensiblement par la diminution de la longueur des jours au profit des nuits. C’est aussi à cette étape de l’année que le froid s’installe graduellement et incite l’être humain à cesser ses activités extérieures et à vivre de façon recluse pour une période plus ou moins longue[xxxv].

L’apôtre Judas Iscariote embrasse Jésus sur la joue avant son arrestation et sa crucifixion par l’occupant romain. Judas est présenté, dans la Bible chrétienne comme le traître qui a envoyé à la mort Jésus le Christ. Pourtant, dans la vie pratique, les deux protagonistes sont les meilleurs amis d’enfance. Judas a même laissé un Évangile mémorable dans lequel il relate leurs complicités insoupçonnables. Dans un des passages très remarquables, Jésus déclare tout de go à Judas qu’il est certainement le plus fort et le plus intelligent de tous car il tuera l’homme qui est en lui.

Si Jésus le Christ représente le Soleil, en tant qu’astre qui gouverne, bien entendu, le jour, Satan symboliserait, plutôt, dans les croyances païennes, à plus forte raison romaines, la fameuse ‘‘planète Venus’’ ou l’Étoile du matin. À l’aurore, celle-ci domine le ciel par sa lumière flamboyante. Elle a cette particularité et cette singularité d’annoncer le lever du Soleil. Aussi est-elle qualifiée d’Étoile du berger puisqu’elle guide tel un phare le pasteur et le bétail avant les premières lueurs solaires en vue de gagner les pâturages.

La planète Venus ou l’Étoile du matin. Cette Étoile de l’aurore, qualifiée d’Étoile du Berger, annonce le lever de l’astre solaire qui commande le jour. Dans les croyances antiques, Venus symbolise Lucifer.

Dans l’histoire de la Chrétienté, Jésus le Christ et Satan sont, en réalité, deux personnages bibliques les plus fascinants. Ils sont réputés se livrer une bataille violente pour le contrôle de l’histoire humaine. Celle-ci passe, inéluctablement, par l’absolue maîtrise du mental et de la conscience de l’être créé par D.ieu et vivant sur terre. De leur victoire éclatante et respective dépend très strictement le destin de l’humanité ambiante.

Force est de mentionner que ces deux entités spirituelles sont évidemment le fruit d’une conception mentale de l’être humain. À vrai dire, celles-ci n’ont jamais connu d’existence matérielle avérée ou de réalité physique certifiée. Cependant, leur invention renvoie au comportement d’un individu vivant dans la société et disposant d’un pouvoir illimité sur ses pairs ou sujets. Cette personne ne peut qu’être le roi ou l’empereur régnant sur une collectivité humaine.

Dans les communautés antiques, ce personnage unique et puissant disposait, en réalité, d’un double pouvoir dont la nature intrinsèque fut, à la fois, spirituelle puisqu’il est l’élu ou le chéri de D.ieu et matérielle puisqu’il doit assurer la sécurité de l’ensemble de ses ressortissants. Il concentrait en lui tout seul le pouvoir divin (spirituel et religieux) en tant que lieutenant de D.ieu et le pouvoir sociétal en tant que chef de guerre. En vertu de ce double pouvoir, il était également un bâtisseur d’infrastructures[xxxvi] et un générateur de progrès matériel. Bref un génie bienfaisant, donc bienveillant.

Nebuchadnezzar II ou le grand tyran de Babylone.

Dans le contexte impérial de l’époque antique, d’ailleurs, très nettement marquée par des guerres de conquête, le tout-puissant roi pouvait réduire en esclavage des populations entières. Ce dirigeant monarque était, plutôt, porté à détruire leurs cultures et traditions, à nier leur identité initiale, à trucider leur personnalité animique pour qu’elles deviennent ses sujets dociles ou ses serfs. Cette oppression inhumaine était mal vécue par les vaincus. Vivant sous le joug de l’injustice et le règne de l’arbitraire, ils étaient transformés, du jour au lendemain, par les vainqueurs en simple rebut de la société, en vrai paria, sans visibilité et sans réelle existence, sans réelle protection et sans réelle dignité.

Darius le Grand de l’empire Perse

Pour conjurer le mauvais sort[xxxvii] et, surtout, galvaniser la résistance, les peuples antiques ont appris à utiliser un style littéraire allusif, à faire œuvre de métaphores et d’allégories en vue de qualifier l’entreprise ‘‘répressive’’, le régime ‘‘oppressif’’ dans lequel ils vivaient. C’est ainsi qu’est apparu dans la littérature sacrée le concept du Diable ou le symbole de Satan pour dépeindre le pouvoir tyrannique ou mépriser le système esclavagiste. Pour les Juifs, le Diable ou Satan, dépendamment des époques, notamment celles périlleuses de la déportation ou de l’occupation étrangère, se référait spécifiquement au tyran qui les oppressait. Celui-ci se rapportait au régime arbitraire du despote. Il pouvait s’agir, bien entendu, de Nabuchodonosor de Babylone, de Cyrus ou Darius le Grand de Perse, de Néron de l’empire romain.

Néron, l’empereur romain, fort connu pour sa folie sanguinaire et son atrocité bouleversante.

Dans le contexte actuel, naturellement, empreint de violence aveugle, de massacre des citoyens paisibles et innocents, de volonté d’extermination génocidaire, d’hégémonisme, d’assujettissement brutal des Peuples et Nations, de spoliation sauvage des ressources et de destruction virulente de la planète Terre, [notre maison commune], qui est vraiment Satan[xxxviii] ? Qui est véritablement Jésus-Christ ?

La Croix est le symbole le plus fort du Christianisme. Selon la chrétienté, elle incarne la passion de Christ Rédempteur mais également la force spirituelle permettant à l’humain de vaincre à tout jamais Satan et ses suppôts. Symbole de la condition humaine et incarnation de la puissance divine. Cependant, pour les Anti-Chrétiens, la Croix est le symbole de la mort et des souffrances épouvantables. Cet outil au service des supplices atroces infligés aux humains, est la parfaite incarnation de Satan et de ses adeptes.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

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[i] Jésus de Nazareth, fils de Marie (Myriam) et de Joseph (Yossef), le charpentier. Certaines sources actives ou dignes de bonne foi affirment que Yeshua Ben Yossef n’est vraiment pas le fils du charpentier Yossef. Il serait, plutôt, le fils naturel d’un légionnaire romain mais d’origine sémite (La région actuelle du Liban-Syrie). Engagé militairement dans la cohorte d’archers sous la domination de l’empereur romain Tibère (Tiberius), celui-ci répondait au nom de Julius Tiberius Abdes Pantera (Bandera). Il est réputé avoir entretenu hors mariage des rapports charnels avec Myriam, la mère de Yeshua. Ainsi, pour sauver l’honneur de la jeune fille et couvrir la honte qui s’abattait sur sa famille, le charpentier Yossef qui, à cette époque, était déjà très avancé en âge (très vieux) et même veuf, aurait accepté de l’épouser. D’autres sources affirment plutôt que Yossef ayant appris les incartades de la jeune fille, l’auraient plutôt répudiée.

[ii] Krystos en grec signifie Oint de D.ieu.

[iii] Joshua en anglais ou Josué en français, (יְהוֹשֻׁעַ) en hébreu, est un Personnage de l’Ancien Testament et contemporain de Moshe. Ce chef de guerre est le bras armé de ce prophète choisi par D.ieu pour la conquête militaire du pays de Canaan ou territoire promis à la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob par l’Éternel.

[iv] יֵשׁוּעַ est la forme abrégée de יְהוֹשֻׁעַ מָשִׁיחַ מָשִׁיחַ

[v] La lettre Yod (י) est pratiquement la plus petite lettre de l’alphabet hébraïque. Elle est également la plus puissante. Elle symbolise la main de D.ieu dans l’entreprise de Création. C’est la main qui crée en travaillant. C’est la main qui fait éclore la Vie C’est l’incarnation de la puissance divine, de l’énergie divine qui gouverne le travail en tant que processus de Création, nourriture de l’Âme, donc semence de la Vie.

[vi] La lettre (שׁ) a, bien entendu, la forme d’une dent. Elle rappelle, surtout, par son design le ‘‘trident’’, arme mythique et redoutable utilisée par les gladiateurs romains lors de leurs combats ensanglantés dans les arènes. C’est l’une de trois lettres mères de la création divine. Elle symbolise le ‘‘feu divin’’ qui couve à l’intérieur de l’être humain.

[vii] La lettre hé (ה) symbolise le souffle divin à la base de la Vie et de la Création de l’Être humain.

[viii] Sauver, délivrer, défendre.

[ix] Le passé ou le futur met en exergue l’intemporalité de sa mission prophétique ou spirituelle. En termes de temps, tout dépend normalement si le verbe utilisé est affecté par la conjonction wa (hiqqtol – il tuera) [le futur est conjugué au passé] ou vé (qatal – il a tué) [le passé est converti au futur].

[x] La notion de dualité.

[xi] Le rôle malicieux de ‘‘Satan’’ (שָׂטָן) est mis en exergue dans le célèbre ‘‘Livre de Job’’ (Job [איוב ] 1 : 9 – 11). Cet ouvrage incontournable du ‘‘Tanakh’’ hébraïque fait l’apologie de la Sapience comme arme d’instruction spirituelle, d’édification morale et de résistance mentale de l’Être humain.

[xii] La tentation de Jésus le Christ par Satan, le Diable (Marc 1 : 12 – 13; Matthieu 4 : 1 – 11; Luc 4 : 1 – 13).

[xiii] Par opposition, le Bien est ‘‘tout ce qui concourt au parfait équilibre et maintien de l’ordre de la Création divine’’. ‘‘Il est tout ce qui participe ardemment à l’expression de D.ieu en tant que Principe et Énergie vitale, à l’expression de l’Amour universel en tant que Force et de la Vérité en tant que Lumière’’.

[xiv] Le Mal représente ici la ‘‘Mort’’ en tant que cessation de la vie ou les ‘‘Ténèbres’’ en tant qu’absence de Lumière.

[xv] Dans le Nouveau Testament substantiellement fondé sur la notion d’égarement de l’esprit humain par une entité extérieure, a fortiori dominatrice, l’accent est souvent mis sur la notion de ‘‘déresponsabilisation’’ de l’individu dans la commission de ses actes. Cependant, dans l’Ancien Testament qui s’appuie fondamentalement sur la notion cardinale du libre-arbitre, c’est l’éthique de responsabilité qui prime. Celle-ci entraîne que l’être humain est automatiquement et systématiquement responsable de son destin. À cet effet, il se doit de prendre toutes ses décisions de manière éclairée et inspirée par l’Être suprême en tant que Voix limpide de sa conscience intérieure. Il se doit d’arrêter de façon lucide et juste toutes ses décisions pour ne pas compromettre l’intégrité de sa vie et de celle de son environnement.

[xvi] Dans les États modernes ou contemporains, Satan serait, en réalité, l’équivalent du procureur de la justice chargé d’élaborer des lois et de les faire respecter. À ce titre, il aurait le droit d’exercer la poursuite contre les comportements qui vont directement à l’encontre des intérêts divins. Il aurait, donc, le droit d’infliger aux humains de lourdes sanctions en cas de manquements graves. Ainsi sa mission primordiale serait-elle d’éprouver l’être humain afin de s’assurer de sa loyauté sans faille envers le Créateur. En tant que super conseiller et tout-puissant ministre de la cour divine, il est le plus écouté et le plus apprécié des collaborateurs célestes. À cet égard, il a automatiquement les faveurs divines.

[xvii] Comme il est chargé de porter les accusations contre les contrevenants à la volonté divine devant le tribunal céleste, Satan est désigné par le terme ‘‘adversaire’’ ou ‘‘accusateur’’.

[xviii] Tite Live, Tacite, Sénèque, Flavius Josèphe.

[xix] C’est au nom de cette interprétation arbitraire que l’Occident chrétien s’est prévalu pour conquérir par les canons le reste de l’Humanité vivante et, ainsi, assujettir bien des Peuples d’Outre-mer. C’est au nom de cette conception binaire que le pape Nicolas V, Tommaso Parentucelli de son vrai nom, décréta spécialement une bulle au service du roi du Portugal afin d’asservir des Peuples jugés mécréants, aux mœurs barbares et définis sans âme. À cet effet, ceux-ci devraient être civilisés. C’est-à-dire : baptisés et, donc, aliénés à la chrétienté romaine. C’est également au nom de cette interprétation biaisée que les Européens ont colonisé le reste de la planète afin de leur apporter la civilisation. En d’autres termes, la culture, les traditions de développement moral et économique et de progrès matériel et technique.

[xx] Le Fils de l’Homme est, en vérité, une figure eschatologique des interprétations juives. Cette expression était très utilisée dans les milieux apocalyptiques judaïques surtout de l’époque postérieure à l’exil. Elle apparaît pour la première fois dans les textes de l’Ancien Testament (Livre du prophète Daniel, Daniel 7 : 13 – 14). Y compris dans les textes du prophète Ézéchiel. Le Fils de l’Homme est également un titre religieux qui a véritablement une portée messianique. Il est utilisé dans les Saints Évangiles pour mettre en exergue la personnalité prophétique de Jésus le Christ. D’ailleurs, celui-ci l’utilise pour son propre compte, donc y fait référence, lorsqu’il parle de lui à la troisième personne du singulier. Jean 8 : 28; Luc 9 : 22; 9 : 26; 12 : 18; Marc 2 : 10; Matthieu 17 : 12; 17 : 22.

[xxi] En l’occurrence, il s’agit d’un titre spirituel qui témoigne d’une relation particulièrement privilégiée avec l’Éternel.

[xxii] D.ieu n’a jamais été engendré ni même été créé. Il est uniquement le créateur. Il a créé à partir de rien (le néant). C’est lui seul qui procure la vie, le souffle de vie à tout ce qui bouge, à tout ce qui meut sur la terre, dans les mers ou dans les cieux.

[xxiii] Proverbes 8 : 2.

[xxiv] Prologue de Saint-Jean.

[xxv] https://www.youtube.com/watch?v=ixYUBRnRiLI

[xxvi] Esaïe 14 :12 – 14; Ezéchiel 28 : 13 – 17.

[xxvii] Jésus représente l’éthique de responsabilité qui génère la confiance entre partenaires. D’où le sens de l’élévation, la considération et le respect.

[xxviii] Luc, Marc, Matthieu et Jean.

[xxix] Au cours de cette période de traversée zodiacale (Solstice d’Hiver), les jours sont moins longs que les nuits.

[xxx] Du 21 au 25 décembre.

[xxxi] C’est la période de crucifixion astrologique ou astronomique (la mort symbolique de Jésus).

[xxxii] C’est le processus de résurrection ou la (re)naissance de Jésus. C’est-à-dire : la victoire éclatante du Soleil sur les ténèbres. Dans le langage autant allégorique que religieux, c’est la victoire de Jésus le Christ (Jour) sur le Diable ou Satan (Nuit).

[xxxiii] Cette bestiole qui est sans nul conteste l’objet de tous les fantasmes, est perçue dans la mythologie religieuse ou légende antique comme le symbole inéluctable de la félonie ou du Mal (Satan) en raison de sa morsure redoutable. Pour les Chrétiens antiques, il est, plutôt, le symbole de Judas l’Iscariote pour avoir vendu le Christ aux occupants romains pour 30 sicles afin d’être crucifié.

[xxxiv] C’est le fameux coup de poignard dans le dos.

[xxxv] La terre n’est vraiment pas propice à l’ensemencement, à la moisson et à la récolte. Du mythe solaire au mythe agricole.

[xxxvi] Il rendait la justice au nom de D.ieu et construisait des temples au nom de l’Éternel.

[xxxvii] Se protéger de toute attaque arbitraire ou réplique foudroyante du Despote.

[xxxviii] Dans le monde contemporain, tout autant que dans l’univers antique, Satan représente l’arbitraire, l’injustice, la volonté d’écrasement ou de destruction. En revanche, Christ symbolise la volonté d’affranchissement, l’esprit de liberté. En effet, Jésus, le Grand Galiléen, n’était-il pas non plus un révolutionnaire, un libérateur ?

La fin du monde est-elle vraiment proche ?

La fin du monde est-elle vraiment proche ?

Satan ou le Diable est une construction intellectuelle pour qualifier le pouvoir de l’illusion qui trompe l’humain dans la commission de ses actes de la vie quotidienne. Selon les textes sacrés, il est un ange de Lumière qui s’est farouchement opposé à la volonté divine. À ce juste titre, il est considéré comme l’adversaire de Dieu. Pour les Chrétiens, il est l’adversaire de Jésus le Christ. À cet effet, il est combattu avec une puissance incommensurable par l’Archange Michel, le commandant en chef des armées divines, des forces combattantes célestes.

Christ vs Antéchrist

Le combat des ‘‘Fils de Lumière’’ contre les ‘‘Fils des Ténèbres’’

L’humanité à l’épreuve du Mal et de la Mort

La fin du monde apparaîtra quand l’idée même de Dieu aura disparu. D’oubli en oubli, l’homme réussira à abolir son passé et à s’abolir lui-même.

Emil Mihai (Michel) Cioran, Cahiers 1957 – 1972

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Le dieu Kamit Horus symbolise Krystos par opposition à la divinité Kamit Seth qui est l’incarnation de Satan.

Le terme Christ vient, en fait, du grec ‘‘Krystos’’. Dans sa compréhension, ce mot traduit une altesse spirituelle et une hautesse divine. En réalité, il signifie ‘‘Oint de D.ieu’’. C’est-à-dire : Celui qui a directement reçu de l’Éternel D.ieu Tout-Puissant une autorité sacrée. Ce qui lui permet de régner immédiatement sur l’univers, de guider réellement le monde ou d’orienter l’humanité à l’image du Messie, de l’Envoyé de D.ieu en tant que Créateur des univers aussi bien célestes qu’inférieurs.

La statue de Christus Rex et Redemptor Mundi du Corcovado à Rio de Janeiro (Brazil). Dans la mythologie chrétienne du Nouveau Testament, le Galiléen Yehsua ha Maschiah, autrement désigné Jésus, est l’incarnation de Krystos.

Du point de vue purement eschatologique, ‘‘Krystos’’ représente, bien sûr, cette force positive et divine qui combat le mal ou le diable. C’est-à-dire : cette puissance qui s’oppose à l’autorité de D.ieu le Père. En d’autres termes, Christ – [Christus] en latin – est, en vérité, cette énergie divine qui combat farouchement la négativité maléfique en tant que frein à l’ordre naturel et universel. Il lutte avec acharnement contre [Antichristus]. Il importe de relever que cette force énergétique constitue, à vrai dire, un obstacle ou trouble à l’ordre de la Création divine dont le dépositaire éminemment attitré est, certes, par essence ou par excellence l’Humain, d’ailleurs, créé à l’image de D.ieu.

Antichrist ou Antéchrist est le prince des tribulations qui affectent sévèrement l’humanité. Partout où il règne, il sème la désolation, le désarroi, les guerres, les famines, les calamités de toutes sortes pour séparer définitivement l’humain de son Créateur.

Cependant, le terme Antéchrist qui est du point de vue eschatologique associé à la fin des temps (Apocalypse), dérive, en vérité, du latin ‘‘médiéval’’ ou latin ‘‘ecclésiastique’’ ‘‘Antechristus’’. Pris dans cette acception, ce mot renvoie, étymologiquement, à l’idée d’antériorité. De ce point de vue strictement apocalyptique, il ne renvoie certes pas à l’idée de primauté ou de prééminence. En d’autres termes, associé aux temps derniers, il renvoie à quelque chose, à une réalité ou un évènement qui intervient, plutôt, avant l’avènement de Christ.

Ceci incline à penser que l’Antéchrist est, paradoxalement, l’annonciateur de l’arrivée de Christ en tant que ‘‘Salut du monde’’, en tant que ‘‘Rédempteur de l’Humanité’’. Une telle croyance n’est véritablement concevable que dans un contexte purement messianique. Elle n’est compréhensible que dans une perspective éminemment salvifique.

Accablé par l’Antichrist, l’humain trouve son refuge auprès de Christ le Salvateur ou le Rédempteur, selon l’apôtre Paul.

Par ailleurs, Antéchrist tient normalement lieu de désordre, donc de chaos indescriptible, dans l’ordre de la création divine. Il tient naturellement lieu de souffrance et de misère, de chape de plomb ou de joug dans la vie humaine appelée à recevoir les bénédictions saintes de l’Éternel D.ieu Tout-Puissant. À ce titre, il est visiblement l’opposé, l’antithèse de Christ ‘‘Bienfaiteur’’. Donc, il est, indubitablement, l’Antichrist (Antichristus). C’est-à-dire : le ‘‘Malfaiteur’’. À cet effet, il est l’adversaire de Christ en tant que manifestation évidente de l’opposition à la volonté divine[i].

En effet, Christ symbolise dans la vie quotidiennement expérimentée par l’être humain la Paix et l’Amour en tant que manifestations évidentes de l’Éternel D.ieu Tout-Puissant. A contrario, Antichristus, en tant que Force réelle et Puissance manifestée représente tous les tourments qui asphyxient l’être humain. Sous cette dimension, il traduit, bien sûr, les épreuves qui accablent virulemment sa conscience. En réalité, il exprime fort crûment les catastrophes qui anéantissent complètement ses espoirs[ii] ou les tribulations qui polluent sans nul conteste sa vie[iii].

Le culte satanique est à la mode. Il a très nettement envahi les milieux sportif, artistique, musical et politique.

Ce qui est sûr et certain, ces deux termes – ‘‘Christ’’ et ‘‘Antéchrist’’ ou ‘‘Christ’’ et ‘‘Antichrist’’ dont la réalité substantielle ramène, à tout prix, à la notion de puissance dominatrice –, sont tout à fait opposés sur le terrain eschatologique. En réalité, ils ne se réfèrent point à des personnages mythologiques[iv]. Encore moins des figures historiques ou religieuses[v] ! Quoi que spirituels, ces deux concepts mentaux sont substantiellement la traduction des états de conscience – [qui animent journellement l’Humanité dans sa marche quotidienne vers la ‘‘Liberté’’ –]. Celle-ci est représentée par la Connaissance en tant que ‘‘Lumière’’. Aussi est-elle symbolisée par la Sagesse ou la Sapience en tant que ‘‘Vérité’’ et ‘‘Graine de Vérité’’ en vue du façonnement complet de l’Humain sur les plans spirituel et moral autant que matériel et intellectuel.

Ce qui est clair, en termes de polarité eschatologique, l’être humain vit quotidiennement dans un monde empreint de chaos et d’anarchie dont le synonyme est Antéchrist. Celui-ci vit dans un monde pratiquement gouverné par l’obscurité, manifestement voilé par les ténèbres. Il vit, donc, dans un univers concrètement dirigé par les ‘‘Fils des Ténèbres’’ dont il est malheureusement la proie des flammes par opposition aux ‘‘Fils de Lumière’’ dont il s’avère certainement le disciple et le protégé.

Le chaos symbolisé par les guerres et épidémies est l’expression de l’Antichrist.

L’univers dans lequel évolue perpétuellement l’humain, est évidemment épris de violence physique. Il se caractérise effectivement par des conflits armés d’une barbarie indicible. Ceux-ci sont, concrètement, l’œuvre impitoyable de son esprit pathologiquement atteint, de sa pensée morbide. Il se caractérise par une kyrielle de conflits d’une virulence inouïe, lesquels s’abattent sur lui comme des calamités naturelles et, de ce fait, participent à son extrême déshumanisation et son irréversible dépérissement.

Cet univers se caractérise, néanmoins, par la prolifération exponentielle des pathologies infectieuses et des épidémies mortelles. Force est d’admettre que la fonction primordiale ou l’ultime finalité de ces maladies gravement nocives s’avère irréversiblement, indéniablement, la réduction drastique de sa démographie. Aussi ce monde se caractérise-t-il par bien des catastrophes naturelles. Toutes ces calamités sont, sans contredit, la conséquence logique de son comportement inconscient, irréfléchi, de ses actes irresponsables[vi].

Les maladies infectieuses et mortelles pour détruire l’humanité tout entière sont dictées par la volonté de l’Antichrist.

L’espace dans lequel vit de manière permanente l’être humain, se caractérise réellement par la Confusion qui est le ‘‘maître-mot’’. Il s’agit, bien entendu, d’un état de souffrance sur le plan matériel. Il s’agit d’un état d’errance sur le plan mental. Celui-ci s’apparente à l’esprit d’égarement bordélique. En vérité, il se traduit matériellement par la perdition de la foi et des croyances religieuses, la déperdition morale, le détournement des lois et des règles qui concourent bien évidemment à la stabilité morale ou mentale de l’individu. Il se traduit, donc, par la torsion des us et coutumes, le piétinement des traditions. Celles-ci sont, toutefois, réputées façonner l’identité et la personnalité animique de l’humain[vii].

Cet esprit d’errance mentale est très nettement favorisé par un environnement humain complètement malsain, corrompu. Cet univers addictif est totalement accroc au sexe, au pouvoir de l’argent et aux drogues dures ou substances hallucinogènes. Il a pour effet de fabriquer des prostitués qui s’offrent aisément, sans résistance à toute moralité douteuse. Il a pour effet de fabriquer à l’échelle industrielle des individus totalement dépendants de dérivatifs, des êtres sans esprit et sans âme. C’est-à-dire : de véritables ‘‘zombies[viii]’’.

Le cannabis a été dépénalisé dans la majorité des pays de la planète, entre autres de l’occident chrétien. Ce produit dérivatif provoque un esprit d’errance et de confusion.

Cet esprit de confusion morale ou d’errance mentale a réellement pour effet de fabriquer des individus somme toute esclaves de leurs désirs pervers. Des individus naturellement esclaves des plaisirs insensés, avilissants. Des individus certes prisonniers des loisirs destructeurs de la pensée en tant que logique et mode de raisonnement. Des individus destructeurs des traditions multiséculaires au nom d’une modernité ambiante véritablement contagieuse et morbide, assassine et mortelle.

Le pavot est très recherché par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication des produits anesthésiants. À partir de cette plante, les narcotrafiquants fabriquent de l’héroïne qui décime la vie des consommateurs.

Aujourd’hui, c’est absolument un fait incontestable, l’humain vit dans un monde physique qui méprise âprement les religions en tant que système spirituel et moral essentiellement fondé sur la croyance et la foi. Cet être, pourtant appelé à se transcender, vit constamment dans un univers qui glorifie, sanctifie le matérialisme[ix] devenu – ‘‘la raison primordiale de vivre ou le moteur principal de l’existence’’ –. En fait, celui-ci vit quotidiennement dans un environnement physique qui, mentalement, a perdu tout repère moral voire toute référence spirituelle indéniable. À un point tel que l’on peut se poser la question de savoir si l’humanité n’est véritablement pas arrivée à la fin des temps[x].

En d’autres termes, l’être humain vit de plus en plus dans un univers areligieux, un monde qui a rejeté, du point de vue de la croyance et de la foi, la prééminence de l’Être suprême. Il vit dans un monde physique qui ignore la prédominance du culte divin. Il vit, désormais, dans un environnement qui ne considère même plus l’humain comme un élément central de l’ordre de la Création. Il meut dans un espace dont la culture ambiante accorde plus de considération voire extrêmement d’importance à la machine par lui inventée pour les besoins de la production industrielle et de la consommation à grande échelle. Donc, il émerge pratiquement dans un univers totalement dévoyé qui a visiblement fait de l’argent son moteur d’existence ou sa raison de vivre. Bref son ‘‘Maître’’, son ‘‘Guide’’ !

Le culte du veau d’or à Wall Street à New-York (la plus grande place boursière du monde) symbolise la victoire du matérialisme sur l’essentialisme qui prône la primauté de l’esprit divin sur la volonté humaine et la matière corrompue.

Dans cet univers, l’esprit humain est manifestement corrompu, noyauté par l’argent, le sexe et les drogues dures. L’intelligence est tout simplement apprivoisée par l’émotion. Elle est phagocytée par le divertissement. Elle est engloutie par les voluptés charnelles. Elle est sévèrement étranglée par le goût du lucre, lourdement, dominée, aplatie par l’esprit de convoitise et de conquête. En vue de maintenir l’être humain dans un état d’esclavage permanent, d’ailleurs, dicté par les notions captivantes du ‘‘désir’’, du ‘‘plaisir’’ et du ‘‘loisir’’, cet esprit d’errance ou de confusion étouffe littéralement sa conscience. Il la broie et l’anesthésie afin que ce dernier s’éloigne davantage de son vrai moi.

Cependant, ce moi libérateur des entraves matérielles ou des contraintes morales, c’est bel et bien ‘‘Christ’’. Il s’agit, par définition, d’un état de conscience très élevée. Il s’agit, véritablement, d’un état d’ascension morale et spirituelle. À vrai dire, convient-il de noter, celui-ci n’a strictement rien à voir sur le plan physique et matériel avec l’existence d’un personnage éminemment religieux qui est, par définition, la figure tutélaire d’une de trois religions monothéistes connues. 

Pour les Chrétiens, Christ est le statut et la personne de Jésus, fils de Myriam et de Joseph, symbolisé par un sujet caucasien aux yeux bleus. (Cette description physique ne correspond point à la réalité. Elle correspond plutôt à des fantasmes occidentaux. Car, s’agissant des habitants de cette région du Proche-Orient du 1er millénaire, Jésus ne pouvait qu’être basané ou foncé de peau. Comme le suggère, d’ailleurs, la Bible vieille de 1500 ans, découverte en Turquie et écrite en araméen, langue parlée par Jésus.). En réalité, ce qui est clair, Christ est, d’abord et avant tout, un état de conscience supérieure qui permet à un être humain de se connecter à la Force énergétique qui gouverne le monde et de pratiquer la loi de l’Amour universel.

En effet, depuis la nuit des temps, l’humain a toujours senti le besoin de vivre en sécurité dans la mesure où il est perpétuellement confronté dans sa vie personnelle tout comme dans sa vie collective à des questions qui nécessitent absolument des réponses claires et précises à son existence sur la terre. Par conséquent, l’absence des réponses à tous ses questionnements constitue, à n’en pas douter, un tourment inlassable pour sa vie et même sa survie. Donc, ce manque ou ce vide constitue assurément une insécurité pour lui.

À titre d’exemple, l’énigme de la mort physique en tant que ‘‘cessation définitive de l’activité cérébrale ou cardiaque’’. En effet, celle-ci le hante en permanence au point de le terroriser sa vie tout entière. À titre d’exemple, l’existence de la vie extraterrestre sur d’autres planètes lointaines ou constellations voire même galaxies. Dans l’hypothèse où elle est avérée, certifiée, autant que prouvée, celle-ci pourrait éventuellement remettre en cause toute son interprétation égocentrique de l’univers.

La croyance et la foi font partie des traditions humaines.

Face à cette insécurité permanente, l’humain s’invente des religions en tant que système essentiellement fondé sur la croyance et la foi en la Nature (Animisme ou Panthéisme), en un D.ieu unique (Monothéisme) ou en une pluralité de divinités (Polythéisme) pour servir directement de phare à la société dans laquelle il vit quotidiennement. À ce niveau, les religions sont des modes d’interprétation de la vie et de la relation que tisse l’humain avec la Nature. Ce sont, à vrai dire, des tentatives d’explication de l’existence humaine et de l’essence divine. Elles ne constituent véritablement pas des réponses irréfutables à l’inquiétude perpétuelle affichée par la personne humaine. Elles sont, plutôt, des calmants à son angoisse pathologique. ‘‘Ce sont des tranquillisants qui lui permettent de se croire invulnérable, de hisser sa croyance au niveau de puissance dominatrice’’.

La méditation pratiquée par un moine bouddhiste.

Face à cette insécurité qui le ronge sempiternellement, l’humain découvre également la spiritualité en tant qu’expérience de la vie intérieure. À cet effet, il invente des techniques pour échapper aux contingences matérielles. Il invente des techniques pour atteindre son moi ‘‘intérieur’’ et ‘‘libérateur’’ qui l’extrait de toutes souffrances associées à l’Antéchrist, qui l’extirpe de toutes limitations physiques préjudiciables et, de surcroît, provoquées sur le plan mental par le pouvoir obsessionnel de l’Antichrist.

Parmi la myriade de techniques éprouvées le rapprochant immédiatement de Christ en tant qu’état d’ascension spirituelle ou état de conscience, il y a, assurément, la ‘‘prière’’, la ‘‘méditation’’, la ‘‘contemplation’’. Dans ce canevas, il peut être aussi inclus le ‘‘voyage de l’âme’’ ou la ‘‘projection astrale’’. Donc, en vue d’échapper définitivement à sa vile condition d’éternel opprimé, donc statut d’individu soumis à la pression constante et inéluctable de l’Antichrist (Diable Malfaiteur), l’être humain désormais illuminé par Christ s’astreint à la pratique réelle desdites techniques. Appliquées avec assiduité, celles-ci l’élèvent au-dessus de toute peine, de toute infortune ou adversité. Ce qui lui permet d’échapper un tant soit peu au monde matériel du temps, de l’espace et de la matière…

Par conséquent, la fin du monde est-elle évidemment proche ?

Le Pape François prône la bénédiction des mariages de couples de même sexe. Cette vision opposée à la doxa catholique inspirée de textes pauliniens a suscité l’ire de l’aile ultraconservatrice.

Cette fin inlassablement évoquée par les multiples courants religieux ou philosophiques[xi] est véritablement imminente si et seulement si l’être humain change fort radicalement de logiciel, de façon de penser. Elle est vraiment proche si l’humain modifie complètement son attitude, sa conception de la vie, sa manière de traiter son prochain – qui est par essence son propre miroir ou son propre reflet –. Elle est indéniablement proche si l’humain transforme sa façon de se comporter vis-à-vis de la Nature qui l’environne. Dans cette seule et unique hypothèse, ce sera sans aucun doute la fin d’un monde. Sous cette facette, ce sera, en réalité, le début d’une nouvelle ère, le commencement d’une nouvelle splendeur[xii].

Le cardinal Raymond Leo Burke, archevêque de Saint-Louis dans l’État du Missouri aux États-Unis, est le chef de file de l’aile ultraconservatrice du Vatican farouchement opposé à la bénédiction hors liturgie des couples LGBTQ+. Il a été suspendu sans autre forme de procès de la curie romaine pour ses positions ultra-orthodoxes mises en lumière par les Épîtres de l’Apôtre Paul (Épître aux Corinthiens). En effet, les pratiques homosexuelles sont considérées dans le Nouveau Testament comme des comportements contre-nature offensant D.ieu et portant lourdement atteinte à la Création divine. Les paléochrétiens du 1er siècle de l’ère commune, tout comme les mouvements actuels de la renaissance chrétienne, voient dans l’histoire de Sodome et Gomorrhe un exemple du châtiment impitoyable de l’Éternel visant ces communautés LGBTQ+ dans le but de les éradiquer de la face de la Terre.

Un tel changement ‘‘radical’’ et, surtout, ‘‘inéluctable’’ doit être regardé comme la victoire de la Lumière sur les Ténèbres. Il doit être regardé comme la victoire des Fils de D.ieu sur les Fils du diable. Il doit être considéré comme la victoire absolue du ‘‘Bien’’ sur le ‘‘Mal’’, de la ‘‘Vie’’ sur la ‘‘Mort’’. Ce sera éminemment la victoire de la ‘‘Vérité’’ qui brille de mille éclats sur le ‘‘Mensonge’’ qui reste évidemment terne et lugubre. Ce sera la victoire de la Vérité (Christ) sur l’Imposture et l’Illusion (Antéchrist ou Antichrist ou Faux Messie) qui gouverne l’Univers terrestre. Ce sera sans aucun doute la victoire éclatante de la Sagesse sur le déviationnisme et l’obscurantisme qui tuent l’humanité.

Sur le plan astronomique, le passage de l’ère du Poisson (période de basse fréquence énergétique) qui ouvre la domination de l’Occident chrétien sur le reste de la planète – il y a 2500 ans – à celle du Verseau accompagnée de nouvelles forces énergétiques est considéré spirituellement et moralement autant qu’intellectuellement et matériellement comme la fin du monde connu.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

www.joelasherlevycohen.centerblog.net

www.joelasherlevycohen.com

www.joelasherlevycohen.org


[i] ‘‘Krystos’’ est l’autorité sacrée qui manifeste la volonté bienveillante de l’Éternel D.ieu Tout-Puissant.

[ii] En tant que ‘‘Salut du monde’’et ‘‘Force rédemptrice’’, [Christ] représente ipso facto l’espoir incommensurable de l’humanité accablée par [Antéchrist] en tant que ‘‘Seigneur des calamités’’, ‘‘Prince de l’adversité’’.

[iii] ‘‘Antichristus’’ et ‘‘Antechristus’’ sont synonymes.

[iv] Les Kamit ‘‘Osiris’’ ou ‘‘Horus’’ ou le Juif du nouveau testament ‘‘Yeshua ha Maschiah’’.

[v] Sous cet angle, ‘‘Christus’’ ou ‘‘Krystos’’ est, plutôt, un titre, une révérence qui colle directement à la fonction religieuse d’un être. Il ne s’agit pas d’une véritable puissance spirituelle revêtue par ce dernier.

[vi] Le réchauffement climatique, l’abattage des forêts, la pollution des eaux, la destruction des règnes animal et végétal, etc.

[vii] C’est l’argumentaire avancé par bon nombre de prélats conservateurs de l’Église catholique romaine, aussi bien de l’Occident que du Tiers-Monde. Ces Princes de la foi chrétienne, résolument inspirés par les Épitres de l’Apôtre Saint-Paul, sont farouchement opposés au vœu papal de voir le clergé bénir des unions propres aux personnes LGBTQ+. https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-10-02/doctrine-catholique/des-cardinaux-conservateurs-interpellent-le-pape.php; https://www.bbc.com/afrique/articles/c89qnd7z034o.

[viii] Il s’agit d’un état de servitude mentale. Les zombies sont des êtres humains dont la conduite et le comportement dépendent strictement du bon vouloir d’un maître ayant totalement pris le contrôle de leur esprit.

[ix] Le matérialisme en tant qu’attachement aux biens matériels ou richesses matérielles prime nécessairement, domine royalement l’environnement socio-humain. Cette vision a réussi à corrompre son âme et à polluer sa conscience. Elle a, surtout, réussi à le transformer en un vecteur immoral, en un agent de la médiocrité et de la perversité.

[x] Le terme ‘‘temps’’ est ici compris comme une période existentielle au cours de laquelle l’humanité est concrètement orientée par des principes directeurs, guidée par des valeurs pour déterminer sa cohésion et justifier un ordre sociétal fondé sur la manière de penser et d’agir.

[xi] De tradition chrétienne, israélite ou ismaélite.

[xii] L’avènement prophétique ou l’arrivée messianique de Christ en tant que stature morale et spirituelle de l’humanité par opposition au règne et à l’antériorité d’Antéchrist en tant que pouvoir mental fondé sur l’illusion et l’imposture est-il relié au changement d’ère astronomique ? Concerne-t-il le passage astronomique de l’ère du Poisson à celle du Verseau ?

Fatshi Béton gagne haut la main la présidentielle en RDC

Élections générales en République démocratique du Congo

Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, alias FATSHI Béton, grand vainqueur de la présidentielle du mercredi 20 décembre 2023.

Le Peuple souverain a exprimé son choix légitime

Plébiscite pro-Fatshi et Référendum anti-Katumbi

La plus grande défaite de la ‘‘Mafia internationale’’ en Afrique

‘‘L’autorité divine qui ordonne au Roi d’être juste, défend au Peuple d’être esclave.’’ Maximilien François Marie Isidore de Robespierre

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Le mercredi 20 décembre 2023 est une journée historique. C’est la journée de libération nationale. C’est la deuxième indépendance de la République démocratique du Congo qui doit être inscrite en lettres d’or ou lettres de feu dans les annales du pays. Pour annoncer les couleurs, cette journée tout à fait pas comme les autres a bel et bien a commencé par une pluie diluvienne. Ces précipitations liquides se sont improvisées pour arroser le pays et, ainsi, nettoyer son âme de tout ce qui entrave son évolution vers les cimes du progrès et du développement.

Denis Kadima Kazadi, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a organisé les scrutins nationaux du mercredi 20 décembre 2023 dans le délai constitutionnel.

En effet, au travers des scrutins généraux tenus par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Peuple congolais longtemps ignoré par ses propres dirigeants et, surtout, par la fameuse Communauté internationale s’est prononcé sur son avenir en tant que groupe politique, communauté nationale et collectivité étatique. Force est de rappeler que, dès son accession à la souveraineté internationale solennellement proclamée le jeudi 30 juin 1960 par le Souverain des Belges Baudouin 1er, son futur, à n’en point douter, des plus prometteur est, très rapidement, littéralement confisqué par la mafia occidentale. Manifestement encline à réduire en charpie la souveraineté des États de la planète, celle-ci a, en effet, noyauté la vie politique et administrative de la République démocratique du Congo sise au cœur de l’Afrique par le truchement des régimes verrouillés. Cette attitude qui relève tout bonnement du gangstérisme international, a été pratiquement dictée par la seule et unique volonté de piller toutes ses richesses.

Donc, en vue de s’affranchir – [définitivement] – des agissements félons de cette pieuvre tentaculaire occidentale, – laquelle l’empêche d’entrevoir son devenir avec optimisme et enthousiasme –, le Peuple congolais décide de sa propre initiative d’écrire son histoire. Cette réécriture qui entend déterminer, sans nul doute, son statut de Nation libre et juste, est naturellement dictée par trois raisons fondamentales : ‘‘le rachat de l’indépendance nationale, l’émasculation de l’esprit de mercenariat politique et militaire devenu pour la circonstance un véritable leitmotiv de conquête du pouvoir, la protection tous azimuts de l’intégrité territoriale ou la défense de la Patrie.’’

En compagnie du Républicain George Herbert Bush Sr à la Maison Blanche, le président Mobutu Sese Seko du Zaïre était l’homme des Américains. Il avait neutralisé pour le compte de la CIA et du Département d’Etat la démocratie en République démocratique du Congo.

En effet, à la suite d’une tyrannie féroce et ‘‘prébendière’’ ayant duré en tout et pour tout trente-deux ans, la mafia internationale a, néanmoins, imposé au Peuple de la République démocratique du Congo, et ce dès septembre 1996, une guerre artificiellement fabriquée. Elle lui a imposé une guerre d’extermination de sa population. D’une barbarie indicible, d’une violence inouïe, cette conflagration armée dont les commanditaires sont, en réalité, clients de grands parquets boursiers dans le monde, est poliment ignorée par les grandes puissances internationales dictant la marche planétaire. Il sied de relever que ce brasier consumant ardemment, et à l’échelle industrielle, des vies congolaises, poursuit, en vérité, l’objectif inavoué de démembrement de son vaste territoire national et, ainsi, faciliter le pillage ‘‘léopoldien’’ de l’ensemble de ses immenses richesses tant naturelles et minérales que précieuses et stratégiques.

C’est véritablement dans ce contexte de violence armée autant abominable qu’effroyable, ayant ‘‘froidement’’ et ‘‘cyniquement’’ décimé – au bas mot – plus de dix millions de vies humaines qu’interviennent ces scrutins électoraux au premier rang desquels il faut citer la présidentielle. Il importe de souligner que ces élections générales se déroulent, en fait, sur fond d’une présence innombrable et insoupçonnable de factions armées tant rebelles que terroristes dont la motivation principale est l’occupation militaire des régions de l’Est et le commerce des matières premières, d’ailleurs, en très forte demande à l’international. D’une part. Et, d’autre part, elles se déroulent sur fond d’une présence pléthorique de forces de l’Organisation des Nations unies (ONU), en tant que gardiens et faiseurs de paix, dont les résultats sur le terrain sont plus que mitigés, incontestablement maigres voire même pratiquement nuls au regard de leur mandat administratif et militaire.

Les rebelles du M23 sont le bras armé de l’Occident et les milices des Multinationales chargées de déstabiliser les pays africains.

Il convient d’admettre qu’en vertu de différents plans de paix pilotés par la Communauté internationale via le Conseil de sécurité de l’ONU, cette guerre sordide dont les maîtres de l’ouvrage et ceux d’œuvre sont, pourtant, littéralement connus de l’opinion publique, a nettement et clairement facilité l’infiltration des sujets étrangers dans toutes les sphères décisionnelles et institutions administratives du pays. Cette intrusion a vraiment eu pour effet de désarticuler le fonctionnement de l’État. Elle a naturellement eu pour corollaire de paralyser l’action de l’autorité publique.

Cette violence militaire dans l’Est du territoire national a également favorisé l’incursion des sujets allogènes dans les plus hautes instances décisionnelles des forces de défense et de sécurité, ainsi que dans les corps des troupes. En effet, cette introduction a neutralisé toute la chaîne de commandement armé dont la charge primordiale consiste à protéger la communauté nationale, à défendre son environnement territorial et sécuriser l’ensemble de ses ressources physiques et matérielles. Donc, elle a certes eu pour effet de transformer le pays en un État sans État, en un État sans droit. Bref un État manqué.

Aussi ce brasier conflictuel et armé a-t-il favorisé l’émergence d’une élite de mercenaires en costume et cravate dont la mission principale consiste, plutôt, à garantir contre vents et marées la survivance des intérêts extérieurs aux dépens de ceux légitimes de la Nation et de la collectivité publique. En effet, cette guerre de démantèlement de la souveraineté nationale a très nettement et très clairement facilité l’irruption d’une nouvelle classe politique. Celle-ci est essentiellement composée de barons de la guerre et de leurs soutiens locaux, évidemment spécialisés dans la contrebande des matières premières en tant que mode de rétribution politique et de gouvernance administrative. Cela est d’autant plus vrai que ce nouveau personnel politique qui siège dans les plus hautes instances politiques et militaires se nourrit essentiellement de carriers miniers. Leurs produits d’extraction trouvent immédiatement preneurs dans les capitales étrangères, au sein de l’oligarchie financière et de la bourgeoisie industrielle de l’Occident.

D’où ces élections qui, d’ailleurs, arrivent à point nommé le mercredi 20 décembre 2023, ont pour objectif immédiat le dessin du nouveau paysage politique et administratif. Cette reconfiguration doit permettre à cet État martyr sis au cœur du Continent et pleinement ancré dans la région des Grands Lacs africains de redéfinir son destin en tant qu’entité publique et groupe politique. Un destin cette fois-ci complètement débarrassé de toute entrave au développement économique et de tout frein au progrès social et culturel. Un destin dépouillé de toute contrainte relative au plein exercice de la liberté fondamentale, de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale, certes, maintes fois reniées par bon nombre de puissances extérieures, et spécifiquement d’extraction occidentale.

Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) accompagné de son épouse Denise Nyakeru au stade des Martyrs pour mousser sa campagne à la présidentielle du mercredi 20 décembre 2023.

Par ailleurs, au vu et au su du déroulement de la campagne électorale et de l’expression de la personnalité des candidats, le président sortant Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’assure sans contredit une réélection aisée, et ce au grand plaisir de ses compatriotes. Ces derniers ont, littéralement, souhaité, et dans leur très grande majorité, sa reconduction pure et simple au plus haut sommet de l’État. Vu la radiographie complète de la campagne électorale en tant qu’exercice politique et démocratique, il n’est pas totalement exclu que sa performance de campagne[i] soit qualifiée de raz-de-marée[ii]. Cela est d’autant plus vrai que la vague de fond l’a continuellement propulsé vers le haut et, surtout, projeté vers des sommets inégalés durant toute cette période effervescente. Il n’est pas totalement exclu que cette victoire sans tâche soit qualifiée par la presse de ‘‘plébiscite’’ à son endroit pour avoir convaincu la très grande majorité de ses compatriotes de la nécessité de préserver les acquis de sa gouvernance politique et démocratique.

Moïse Katumbi Chapwe en pleine campagne électorale.

A contrario, il n’est pas exclu que les résultats récoltés par son principal adversaire, à plus forte raison garçon de course de l’Occident, Moïse Katumbi Chapwe, soient interprétés de ‘‘référendum anti-Katumbi’’. En effet, la raclée ou la déconvenue électorale violemment subie par cet homme lige de l’Union européenne (UE), a fortiori pupille de la Belgique et de la France, enfant gâté des multinationales occidentales abonnées au Forum de Davos, s’explique par son dédain outrageant à l’égard du Peuple congolais et des institutions du pays. Force est de constater que Moïse Katumbi Chapwe a manifestement mené toute sa campagne électorale sans y vraiment associer son épouse Betti ‘‘Bibi’’ Nahayo Nyaribwira, autrement désignée Carine Katumbi, d’origine tutsie rwando-burundaise. En substance, cette esquive s’explique par le fait que l’identité de son épouse constituait, en réalité, un boulet de canon. Elle constituait un sérieux handicap dans la mesure où cette dernière était perçue par les Congolaises et Congolais comme un cheval de Troie de l’agression du Rwanda de Paul Kagame contre la République démocratique du Congo.

Aussi Moïse Katumbi Chapwe a-t-il délibérément refusé de soumettre personnellement à la stricte appréciation du Souverain primaire son programme électoral. Étant donné que cette personnalité politique a naturellement abandonné cette charge de communication à ses acolytes, ce geste de sa part a été regardé comme une faiblesse d’affronter le public. Cette attitude a été interprétée comme une faiblesse de caractère, comme une insuffisance de communiquer en tant qu’art du pouvoir politique.

À l’instar des autres candidats à la magistrature suprême de la République démocratique du Congo (RDC), Moïse Katumbi Chapwe a délibérément refusé de venir personnellement déposer sa candidature devant la CENI. Aussi a-t-il refusé de répondre personnellement à l’invitation de ladite institution d’appui à la démocratie et organisatrice des scrutins en vue d’adhérer à la charte de bonne conduite électorale. Ce comportement antirépublicain présage déjà de sa volonté farouche de contester virulemment les résultats électoraux et, par conséquent, d’entraîner irréversiblement le pays tout entier sur la voie d’une guerre civile somme toute sanglante et atroce comme l’y poussent, d’ailleurs, incessamment ses maîtres à penser occidentaux et ses hommes de main locaux[iii].

Sans compter que cette marionnette de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, des États-Unis, de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France et, surtout, de la Belgique, a été rattrapée de manière flagrante par la polémique entourant sa détention de la nationalité zambienne. Très fortement ébranlé, il n’a apporté le moindre démenti. En vue d’ajouter l’insulte à l’injure, Moïse Katumbi Chapwe dont la campagne électorale a été, à n’en point douter, catastrophique en termes de mobilisation populaire, de communication politique et d’image et dont la philosophie politique se résume, sans conteste, au camouflage assorti de vénalité, a infructueusement truqué des images de sa propre campagne électorale.

Il importe de reconnaître que cette stratégie frauduleuse a été vivement conseillée par une équipe publicitaire dotée de peu de vertu morale. Elle a été, indubitablement, définie dans le strict but de faire accroire à l’opinion tant nationale qu’internationale une popularité – somme toute surfaite – qui, d’ailleurs, ne se justifie guère sur le terrain. À vrai dire, cette escroquerie de mauvais goût a été conçue afin de doper sérieusement les contestations électorales devant déboucher ultérieurement sur des violences postélectorales. Celles-ci devaient, en réalité, prendre la forme d’affrontements interconfessionnels comme en Irak post-Saddam Hussein ou la forme de conflits interethniques ou intertribaux comme au Kenya ou en Côte d’Ivoire.

Martin Fayulu Madidi, le grand prêcheur de la vérité des urnes lors de la proclamation des résultats de 2018, a franchement connu une campagne électorale désastreuse, bien en deçà de ses attentes politiques.

Quant aux autres candidats parrainés par l’Occident rapace et meurtrier, Martin Fayulu Madidi (MAFA) qui a été littéralement fabriqué en novembre 2018 par les grands médias de masse mainstream (BBC, RFI, France 24, TV5, RTBF, Voix de l’Amérique [VOA], La libre Belgique, Le Soir, etc.), a été durant toute la campagne l’ombre de lui-même. Ne bénéficiant certes d’aucune base politique et électorale, celui-ci a été incapable de mobiliser sur le terrain un électorat acquis d’avance au chef de l’État sortant. En dépit de tout l’espace journalistique et médiatique lui réservé par bien des intérêts anticongolais, sa campagne électorale ressemblait de plus en plus à une réelle descente aux enfers…

Enfin, le prix Nobel de la paix 2018 et principal assisté politique de la France macronienne ou jovienne, le Dr Denis Mukwege Mukengere, a été tout simplement inexistant sur le terrain. Sa notoriété internationale n’a véritablement pas joué en sa faveur. Il est sorti de cette campagne plus que jamais ‘‘diminué’’ mentalement et plus que jamais ‘‘amoché’’ politiquement. Cette première expérience politique et électorale a été pour lui plus que rude et éprouvante. Il n’est pas du tout exclu que cette personnalité internationale mette très rapidement – donc dans un avenir extrêmement rapproché – un terme à cette brève carrière. Comme quoi la politique n’est pas réservée aux apprentis sorciers.

Dr Denis Mukwege Mukengere, prix Nobel de la paix.

Ce qui est vraiment clair, tous ces scrutins, plus particulièrement et plus singulièrement la présidentielle, sont un vote sanction. Il s’agit, d’abord et avant tout, d’un vote sanction dirigé contre Moïse Katumbi Chapwe. C’est un vote sanction dirigé contre l’opposition de mercenaires à la solde de puissants intérêts exogènes. À vrai dire, cette punition électorale s’explique par le fait que ces derniers aient consciemment accepté de comploter contre la République démocratique du Congo, et ce au profit de l’Occident meurtrier et exploiteur, négrier et esclavagiste. Le Peuple congolais les a tous sanctionnés pour avoir accepté de jouer les petits ‘‘Nègres de Maison’’.

C’est, ensuite, un vote sanction contre le fameux pouvoir anglo-saxon pour avoir imposé injustement au Peuple martyr de la République démocratique du Congo (RDC) une guerre sordide et cruelle d’extermination de sa population. Ce conflit d’extinction lui a été imposé dans le but de vider son territoire national, de spolier ses énormes ressources matérielles et, surtout, de le maintenir de manière permanente dans des conditions infrahumaines. C’est un vote sanction contre les Transnationales occidentales dont la tradition criminelle de spoliation éhontée des richesses des peuples d’outre-mer, surtout, d’extinction des populations mondiales au profit de leurs intérêts méphistophéliques relève sans contredit de l’évidence même.

Bien des intérêts de l’Union européenne (UE) qui supportent le Rwanda, soutiennent les rebelles du M23.

C’est, enfin, un vote sanction contre la Belgique, l’ancienne puissance coloniale en raison de son arrogance paternaliste. Il s’agit d’un vote sanction contre la France en raison de sa condescendance impérialiste en Afrique noire. En fait, il s’agit d’un vote sanction contre l’Union européenne (UE) et l’Eastern African Community (EAC) qui parrainent et même subventionnent les milices armées et terroristes du Mouvement du 23 mars (M23) dont la mission est de servir de bras armé au capitalisme meurtrier et sanguinaire.

La cartographie des pays membres de l’Eastern African Community (EAC).

Il s’agit, à vrai dire, d’un vote sanction contre les pays agresseurs[iv]. Ceux-ci ont réellement cette particularité et cette singularité d’être manifestement des États limitrophes. Vu leur situation géographique contiguë à la République démocratique du Congo, ils servent de base arrière aux factions armées rebelles et terroristes qui déstabilisent militairement les frontières internationales dudit État dans sa portion orientale. Ils les instrumentalisent afin de noyauter la vie nationale, de favoriser l’infiltration des ressortissants allochtones, des sujets étrangers au sein des institutions administratives et politiques du pays. Placés entre les mains de ces sous-traitants des Multinationales et sous la supervision étroite de ces couvertures de l’Occident, ces groupes militaires sont, en effet, chargés de paralyser le fonctionnement régulier de la République démocratique du Congo.

Ce qui est clair, le premier mandat exercé par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est, en réalité, celui qu’aurait dû normalement accomplir son Père de mémoire bénie, feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Il convient de souligner que celui-ci a été usurpé en 2011 par le condottiere des puissances extérieures, Joseph Kabila Kabange[v]. Cette usurpation s’est réalisée avec la complicité évidente de la Mission d’observation de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC)[vi] et de la Troïka[vii]. Il sied de noter que ce mandat avait essentiellement pour but de restaurer les fondements de l’État congolais pour le replacer rapidement et définitivement dans l’orbite sacrosainte de la démocratie et de la liberté.

Le prophète de la démocratie et de la liberté, feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba., accompagné de son épouse Marthe Kasalu Jibikila lors d’un meeting de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Le deuxième mandat accordé à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au travers du scrutin du mercredi 20 décembre 2023 est, à vrai dire, son premier mandat politique à la tête de la République démocratique du Congo (RDC). Celui-ci a substantiellement pour mission de projeter ce pays dans l’orbite paradisiaque du développement intégral et du progrès. Il a réellement pour objectif de faire du Congolais ‘‘l’acteur de son propre destin politique, économique, social et culturel’’.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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[i] Compétiteur ou promoteur politique.

[ii] Nombre de spécialistes du landerneau politique congolais s’attendent à un score stalinien.

[iii] Certains prélats catholiques qui se servent, de manière outrancière, de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) comme un organe de pression vis-à-vis du pouvoir politique.

[iv] Ouganda, Rwanda.

[v] Joseph Kabila Kabange est un sujet rwando-tanzanien, d’ethnie tutsie. Son vrai nom est Joseph Hyppolite Kanambe Kazembere M’Twalé Christopher. Il a été imposé à la tête de la République démocratique du Congo par le truchement d’un coup d’État militaire orchestré par le Zimbabwe, la Belgique et les États-Unis.

[vi] L’Ambassadeur américain Roger Meece en tant que Représentant permanent du secrétaire général des Nations unies, le Coréen Ban ki-Moon.

[vii] Belgique, États-Unis et France.

Présidentielle 2023 en République démocratique du Congo (RDC)

Présidentielle 2023 en RDC

Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du mercredi 20 décembre 2023. Il fera face, à cet effet, à une opposition politique dont la très grande majorité des acteurs sont, en réalité, des pions de la communauté criminelle internationale pour l’affaissement de l’indépendance nationale et de la souveraineté internationale du pays chèrement acquise le jeudi 30 juin 1960.

Fatshi dépose officiellement sa candidature pour sa propre succession

Le Peuple congolais choisit d’être du bon côté de l’Histoire

La défaite « actée » du couple belgo-français et de l’Union européenne (UE)

‘‘L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme et d’un pays, d’un homme et d’un peuple.’’ François Bayrou, Meeting de Caen, 1er mars 2007

Joël Asher Lévy-Cohen

Lors de la réception de sa candidature à la présidentielle du mercredi 20 décembre 2023 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le chef de l’état sortant de la République démocratique du Congo Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) est accompagné par sa famille biologique, sa famille nucléique et sa famille politique, ainsi que les membres les plus éminents du gouvernement central et des gouvernements provinciaux, des animateurs d’institutions politiques de l’État et des membres de la société civile.

Le samedi 7 octobre 2023, le président sortant Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement déposé sa candidature pour se succéder à lui-même. Il a entrepris cette démarche démocratique devant les officiels de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pour marquer cet événement qui restera à jamais dans les annales de l’État, il est accompagné dans cet exercice par la très grande majorité de l’élite politique, administrative et gouvernementale[i]. Fait certes capital, il est, surtout, accompagné par la très grande majorité de la population de la ville de Kinshasa. Pour la circonstance, celle-ci n’a vraiment point hésité à investir le bitume du centre-ville.

Lors de la réception de sa candidature à la présidentielle du mercredi 20 décembre 2023, le président sortant de la République démocratique du Congo et candidat à sa propre succession Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) est reçu par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Denis Kadima Kazadi. Pour la circonstance, il est accompagné de son épouse Denise Nyakeru (en blanc) et de son directeur de campagne (chargé du processus électoral de l’UDPS et du cabinet présidentiel) Jacquemain Shabani Lukoo (en blanc).

Au-delà de son aspect folklorique et mobilisateur, ce spectacle témoigne éminemment de la légitimité de la présidence citoyenne qui caractérise, en réalité, le mandat politique de ce chef de l’État le plus adulé de ses compatriotes sur le Continent. Il atteste évidemment de son immense popularité sur le terrain national. Aussi atteste-t-il incontestablement de son étroite communion avec ses propres Concitoyennes et Concitoyens qui demeurent jusqu’à preuve du contraire très largement satisfaits de ses réalisations. Dans l’ensemble, ceux-ci nourrissent, en fait, une opinion positive sur les efforts par lui accomplis en si peu de temps pour leur offrir un avenir meilleur, un futur somme toute digne et prospère. Ce qui témoigne manifestement de leur adhésion massive et solide à sa vision résumée par la devise ou le slogan de sa famille politique : ‘‘Le Peuple d’abord’’.

Ce qui est indubitablement clair, sous le couvert de ces échéances électorales décisives du mercredi 20 décembre 2023, s’annonce littéralement une très grande bataille. Et, surtout, une véritable guerre de tranchées. Celle-ci oppose ouvertement le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI)[ii] et la ‘‘pieuvre occidentale’’ qui contrôle pratiquement, réalistement tous les rouages des institutions internationales[iii]. Celles-ci gouvernent, bien entendu, la planète Terre ou influencent par leurs politiques souventes fois meurtrières et criminelles, maffieuses et nébuleuses, le monde entier aspirant, pourtant, à la paix et la justice, à la dignité et la liberté.

Le siège de la Commission de l’Union européenne à Bruxelles (Building Berlaymont).

Cette guerre de tranchées oppose littéralement le Peuple congolais aux puissants intérêts maffieux qui nient ouvertement sa réalité sociopolitique. Ces derniers subventionnent via l’Union européenne (UE) des États limitrophes de la République démocratique du Congo. En retour, tous ces pays agresseurs de sa souveraineté autant politique que nationale fournissent l’assistance technique et logistique aux factions terroristes ou forces négatives pratiquement spécialisées dans la déstabilisation de ses frontières internationales et de ses institutions nationales.

De puissants intérêts bien identifiés de l’Union européenne (UE), principalement belges, français et allemands, contribuent à la déstabilisation de la République démocratique du Congo dans sa portion orientale en proie à la guerre d’occupation et de partition du territoire national. Aussi appuient-ils la fausse opposition politique essentiellement composée de sujets étrangers pour embrouiller, sur le plan interne, les Congolaises et Congolais dans leur processus d’autodétermination vis-à-vis du pouvoir extérieur.

Cette confrontation oppose naturellement le Peuple congolais à la mafia occidentale par le truchement d’une opposition politique endogène qu’elle parraine à dessein dans le but de lui rétrocéder toutes les ressources précieuses et stratégiques du pays. En effet, celle-ci dont le porte-voix sont sans aucun doute les médias mainstream, est préfabriquée par des gouvernements occidentaux dans l’optique double de manipuler l’opinion nationale et d’asservir complètement l’État. S’il prend généralement la forme de spoliation négrière et esclavagiste des pans de l’économie, il n’en reste pas moins vrai que cet asservissement passe indubitablement par le démantèlement des pans entiers institutionnels dont l’ordre politique[iv], ainsi que l’armée nationale, d’ailleurs, placée au cœur de la défense nationale[v].

Le candidat Martin Fayulu Madidi est un mercenaire de la communauté maffieuse internationale. Coaché par des intérêts franco-belges, il a pour mission de provoquer des violences postélectorales à caractère ethnique et tribal. Déjà, en 2019, ses partisans irréductibles (Serge Welo) ont appelé publiquement à l’extermination de l’ethnie du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sans que les gouvernements occidentaux dénoncent officiellement et fermement les dérives de son parti politique..

Il convient de souligner que cette opposition servile aux puissants intérêts internationaux a, en outre, pour mission d’embraser violemment la République démocratique du Congo. En tant que fondé de pouvoir de l’ordre maffieux international, elle a nécessairement pour mission ‘‘la provocation des guerres civiles sur l’ensemble du territoire national’’. Elle a manifestement pour mission de provoquer artificiellement des confrontations de nature violente dans le style d’affrontements intercommunautaires ou interconfessionnels qui n’est pas sans rappeler le conflit armé entre Chiites et Sunnites au Moyen-Orient, Luos et Kikuyus au Kenya. À cet égard, le discours d’exclusion meurtrière et assassine[vi], certes, véhiculé par des gangsters de l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDé) de Martin Fayulu Madidi[vii] est, comme par enchantement, le leitmotiv des hooligans de l’Ensemble contre la République de l’affairiste Moshe Nissim Soriano d’Agnano, alias Moïse Katumbi Chapwe.

Moshe Nissim Soriano d’Agnano, alias Moïse Katumbi Chapwe, est le chouchou des multinationales occidentales. La presse étrangère, entre autres belge et française, lui a fabriqué une légende digne d’Hollywood. Elle l’y présente comme le meilleur gestionnaire politique et administratif du pays, comme l’homme d’affaires le plus prospère et le plus riche de la République démocratique du Congo. Dans le cadre de la présidentielle de 2023, ce métis d’origine grecque et de citoyenneté italienne et zambienne a pour allié l’Église catholique romaine, d’ailleurs, truffée d’Évêques commerçants et corrompus. Il dispose, donc, de multiples nationalités. Ce qui est, en soi, illégal et anticonstitutionnel pour un candidat à la présidentielle. Déjà, lors du scrutin présidentiel de 2018, sa candidature a été sans autre forme de procès rejetée pour détention illégale de la nationalité congolaise qui est, par définition, une et exclusive. Celle-ci ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. Son père biologique, aujourd’hui décédé et enterré à Netanya en Israël, est juif israélien, italien et grec tandis que sa mère est zambienne, de l’ethnie bemba. Toutefois, cette personnalité a toujours allégué que  »sa maman est congolaise de l’ethnie yeke ». Affirmations, d’ailleurs, appuyées par la princesse yeke Dominique Munongo. Par ailleurs, ses partisans originaires de l’ex-province du Katanga prônent ouvertement le démembrement de la République démocratique du Congo. Aussi prônent-ils la chasse aux membres de l’ethnie présidentielle (les Lubas du Kasaï). Lors de son gouvernorat sous la présidence kleptomaniaque de Joseph Kabila Kabange, il s’est abondamment enrichi au détriment du pays. Aussi a-t-il participé au dépeçage et à la mise à mort des entreprises nationales (SNCC) pour favoriser ses propres entreprises, notamment dans le domaine de l’exploitation minière.

À cet effet, la dernière sortie médiatique du général d’opérette John Numbi Tambo Banza, un tueur à gages patenté de l’ex-président Joseph Kabila Kabange, est-elle, à vrai dire, anodine, innocente[viii] ? Il importe de noter que ce militaire haut gradé[ix], à plus forte raison déserteur[x] des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), tient un discours tout autant similaire à la vision de l’Ensemble contre la République de Katumbi… Force est d’admettre que ce personnage d’opérette s’engage à déstabiliser la République démocratique du Congo lors de la période électorale. Sans détour et sans hésiter, il fait la promotion de la partition territoriale de cet État majestueux et richissime de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains[xi].

Le général d’armée John Numbi Tambo Banza est un déserteur des forces armées congolaises (FARDC). Il doit son ascension militaire inconcevable pour un civil sans formation adéquate à l’art militaire à nul autre que le président Joseph Kabila Kabanga dont il était par essence et par excellence le bourreau attitré. Au nom de ce chef de l’État qui entretenait le mutisme par son silence proverbial, il a éliminé plusieurs personnalités politiques et militaires, y compris des activistes des droits humains fondamentaux.

Ce qui est clair, la revancharde mafia occidentale est très nettement décidée à paralyser ‘‘le nouvel élan de l’indépendance nationale’’ de la République démocratique du Congo. Cette dynamique est, faut-il remarquer, manifestement impulsée par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI). Pour ce faire, cette pieuvre recourt à de vieilles méthodes déjà éprouvées : ‘‘le soutien politique, diplomatique et médiatique, y compris militaire, à des mercenaires locaux et étrangers’’. Aussi s’appuie-t-elle sur la fameuse Église catholique romaine normalement coiffée par des pontifes mercantilistes. Dans ce contexte, cette confession religieuse visiblement corrompue a bel et bien reçu pour mission de publier de faux résultats électoraux afin de provoquer intérieurement des violences politiques inouïes et, surtout, accroître de manière exponentielle des tensions armées entre les diverses entités communautaires ou les différents groupes ethniques et tribaux[xii].

En promouvant implicitement les droits des personnes LGBTQ+, ainsi que les pratiques sexuelles douteuses et contraires à la nature et aux mœurs locales, le prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, dont la candidature à la présidentielle de 2023 est parrainée par les sponsors internationaux du génocide du peuple congolais dans l’Est du territoire national, devient ipso facto un promoteur certifié de l’extinction de la population congolaise.

Par ailleurs, chose sûre et certaine, la pieuvre occidentale table sur le dépeuplement de la République démocratique du Congo par la violence armée et la fabrication artificielle de la famine par la gestion politique et administrative[xiii] en vue de bénéficier à défaut de l’existence des propriétaires légitimes de ses richesses naturelles et minérales autant que précieuses et stratégiques. Pour continuer dans cette même direction, cette même mafia internationale projette dorénavant de prôner l’extinction de la population congolaise par la promotion sans équivoque des droits des personnes LGBTQ+. Cette démarche s’opérera sans détour et sans hésiter sous le couvert du vocable oh ! Combien ambigu ‘‘genre’’. En effet, la pieuvre internationale a pris la décision de parrainer coûte que coûte la candidature du prix Nobel de la paix Denis Mukwege afin d’imposer sur le plan interne des pratiques sexuelles totalement contraires à la nature et, surtout, à la culture locale et ambiante[xiv].

Ce qu’on appelle ‘‘le principe du génocide en douceur’’. Cela se déroule sans tambour ni trompette !

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

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[i] Parmi la foule compacte, de nombreux visages connus du landerneau politique : le président de la chambre des députés (Christopher Mboso N’Kodia Pwanga), le président du Sénat (Modeste Bahati Lukwebo), le Premier ministre (Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge), les ministres de la défense nationale (l’homme d’affaires Jean-Pierre Bemba Gombo), de l’intérieur (Me Peter Kazadi Kakonde), de la communication et médias (Patrick Muyaya Katembwe), la gouverneure de la province du Lualaba (Fifi Masuka Saini), le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social, en sigle UDPS, (Augustin Kabuya), etc.

[ii] Cette plus haute personnalité à la tête du pays se positionne en avocat du Peuple congolais longtemps meurtri et longtemps ignoré par les puissances extérieures.

[iii] De puissants intérêts internationaux parrainent au vu et au su de tout le monde des mercenaires de tout poil pour la reconquête tutélaire de la République démocratique du Congo et la mise à genoux de son vaillant peuple fréquemment victime du génocide décidé par l’Extérieur pour l’Extérieur ou les forces exogènes.

[iv] La fabrication des acteurs politiques d’origine étrangère que l’on fait nécessairement passer pour des ressortissants nationaux et patriotes.

[v] L’institution militaire est rendue moribonde au moyen de l’infiltration des sujets étrangers chargés de la neutraliser et de la liquider complètement. Le plus bel exemple est Joseph Kabila Kabange dont les origines étrangères ne laissent aucun doute. Au plus haut sommet du pays, celui-ci est l’artisan de l’infiltration des militaires étrangers dans l’appareil de défense de la République démocratique du Congo. Force est de constater qu’en dix-huit ans de pouvoir, ce dernier, d’origine tutsie rwandaise – (dont le véritable nom est Joseph Hyppolite Kanambe Kazembere M’Twale Christopher) – n’a vraiment jamais procédé au moindre recrutement des soldats congolais de souche pour grossir les rangs des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

[vi] Des proches et activistes militants au sein de l’appareil politique de l’ECIDé de Martin Fayulu Madidi (Serge Welo, ancien coordonnateur de Lamuka Muzito-Fayulu et Marie Masemi, dit ‘‘Mama Marie’’).

[vii] Dans cette entreprise criminelle, Martin Fayulu Madidi dont les partisans ont pour cible d’attaque l’ethnie du président de la République – [les Balubas du Kasaï] –, est coaché en privé par une éminence grise qui a cette particularité et cette singularité d’être ‘‘sherpa’’ des chefs d’État français. Ce personnage très respecté est, d’ailleurs, fort connu pour sa promotion des théories malthusiennes (le pasteur anglican et économiste britannique des XVIIIe et XIXe siècles Thomas-Robert Malthus) sur la dépopulation mondiale. Il importe de souligner que cette même ethnie du président Tshisekedi honnie par l’ancienne puissance coloniale – la Belgique – est l’objet de moult agressions virulentes émanant directement de partisans invétérés et jusqu’au-boutistes de l’Ensemble contre la République de  Moshe Nissim Soriano d’Agnano, dit Moïse Katumbi Chapwe (Dominique Munongo), qui prônent très ouvertement la chasse aux Kasaïennes et Kasaïens de terres de l’ancienne province du Katanga. Encore faut-il mentionner que cette même formation politique a récupéré sur le terrain le discours sécessionniste du Katanga promu et véhiculé d’antan par l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, au soir même de l’indépendance en 1960. Serait-il étonnant de constater que le démembrement territorial de la République démocratique du Congo soutenu urbi et orbi par nombre de notabilités locales (Christian Mwando Simba, Dominique Munongo) soit effectivement la pièce maîtresse de l’agenda de la famille politique de Moïse Katumbi Chapwe ? Il sied de relever que cette personnalité politique est totalement supportée par des cadres ‘‘réformistes-libéraux’’ belges, a fortiori des Wallons francophones (Louis Michel, Charles Michel et Didier Reynders siègent actuellement au sein de grandes instances décisionnelles de l’Union européenne [UE]). À en croire bien des sources médiatiques et politiques congolaises autorisées, ces officiels belges travaillent de concert avec de puissants intérêts français dans la déstabilisation de la République démocratique du Congo (RDC) présentement dirigée par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

[viii] Il est compromis dans les assassinats du major Éric Lenge, garde rapproché et homme de basses besognes du président honoraire Joseph Kabila Kabange, de l’activiste des droits humains fondamentaux Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana (témoignage sous-serment judiciaire du major Paul Mwilambwe), etc.

[ix] John Numbi Tambo Banza est devenu général au sein de l’armée par simple cooptation et non par mérite militaire. En un clin d’œil, il est passé de civil à général d’armée quatre étoiles par la seule et unique volonté de Joseph Kabila Kabange. En effet, John Numbi Tambo Banza n’a jamais servi au sein de l’armée nationale sous la période dictatoriale de Mobutu Sese Seko du Zaïre. Sa seule bravoure est d’avoir participé directement au génocide des millions de Kasaïennes et Kasaïens au Katanga sous le gouvernement de l’ancien premier ministre Jean de Dieu Nguz a Karl-I-Bond, le gouvernorat d’Antoine-Gabriel da Silva, alias Kyungu wa ku Muanza, et la présidence macabre de Mobutu en 1993.

[x] Cet originaire du Malawi, à l’instar de Mzee Laurent-Désiré Kabila, aurait trouvé asile au Zimbabwe. Il ferait facilement la navette entre Harare (Zimbabwe) et Lusaka (Zambie).

[xi] La balkanisation du territoire national de la République démocratique du Congo est, en réalité, un discours mais aussi une stratégie adoptée par bon nombre de requins et charognards de la communauté criminelle internationale. Cette ligue des gangsters rêve littéralement de transformer ce vaste État africain en un immense cimetière en vue de favoriser son pillage léopoldien.

[xii] En vue d’accomplir cette besogne pour le moins anti-patrie, l’Union européenne (UE) entend doter l’Église catholique d’un logiciel informatique capable de détecter et de comptabiliser à distance des voix électorales. Ce qui constitue en soi une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un État souverain et indépendant et, surtout, membre des Nations unies.

[xiii] La République démocratique du Congo a une démographie galopante estimée par des experts à 100 millions d’âmes.

[xiv] ‘‘Debout Congolais’’ qui est l’hymne national de la République démocratique du Congo interdit implicitement les pratiques homosexuelles dans la mesure où il enjoint aux Congolaises et Congolais de se multiplier pour peupler leur territoire national. D’ailleurs, le couplet ‘‘Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur’’ fait réellement foi. Cela est d’autant plus vrai que les sujets homosexuels n’assurent aucune descendance à une communauté humaine vivante. Ils ne lui permettent point de se massifier encore moins de peupler un territoire aux fins de survie. À cet égard, le prix Nobel de la paix Denis Mukwege qui est Burundais d’origine, s’interpose en liquidateur pur et simple de la République démocratique du Congo et en exterminateur de sa population.

Coup d’État militaire au Gabon : Arrangement familial ou Implication française ?

Coup d’État militaire au Gabon

Le général de brigade Brice Clothaire Oligui Nguema entouré du général Yves Ditengou des forces armées gabonaises (à gauche) et du général Jean Perri des forces armées françaises (à droite)

‘‘Ali’’ s’en va, ‘‘Bongo’’ reste et la ‘‘FrançAfrique’’ sauve momentanément les meubles

Le Peuple gabonais s’est-il fait voler sa victoire politique et électorale ?

‘‘Le grand succès des ennemis de l’Afrique, c’est d’avoir corrompu les Africains eux-mêmes.’’ Frantz Fanon

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Le Gabon, État pétrolier d’Afrique centrale et équatoriale, quadrillé par une base militaire de l’ex-puissance, ‘‘la France’’, a assisté à un putsch militaire pour le moins ‘‘controversé’’. Un putsch militaire qui laisse vraiment dubitatif plus d’un observateur de la vie politique africaine. Un putsch militaire qui laisse sans aucun doute pantois un citoyen lambda.

Le président Ali Bongo Ondimba passe en revue les états-majors des forces de défense et de sécurité du Gabon. Il salue, à cette occasion, le général Brice Clothaire Oligui Nguema en tant que patron de la garde prétorienne du régime.

Force est de souligner que ce coup d’État militaire que personne ne sentait absolument pas venir, est perpétré par nul autre que le chef de la garde républicaine Brice Clothaire Oligui Nguema. Ce commandant en chef de la garde prétorienne a cette particularité et cette singularité de provenir directement du sérail familial des Bongo. Celui-ci est relié au président déchu Ali Bongo Ondimba par des liens de cousinage. Toutefois, avant même de devenir, non par accident, le très grand protecteur du dorénavant ex-chef de l’État, ce personnage militaire a occupé les fonctions ‘‘stratégiques’’ d’aide de camp de feu (Albert Bernard) El Hadj Omar Bongo Ondimba[i].

(Albert Bernard) El Hadj Omar Bongo Ondimba, le grand argentier de la FrançAfrique, reçu avec tous les apparats de la République Française au Palais de l’Elysée à Paris. Est flanqué à sa gauche son aide de camp, son neveu Brice Clothaire Oligui Nguema, aujourd’hui tombeur de son fils (Alain-Bernard) Ali Bongo Ondimba.

Il sied de relever que ce fameux putsch militaire, œuvre pratiquement inattendue de Brice Clothaire Oligui Nguema, intervient très rapidement aux lendemains de la proclamation des résultats d’une élection présidentielle électrique, d’un scrutin mouvementé. Ce coup d’État pour le moins inusité intervient aux lendemains d’une élection certes marquée par des fraudes massives. Orchestrées par le pouvoir en place afin d’assurer sa reconduction aux affaires dans le style d’une République héréditaire mais aussi d’un État politiquement verrouillé, celles-ci sont dénoncées dans les termes on ne peut plus durs par le challenger et candidat le plus en vue de l’opposition, le Pr Albert Ondo Ossa.

Après l’annonce du coup d’État militaire, le général Brice Clothaire Oligui Nguema est porté en triomphe par des éléments des forces de défense et de sécurité du Gabon.

Pour assurer un changement de régime politique à Libreville, le Peuple gabonais avait-il vraiment besoin d’un coup d’État, [à plus forte raison militaire], à l’heure actuelle ?

La réponse est sans nul doute non. Et ce pour trois raisons fondamentales. La première est que le Peuple gabonais est, par nature et par définition, un peuple pacifique et modéré dans son tempérament. Et ce malgré quelques excès lui reconnus. Dieu seul sait combien il a physiquement et moralement enduré des putschs sur son sol territorial, tous d’ailleurs perpétrés par une et une seule famille : ‘‘celle fantasque des Bongo’’. Dans l’histoire nationale, cette litanie de pronunciamientos a toujours présenté une saveur tant politique et électorale que constitutionnelle et institutionnelle.

Le général de Brigade Brice Clothaire Oligui Nguema envoie au musée de l’histoire le régime dynastique des Bongo réputé bidouiller les élections et détourner les deniers publics.

En dépit de toutes ces humiliations et de toutes ces subversions savamment orchestrées dans le dessein de maintenir coûte que coûte au pouvoir politique un régime ‘‘féodal’’ sur le plan intérieur et ‘‘vassal’’ sur le terrain international, le Peuple gabonais a toujours su privilégier dans l’optique de résoudre toutes crises politiques qui l’affectent sévèrement la voie noble de la ‘‘raison[ii]’’. En effet, celle-ci est de nature à faire l’économie du sang humain. Donc, par sa résilience proverbiale, cette communauté nationale a toujours su éviter la déflagration qui pourrait à terme conduire à l’éclatement de la société politique. Elle a toujours su éviter de manière sage et préventive la conflagration dont le corollaire immédiat est inévitablement et immanquablement la ‘‘disparition’’ pure et simple de la collectivité publique.

Tricher aux élections a toujours été une histoire de famille chez les Bongo.

La deuxième raison fondamentale est qu’un coup d’État militaire n’est pas forcément et logiquement synonyme de ‘‘stabilité politique’’ et de ‘‘sécurité juridique’’. Un putsch n’est pas nécessairement synonyme de ‘‘justice sociale’’, de ‘‘progrès culturel’’ et de ‘‘prospérité économique’’[iii]. Lorsque, dans le pire des cas, il est évidemment accompagné de violence physique par nature débordante et immaîtrisable, ce phénomène peut être synonyme ‘‘de régression et d’instabilité permanente’’[iv]. Il peut être synonyme ‘‘d’insécurité politique et de disharmonie sociale’’. Il peut, donc, être synonyme de désintégration communautaire et de dislocation nationale. En réalité, tout ce raisonnement entraîne logiquement que le Peuple gabonais tend plutôt à privilégier en tout état de cause la stabilité et la permanence que le changement somme toute hasardeux associé à un bouleversement éventuellement contreproductif. En d’autres termes, cette communauté nationale a toujours misé sur ‘‘la prudence qui est mère de sûreté’’.

La troisième raison majeure est que l’élite politique, notamment celle directement issue de l’opposition pacifique et démocratique, a toujours placé sa pleine et entière confiance aux institutions judiciaires chargées de dire le droit et de rétablir la vérité des urnes[v]. Ces organes judiciaires pratiquement inféodés au pouvoir ont, toutefois, émis des décisions privilégiant le maintien du régime en place. Ces derniers ont, par conséquent, rendu des arrêts qui ne reflètent aucunement l’opinion publique nationale et qui ne correspondent nullement aux véritables tendances observées lors des échéances électorales.

Selon le journal Saône et Loire, le président gabonais El Hadj Omar Bongo Ondimba aurait financé la campagne électorale du président français Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa en 2007. https://www.lejsl.com/actualite/2011/11/23/bongo-aurait-finance-la-campagne-de-sarkozy.

Aussi cette classe politique a-t-elle toujours placé sa pleine et entière confiance au Peuple gabonais afin de résoudre les différends de nature politique. Cette pratique est courante depuis l’ouverture du jeu politique et l’institutionnalisation du pluralisme dans les années quatre-vingt-dix. Donc, cette classe politique dont l’ancrage est, à vrai dire, l’opposition, a toujours fait appel à la ‘‘composante populaire’’, à la ‘‘société civile’’ en vue d’arbitrer des conflits politiques et électoraux. Cette attitude pour le moins discutable en termes de stratégie est tout de même vérifiable depuis le règne présidentiel du patriarche [Albert Bernard] El Hadj Omar Bongo Ondimba. Cependant, le peuple gabonais qui est le souverain primaire, n’a vraiment jamais daigné s’assumer en tant que tel en raison de la relative stabilité économique et sociale du pays, d’une part[vi]. Et, d’autre part, en raison de la volte-face quelque peu spectaculaire des acteurs politiques plutôt tentés de rejoindre les rangs du gouvernement d’union nationale[vii].

Le président français Jacques Chirac rend visite à son homologue gabonais El Hadj Omar Bongo Ondimba. Ce chef de l’Etat de l’Afrique centrale et équatoriale était très apprécié de la classe politique française pour ses largesses financières.

Le putsch de Brice Clothaire Oligui Nguema est-il un coup d’État militaire ou un simple arrangement familial ?

Il ne fait aucun doute que la prise de pouvoir à Libreville par le commandant en chef de la garde prétorienne Brice Clothaire Oligui Nguema doit être interprétée comme un coup d’État militaire dans la mesure où celle-ci implique immédiatement l’armée en tant qu’institution de défense de l’État gabonais. Toutefois, contre qui ce putsch militaire est-il véritablement dirigé ? Est-ce contre le président sortant Ali Bongo Ondimba dans le but de mettre un terme à une République dynastique ? Est-ce contre le Pr Albert Ondo Ossa, véritable gagnant de la dernière présidentielle ? Est-ce contre le Peuple gabonais en tant que véritable souverain primaire et indiscutable légitimateur du pouvoir politique et démocratique?

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba reçu au Palais de l’Elysée à Paris par son homologue français Emmanuel Macron, en marge du sommet sur le nouveau pacte financier mondial, le 22 juin 2023.

Chose sûre et certaine, l’objectif primordial de ce pronunciamiento est ‘‘l’annulation pure et simple du scrutin présidentiel’’ dont les résultats proclamés par le Centre national des Élections et devant être confirmés par la cour constitutionnelle attribuent très nettement la victoire au président sortant ‘‘Ali Bongo Ondimba’’. De ce fait, il s’agit sans conteste d’un coup d’État militaire contre le processus électoral qui donne au Peuple le pouvoir de choisir librement ses propres dirigeants. Dans ce cas très particulier et très singulier, il s’agit de la confiscation pure et simple de la souveraineté populaire des Gabonaises et Gabonais. Celle-ci s’est exprimée de manière on ne peut plus claire et on ne peut plus nette à travers les urnes et leurs suffrages.

Ali Bongo Ondimba en pleine campagne électorale.

En d’autres termes, ce putsch militaire est, en vérité, un hold-up électoral. En fait, il s’agit d’un acte relevant visiblement du braquage politique puisqu’il est de nature à accaparer le pouvoir dont le vrai propriétaire est incontestablement le Peuple gabonais. Cet acte est en soi une véritable arnaque des militaires vis-à-vis de l’opinion publique. En effet, les hommes en treillis et béret font accroire que leur acte subversif consiste plutôt à protéger inéluctablement l’État et la Nation contre toute tentative malveillante de sacrifier la paix et de compromettre violemment l’harmonie.

Le Pr Albert Ondo Ossa en train d’accomplir son devoir civique d’électeur lors du scrutin présidentiel du 26 août 2023.

Cependant, cette soldatesque ne dit pas très ouvertement qui voulait absolument attenter à la paix, qui voulait vraiment compromettre l’harmonie et la concorde. À supposer même que ce comportement ‘‘apolitique’’ et ‘‘asocial’’ soit attribué voire reproché au Pr Albert Ondo Ossa[viii], toute la question est de savoir si ce dernier et ses partisans très déçus des résultats proclamés sont vraiment passés à l’acte pour justifier cette intervention contre-nature de l’armée. Cela est d’autant plus vrai qu’au Gabon, il existe bel et bien des forces policières formées pour contenir des foules en furie et des manifestants non armés[ix]. D’où cette sortie spectaculaire des forces de défense est sujette à caution….

L’opposant Albert Ondo Ossa est le véritable vainqueur de la présidentielle de 2023.

Ce putsch militaire est manifestement dirigé contre le Pr Albert Ondo Ossa. Il importe de relever que sa campagne électorale a été, à bien des égards, l’occasion de mettre en lumière les relations incestueuses entre la famille régnante des Bongo et la France d’en-Haut. Cet opposant politique a également épinglé une présence française trop pesante sur les institutions politiques et économiques du Gabon. Par voie de conséquence, le discours peu diplomatique de cet acteur politique a évidemment fait peur à l’ancienne puissance coloniale.

En effet, la France a fini par être convaincue que cet universitaire proche du peuple ne pouvait littéralement garantir ses intérêts stratégiques en Afrique centrale et équatoriale. Entre autres ‘‘le maintien permanent de sa base militaire au Gabon’’. D’ailleurs, conservant pleinement et entièrement ses vieux réflexes d’exploiteur, de colonisateur et de négrier, Paris ne veut absolument pas perdre le Gabon en tant que bras financier de la ‘‘FrançAfrique’’. Surtout après avoir subi une série de revers significatifs enregistrés en Afrique de l’Ouest, le France ne veut plus donner l’impression d’abdiquer en Afrique, de se faire dépasser sur ce continent qui demeure jusqu’à preuve du contraire sa vache à lait.

La France dont les intérêts géopolitiques et géostratégiques sont complètement menacés en Afrique, préfère naturellement un régime de militaires au Gabon qu’un pouvoir civil incarné par le Pr Albert Ondo Ossa. Porté par une immense vague populaire, cet économiste ne bénéficiait d’aucune oreille et sympathie à l’Elysée, au Quai d’Orsay et à l’hôtel de Brienne.

Ce putsch militaire est, évidemment, un coup d’État contre le Peuple gabonais. Cet acte de Brice Clothaire Oligui Nguema, en tant que chef de la garde républicaine, vient museler à jamais la souveraineté populaire. Il vient dire aux Gabonaises et Gabonais qu’il ne leur appartient aucunement de désigner un chef de l’État censé incarner leurs aspirations fondamentales. En réalité, il vient leur dire qu’il ne leur appartient nullement de choisir librement, donc démocratiquement[x], les animateurs des institutions nationales, à plus forte raison leurs représentants légitimes.

Des scènes de liesse populaire, très marquées par une forte présence juvénile, ont été signalées dans différents coins du territoire national gabonais à l’annonce du putsch militaire.

Ce qui est clair, Paris est indubitablement le principal instigateur de ce putsch militaire[xi]. En effet, la France ne peut absolument pas supporter à la tête de l’État gabonais la présence d’un régime totalement souverain et indépendant s’appuyant substantiellement sur des piliers populaires, et ce à l’image de Laurent Gbagbo en Côte-d’Ivoire ou de Jean-Bertrand Aristide en Haïti. Pour maquiller ce coup d’État militaire qui est moins une ‘‘révolution de palais’’ qu’une ‘‘révolution de famille’’ et, par voie de conséquence, lui conférer les traits du changement, d’ailleurs, hypothétique, on prend soin de choisir un putschiste au nom mythique de ‘‘Nguema’’, en l’occurrence le chef de la garde prétorienne. En effet, le nom de Nguema rappelle incessamment en Afrique et, comme par enchantement, dans la sous-région de l’Afrique centrale le coup d’État ‘‘violent’’ et ‘‘meurtrier’’ du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo[xii].

Le général de Brigade Brice Clothaire Oligui Nguema est un homme de troupe, un militaire aguerri, au sens pragmatique du terme. Il a su attendre son heure pour s’imposer à la tête du Gabon après 56 ans de règne sans partage des Bongo.

Cette personnalité politique africaine de premier plan, qui trône depuis quarante-quatre ans à la tête de la Guinée Équatoriale, avait militairement renversé son oncle Francisco Macias Nguema au cours d’un coup d’État somme toute sanglant. Ensuite, celle-ci a fait exécuter sauvagement cet infortuné. Et, depuis l’avènement politico-militaire du régime de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ce pays d’Afrique centrale a manifestement connu un essor fulgurant, des avancées significatives. Il est effectivement parmi les pays les plus développés du continent en termes d’infrastructures matérielles et de politiques sociales.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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www.joelasherlevycohen.org


[i] Le père adoptif d’Ali Bongo Ondimba. À en croire, certaines indiscrétions, ce dernier serait plutôt originaire de l’État sécessionniste du Biafra (Nigeria), bastion de l’ethnie Igbo.

[ii] Dans ce contexte, il s’agit plutôt des moyens purement politiques : ‘‘négociations’’, ‘‘pression populaire’’, ‘‘marches pacifiques’’.

[iii] Les trois cas emblématiques en Afrique demeurent sans aucun doute les régimes libyen de Muʿammar al-Qaḏāfy ou Abū Minyar Muʿammar ʿAbd al-Salām al-Qaḏhdhafî, burkinabè de Thomas Isidore Noël Sankara et ghanéen de Jeremiah Rawlings John (Jerry Rawlings). Leurs coups d’État, par définition des actes de subversion militaire tout comme d’insubordination politique et constitutionnelle, ont manifestement apporté sur le terrain stabilité, sécurité et progrès.

[iv] Les régimes verrouillés de Blaise Compaoré au Burkina Faso et de Yayah Jammeh en Gambie.

[v] Paul Mba Abessolo et Pierre Maboundou ont participé à des scrutins présidentiels entachés de fraudes massives qu’ils n’ont pas en leur temps hésité à dénoncer avec véhémence. À l’issue de toutes ces élections bidouillées par le régime de Libreville protégé par l’ancienne puissance coloniale, la France, la cour constitutionnelle a toujours déclaré vainqueur le tenant du pouvoir sortant, en l’occurrence El Hadj Omar Bongo Ondimba. Force est de souligner que le slogan oh ! Combien évocateur de ce patriarche politique en matière électorale fut : ‘‘ on n’organise pas des élections pour les perdre!’’. Il en est de même sous la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba. En effet, la cour constitutionnelle a, [en tant que juge électoral de dernier recours], appliqué au candidat de l’opposition (Jean Ping) la même recette judiciaire annihilant ainsi tous ses espoirs de victoire électorale au cours d’un scrutin tripatouillé à dessein. Dans le cas du Pr Albert Ondo Ossa, c’est plutôt l’institution chargée d’organiser les scrutins nationaux, en l’occurrence le Centre (Conseil) gabonais des Élections (CEG), qui a proclamé Ali Bongo Ondimba vainqueur de la présidentielle.

[vi] La multiplication des candidats au scrutin présidentiel explique aisément cette molesse et cette absence d’adhésion populaire à la lutte des opposants victimes de fraude électorale par la famille Bongo.

[vii] Il s’agit de l’ex-prêtre Paul Mba Abessolo, ancien maire de Libreville.

[viii] Cette personnalité politique est en dehors de tout doute raisonnable le véritable vainqueur de la présidentielle. Il sied de mentionner que celle-ci avait menacé de prendre toutes les dispositions pour faire quitter le pouvoir son concurrent tripatouilleur.

[ix] Les résultats de la présidentielle ont été publiés par le Conseil gabonais des Élections au milieu de la nuit à 3 heures du matin. Et à 5 heures du matin, et pendant que le peuple gabonais sommeille encore, les putschistes sortis de nulle part annoncent la mise au rancart du régime ultra-compradorisé d’Ali Bongo Ondimba. Du même souffle, ils plébiscitent le général Brice Clothaire Oligui Nguema en tant que nouvel homme fort de Libreville. Entre-temps, aucune scène de manifestation populaire ou de mécontentement dans le sens de casse n’était visiblement enregistré…

[x] La voie des urnes démocratiques, par voie de suffrages exprimés électoralement et politiquement.

[xi] Ce point de vue est largement partagé par l’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA), le Gabonais Jean Ping. Celui-ci voit dans ce coup d’État militaire la main ténébreuse de la France. Selon cette personnalité qui fait également partie du cercle familial des Bongo, Paris avait naturellement proposé à son beau-frère Ali Bongo Ondimba de participer à une agression militaire contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Devant son refus catégorique, Paris a fini par choisir un pantin qui pouvait machinalement exécuter ses volontés mesquines.

[xii] À la très grande différence de son homonyme équato-guinéen et, dorénavant, pair présidentiel, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui a éliminé son oncle paternel qu’il considérait comme son cousin éloigné, le Gabonais Brice Clothaire Oligui Nguema a, pour l’instant, épargné la vie physique de son cousin Ali Bongo Ondimba.

L’Afrique et la contre-révolution démocratique

L’Afrique et la contre-révolution démocratique

La prise de pouvoir au Niger par le général de brigade Abdourahamane Tiani, dirigeant du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), a été saluée par une liesse populaire.

Le processus d’achèvement de la décolonisation et des indépendances des années soixante

Le grand retour du Panafricanisme ‘‘combattant’’ et ‘‘souverainiste’’

Lente et sévère agonie de la FrançAfrique

‘‘Le feu qui te brûlera, c’est celui auquel tu te chauffes.’’ Proverbe africain

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Après quasiment mille trois cents ans d’esclavage arabo-musulman et quatre cents ans de traite négrière, l’Afrique qui est, par définition, ‘‘le berceau de l’Humanité’’, amorce sans répit au XIXe siècle une autre étape de sa vie continentale. Celle-ci est, d’ailleurs, faite d’occupations ininterrompues, d’exactions et d’injustices inhumaines très lourdement infligées par des Nations étrangères d’Orient comme des Peuples de l’Occident. Qualifiée non sans morgue de ‘‘colonisation[i]’’ par ses concepteurs les plus zélés et ses promoteurs idéologiques visiblement guidés par le matérialisme, cette énième ‘‘étape de sévices corporels et contraintes physiques et morales’’ coïncide très pratiquement avec la naissance du capitalisme[ii]. Force est de mentionner que cette pratique avilissante du point de vue strictement moral et spirituel est essentiellement fondée non pas sur la production des richesses normalement censées irriguer la société mais bel et bien sur l’exploitation de l’homme par l’homme[iii].

L’Afrique est le continent le plus riche de la planète. Depuis la nuit des temps, cette partie vitale du monde est convoitée par des peuples d’Orient et d’Occident en raison de ses immenses ressources minérales et naturelles autant que précieuses et stratégiques.

C’est, donc, naturellement cet esprit de domination farouche et d’écrasement brutal qui dicte au XIXe siècle le régime de conquête ou d’occupation du continent africain par bon nombre d’États européens[iv] en vue de l’extraction sauvage de ses ressources minérales et naturelles. Bref du pillage de ses richesses matérielles et de l’oppression mécanique de ses habitants. De 1885 à 1960, ce système colonial réputé tout à fait injuste et destructeur de l’être humain, de son habitat, de sa culture millénaire et de ses traditions immémoriales, de son environnement et de la nature domine non sans quelques résistances nationalistes, d’ailleurs, sévèrement réprimées, et même émasculées dans le sang[v].

En 1960, vient rapidement la nécessité d’établir un autre type de rapports entre l’Occident irréversiblement animé par la rapacité économique[vi] et l’Afrique qui rêve de sa liberté, de son autonomie, mais qui est loin de maîtriser parfaitement son destin politique en raison de moult contraintes internes liées à la constitution d’États-Nations. C’est naturellement dans ce contexte sociologique [sociopolitique et socioculturelle] que la formule alléchante d’indépendance lui est finalement proposée. Pour l’Europe qui n’abdique aucunement dans sa vision hégémonique, dans sa démarche dominatrice, le terme ‘‘indépendance’’ signifie, à vrai dire, ‘‘remplacement de l’administrateur blanc (autorité coloniale) par l’administrateur noir (relais autochtone)’’.

La puissance militaire de la France, ainsi que son rayonnement politique et diplomatique dans le monde, s’appuie substantiellement sur les ressources matérielles du continent africain.

Cependant, en qualité de pantin dans la majorité des cas choisi voire même imposé par l’ancien maître colon, ce nouveau pouvoir indigène qui s’apparente plutôt à un préfet de discipline, assure la continuité du régime d’asservissement colonial. C’est ce qu’on appelle le ‘‘néocolonialisme’’. Dans cette position, cette nouvelle autorité autochtone accepte sans broncher l’application des injonctions qui lui sont directement données à partir de la métropole coloniale. Le cas échéant, toutes ces directives contraignantes transitent via la représentation diplomatique et consulaire ‘‘établie’’ à l’État d’accueil qu’est réellement le territoire soi-disant décolonisé[vii].

Cette administration autochtone est, en réalité, le masque de l’ancien régime oppresseur et étranger incarné par le maître blanc. Elle est concrètement la façade locale de l’ordre anti-africain. Cette dernière est littéralement le faciès endogène, le paravent du système d’exploitation capitaliste de l’homme par l’homme. De ce fait, elle a pour rôle immédiat de garantir à la métropole coloniale toutes les sources d’approvisionnement en matières premières tant naturelles et minérales que précieuses et stratégiques. En vérité, celle-ci n’a pas d’autre choix que de garantir coûte que coûte à l’ancien pouvoir colonial dont elle est, par essence, le porte-parole attitré des débouchés économiques en vue d’écouler toute sa production économique et industrielle.

Renversé par le Conseil national pour la sauvegarde la Patrie (CNSP) dirigé par le général de brigade Abdourahamane Tiani, Mohamed Bazoum était devenu l’incarnation du néocolonialisme décrié par ses compatriotes et l’Afrique tout entière. Ce chef de l’État déchu avait accepté le redéploiement sur le territoire nigérien des forces armées françaises préalablement invitées à quitter précipitamment le Mali pour avoir échoué à éradiquer les Djihadistes terroristes.

C’est de cette façon scandaleuse qu’a généralement fonctionné le système colonial en terre africaine. En pratique, ce modus operandi substantiellement fondé sur la notion exclusive de monopole économique, garantit la spoliation des richesses africaines à l’ancien régime colonial dont le pouvoir autochtone est, par excellence, l’instrument patenté. Force est, en effet, de reconnaître que ce système de substitution purement néocolonial refuse très nettement et très clairement la liberté et la dignité aux Peuples négro-africains. Autant que son prédécesseur de triste mémoire, il privilégie ostensiblement le pillage éhonté des ressources matérielles du Continent au travers de nombreux accords d’assistanat public, de développement et de coopération. Par conséquent, il paralyse tout naturellement le développement[viii] et bloque tout progrès[ix].

La région semi-désertique du Sahel est très largement convoitée par des puissances internationales dont la France, pour ses immenses nappes pétrolifères et ressources gazières.

Aussi convient-il d’admettre que cette manière d’agir on ne peut plus cavalière observée dans le chef de l’ancien système colonial s’est manifestement révélée la méthode prisée par la France en vue de garder une mainmise sur ses anciennes possessions coloniales tant en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale ou équatoriale. Toutefois, en raison de toute une panoplie de contraintes[x] qui le caractérisent, ce modèle de spoliation devient rapidement la cible des critiques acerbes de la part des experts locaux et commentateurs de l’actualité internationale. Il devient, surtout, l’objet de sévères critiques de la part des populations meurtries qui rejettent ce modèle colonial de substitution. En effet, celles-ci refusent un modèle d’administration et de gestion dont l’enjeu primordial consiste à maintenir sans autre forme de procès l’espace négro-africain dans la servitude coloniale, la précarité ou la misère la plus absolue.

En raison du fait qu’il nie catégoriquement l’indépendance des pays africains, favorise le régime de spoliation sous le couvert manifeste d’une ‘‘démocrature[xi]’’ qui ne dit vraiment pas son nom, le néocolonialisme[xii] est rejeté par l’ensemble des Peuples négro-africains. Ceux-ci réclament ouvertement la fin du pillage des ressources nationales par la France sous le prétexte fallacieux de la dette coloniale qu’ils doivent impérativement honorer en compensation de différentes infrastructures[xiii] que cet État européen a matériellement construites avec l’apport des capitaux financiers par lui supposément investis[xiv].

L’or et l’uranium de la région du Sahel constituent, en réalité, le combustible qui alimente la guerre et justifie l’intervention des troupes occidentales (érection des bases américaines et françaises). En plus des hydrocarbures en abondance infinie dans cette zone semi-désertique de l’Afrique, ces deux minerais stratégiques et précieux justifient la présence des groupes terroristes de tout acabit. Ces factions djihadistes servent, en vérité, d’alibi aux prétentions camouflées des puissances extérieures, entre autres occidentales.

À ce propos, la goutte qui a fait déborder le vase, est la lutte antiterrorisme qui s’avère une arnaque au détriment des pays africains. En effet, les terroristes djihadistes qui écument depuis plus d’une dizaine d’années la région aussi tourmentée que mouvementée du Sahel sont, en réalité, une fabrication artificielle de services de renseignement occidentaux dans l’intention de monopoliser les ressources précieuses et stratégiques desdits États[xv]. Sous prétexte de venir en aide à ces pays fragilisés par la menace djihadiste, les gouvernements occidentaux interviennent militairement par le biais des accords de défense et de sécurité censés protéger tant les institutions politiques que l’intégrité physique de leurs territoires poreux[xvi].

En échange de cette protection sécuritaire, les multinationales occidentales investissent rapidement les régions dotées de matières premières ultra-recherchées en vue d’assurer leur suprématie économique et industrielle. Force est de constater que ces zones occupées pour des besoins d’exploitation économique deviennent catégoriquement des territoires qui échappent immédiatement à la souveraineté ‘‘politique’’ et ‘‘administrative’’ des États africains. Celles-ci échappent, bien entendu, à l’autorité ‘‘publique’’ et ‘‘militaire’’ de ces entités locales.

Le Franc CFA (Franc de la communauté financière en Afrique) est une devise africaine imprimée en France et utilisée dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Celle-ci est mise en circulation par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO).
Le Franc CFA (Franc de la coopération financière en Afrique centrale) est une devise africaine imprimée en France et utilisée dans l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cette monnaie est émise par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).

Autre motif de rejet de la France en Afrique est la devise FCA[xvii] imprimée à Chamalières. En effet, grâce à la sensibilisation massive de la société civile africaine et à l’opposition de nombreux experts du Continent, celle-ci est bel et bien perçue, de nos jours, comme une monnaie qui freine littéralement le développement de l’Afrique. Ceci en raison du fait que le Trésor public français confisque systématiquement et automatiquement le produit tiré de l’exportation des matières premières ou de l’exportation des fabrications africaines[xviii]. En échange de ce racket digne de la piraterie moderne, la France propose, plutôt, des politiques d’assistanat public réputées maintenir ces anciennes colonies soit dans un état de précarité résolument inédite soit dans une situation d’endettement monétaire qui les étrangle ‘‘financièrement’’ et ‘‘économiquement’’. D’où le ras-le-bol des ressortissants africains qui misent dorénavant sur des partenariats gagnants-gagnants et rejettent, par voie de conséquence, la logique de spoliation.

Le Maréchal Idriss Déby Itno est un ancien chef de guerre. Il fut un acteur clé de la Françafrique. Pour le compte de la France, ce dernier avait renversé en 1990 le président en exercice Hissène Habré, lui-même un ancien chef de guerre et tombeur du chef rebelle Goukouni Oueddei soutenu par la Libye du colonel Abū Minyar Muʿammar ʿAbd al-Salām al-Qaḏhdhafî

Il sied de remarquer que ce mécontentement des Négro-africains n’est pas un phénomène récent[xix]. À cet égard, il faut relever les nombreuses récriminations émanant, d’ailleurs, très curieusement des acteurs clés de la fameuse FrançAfrique. À ce propos, en août 2015, Idriss Déby Itno du Tchad a solennellement appelé les pays africains à sortir carrément de la zone Franc CFA. Dans ses critiques acerbes, il mettait en avant le caractère exogène de cette devise. Il soutenait urbi et orbi que ‘‘cette monnaie ne serait pas africaine aussi longtemps qu’elle serait garantie par la France’’.

Par ailleurs, les toutes premières salves critiques à l’endroit du Franc CFA sont venues du Togolais Kako Nubukpo [xx]. Cet universitaire de renom qui critique très durement la mise en commun de cette devise par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), préconise ouvertement ‘‘l’établissement d’une nouvelle monnaie africaine capable de répondre aux véritables besoins des pays utilisateurs, d’assurer leur stabilité financière et monétaire et, surtout, de protéger le pouvoir d’achat économique de leurs populations respectives’’. Il sied de mentionner que cette idée alléchante de fabrication d’une nouvelle devise africaine qui tient réellement compte de particularismes locaux, est très vivement partagée par la nouvelle génération des porte-parole panafricanistes[xxi] dont la figure de proue est, à n’en point douter, le Franco-béninois Stellio (Stélio) Gilles Robert Capo Chichi, alias ‘‘Kemi Seba’’. Ceux-ci sont très farouchement opposés à l’intrusion – même par effraction – de la France coloniale dans les affaires intérieures africaines[xxii].

Les activistes panafricanistes Kemi Seba et Nathalie Yamb sont deux grands pourfendeurs de la présence française en Afrique. Ils sont continuellement accusés par la presse et les autorités françaises d’être des agents des services secrets russes (en terme politiquement correct agents de propagande de Moscou) en raison de leur proximité avec les autorités de Kremlin.

Autre motif de rejet de la France en Afrique est la tolérance des régimes essentiellement ‘‘compradores’’, la promotion des pouvoirs politiques sans conteste ‘‘corrompus’’ dont la préoccupation majeure est indubitablement ‘‘le bidouillage électoral’’ et ‘‘le tripatouillage constitutionnel[xxiii]’’. Ce qui est totalement aux antipodes de la fameuse déclaration de Bamako du 3 novembre 2000 restée pratiquement lettre morte[xxiv]. Celle-ci assimile, sans autre forme de procès, la tricherie aux scrutins à un putsch militaire, à la subversion ou un acte de pure rébellion, à l’écrabouillage de la constitution. Outre le soutien stratégique et logistique aux diverses factions terroristes au Burkina Faso, au Mali et au Niger, y compris dans l’Est de la République démocratique du Congo pour le compte spécifique de ses entreprises, cet aspect purement politique et diplomatique énerve sans nul doute la très grande majorité des Africains éminemment décidés à défaire le système néocolonial au service exclusif de Paris.

Aussi cette posture française, d’ailleurs faite de duplicité et teintée d’hypocrisie, énerve-t-elle sérieusement la classe politique, plus particulièrement et plus singulièrement les forces de l’opposition. À chaque élection, toutefois tripatouillée par des partis au pouvoir à la solde de Paris, toutes ces entreprises politiques s’estiment roulées dans la farine dans la mesure où les vainqueurs africains, pourtant pour la plupart des violeurs certifiés de la légalité constitutionnelle, sont publiquement reconnus par les autorités administratives et gouvernementales françaises. Pupilles de l’ancienne métropole coloniale, ces derniers sont même officiellement invités à se rendre en France. Intérêts vitaux et stratégiques obligent !

Le président Emmanuel Macron reçoit au Palais de l’Élysée son homologue Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, considéré comme le dernier des Mohicans de la Françafrique.

Ce qui est clair, au sein de l’espace politique et culturel ‘‘francophone’’, la multiplication à l’infini des coups d’État électoraux, constitutionnels et institutionnels dans l’optique de se succéder continuellement au pouvoir a convaincu les hommes en treillis de la nécessité de reprendre sans tarder du service à la tête de la Nation. Elle les a rapidement convaincus de la nécessité d’écarter du pouvoir une classe dirigeante décidément corrompue. Celle-ci a pactisé avec l’extérieur aux dépens de la collectivité étatique. En effet, elle a réussi à transformer littéralement la collectivité publique en marchepied de l’élite ‘‘politique’’ et ‘‘dirigeante’’ en mal d’enrichissement sans cause. Elle a, donc, réussi, par l’entremise des entreprises concessionnaires, à transformer les États africains en comptoir économique et financier pour les puissances étrangères, a fortiori occidentales.

Cet avis ou constat de la prolifération des putschs militaires dans la zone géographique de la CEDEAO[xxv], plus particulièrement et plus singulièrement ‘‘francophone[xxvi]’’, est, d’ailleurs, très largement partagé par le président libérien George Weah. Chose tout de même incontestable, les régimes directement issus de scrutins soi-disant démocratiques – régimes amplement soutenus par la France – n’ont pas contribué à l’amélioration des conditions de vie socioéconomique de leurs populations respectives, d’ailleurs, souventes fois abandonnées à leur triste sort. Tous ces dirigeants ont passé la majeure partie de leur mandat à dévaliser les caisses publiques. Aux manettes de l’État, ils ont, plutôt, appliqué servilement des politiques publiques décidées de l’extérieur par l’extérieur dans le but de démanteler l’économie et de détruire le social des pays africains. En l’occurrence des programmes d’ajustement structurel (PAS) imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). Ils n’ont point tenu à satisfaire les aspirations fondamentales des citoyens ou légitimes de la population. Pis, toute cette élite dirigeante a, plutôt, contribué de manière négative à mettre en péril l’unité nationale et l’intégrité du territoire[xxvii].

Le colonel-président Assimi Goïta a invité la France à déguerpir du Mali en raison de son soutien avéré aux forces djihadistes et terroristes et, surtout, pour sa complicité à la partition territoriale de cet État du Sahel.

Il est un fait éminemment établi que ‘‘la démocratie en tant que système politique qui garantit l’expression des libertés fondamentales et la protection des droits humains’’ n’a pas du tout été promue par les puissances occidentales en terre africaine dans le dessein d’émasculer la dictature féroce en tant que force d’oppression et, surtout, vecteur du sous-développement économique et du sous-progrès social et humain. Ce régime politique a, plutôt, été promu afin de servir d’instrument de contrôle et de manipulation des pouvoirs négro-africains. À ce titre, ce fascinant concept politique et idéologique a été imaginé dans le but stratégique de favoriser pleinement et indéfiniment la spoliation des ressources africaines, d’incorporer dans le dispositif de direction continentale des relais du système colonial, des appendices de l’ordre oppresseur international. Certes, il a été imaginé dans le but de légitimer tous azimuts des régimes politiques tout autant serviles à l’Occident colonialiste que forcément antipopulaires ou antinationalistes[xxviii] sur le plan interne.

Le colonel Mamady Doumbouya de la Guinée-Conakry (au milieu) est un ancien légionnaire français. Il complète l’axe anticolonialiste et anti-impérialiste dans le Sahel. Il a pris fait et cause pour le Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), organe de direction militaire qui a déposé le président nigérien Mohamed Bazoum.

Par conséquent, la contre-révolution démocratique menée tambour battant par la grande muette incarnée par des ‘‘hommes en treillis et kaki militaire’’ se veut sur le terrain une réponse musclée à cette dérive démocratique qui est principalement dirigée contre les populations désabusées et États spoliés d’Afrique. Par ses prétentions légitimes, elle vient, en fait, corriger et même démanteler les liens de proximité existant entre ‘‘pouvoir africain’’ et ‘‘régime colonial’’. En effet, les relations adultérines entretenues par les deux entités ou composantes et aussi épinglées par la population et les experts demeurent, à ce jour, totalement préjudiciables aux intérêts vitaux et stratégiques du Continent africain.

Le Burkinabè Ibrahim Traoré et le Malien Assimi Goita, deux figures du panafricanisme combattant et de la contre-révolution démocratique.

Toutefois, la grande question est de savoir si cette contre-révolution démocratique portée, d’ailleurs, par un immense élan populaire et une vague nationaliste sans précédent[xxix], tiendra très longtemps. Quand on sait que les militaires africains, en dehors du capitaine Thomas Isidore Noël Sankara du Burkina Faso et du colonel-guide de la Jamahiriya libyenne Abū Minyar Muʿammar ʿAbd al-Salām al-Qaḏhdhafî,n’ont généralement pas bonne presse en matière de gestion politique et administrative. Cette contre-révolution finira-t-elle un jour par s’essouffler très rapidement ? Rien n’est moins sûr !

En effet, les militaires bénéficient présentement d’une conjoncture favorable. Ils sont en parfaite symbiose avec la population. En vérité, les deux composantes vivent en parfaite osmose. Hier rejetés par la masse, les soldats vibrent à l’unisson avec leurs concitoyennes et concitoyens. C’est, à vrai dire, à proprement parler, la lune de miel car leurs agissements s’inscrivent réellement, tout bonnement, dans la droite ligne de l’affranchissement des États africains de l’ordre colonial qui, de toute évidence, s’avère oppresseur et maffieux. Un ordre étranger qui détruit les espoirs africains.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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Jacques Chirac : « Qu’on rende aux Africains ce qu’on leur a pris » – YouTube


[i] Processus d’exportation forcée vers les différents pays et territoires d’outre-mer de la civilisation occidentale dérivée du christianisme au confluent du judaïsme, de l’hellénisme et du latinisme romain. Processus dicté par la notion biaisée de hiérarchisation des races, d’infériorisation des peuples non leucodermes.

[ii] Idéologie économique essentiellement fondée sur la notion de détention privée des moyens de production de masse, l’accumulation à l’infini du capital physique ou des investissements matériels au nom de la liberté d’entreprendre et la réalisation de la plus-value ou principe du profit économique.

[iii] En d’autres termes, celle-ci est axée sur le piétinement brutal de la dignité humaine sur les plans administratif, social, politique, économique et culturel.

[iv] Parmi les pays européens qui ont, à la faveur du capitalisme naissant, colonisé le continent africain dès la deuxième moitié du 19e siècle, figurent bien sûr l’Allemagne (l’empire Prusse), l’Angleterre, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal. Par contre, de grandes communautés helvétiques (Huguenots) et néerlandaises (Boers) fuyant les conflits interconfessionnels (Catholiques vs Protestants) et les persécutions religieuses entre les 16e et 18e siècles en Europe se sont indéfiniment établies en Afrique du Sud avant même l’ère de la colonisation qui a sensiblement duré de 1885 à 1962. Il sied de mentionner que ces entités européennes ont prospéré à la faveur du régime ségrégationniste d’Apartheid démantelé en 1990 par la double volonté politique de Frederick de Klerk du Parti nationaliste et de Nelson Mandela du Congrès national africain (ANC).

[v] La guerre d’indépendance du Cameroun opposant l’armée française et l’union des populations du Cameroun (UPC) entre 1955 et 1971 s’est soldée par le génocide des Bamilékés entre février et mars 1960. Ces massacres de masse sont l’œuvre des troupes armées du Cameroun fraîchement indépendant et sous la direction d’Ahmadou Ahidjo mais dirigées par des officiers français encore aux commandes. Au cours de ces opérations d’extermination des populations qui militent farouchement pour la liberté et la dignité, cinquante-six villages sont complètement rasés et incendiés. Il ne faut point oublier les massacres répétitifs des Algériens par l’armée française dans les années cinquante. Parmi les autres massacres en terre africaine qui exige absolument l’indépendance, la révolte des Mau Mau, d’essence ‘‘Kikuyu’’, au Kenya a donné lieu à plus de trois cents mille morts entre 1952 et 1956. Au cours de cette révolte mémorable, des civils et rebelles sont massacrés par l’empire colonial britannique. Il y a aussi le génocide des peuples herero et nama en Namibie par l’ordre colonial allemand et celui des Congolais par l’entreprise léopoldienne (Belgique) au début du 20e siècle. Enfin, l’on peut citer les massacres des peuples sud-africains par le régime ségrégationniste d’Apartheid.

[vi] Après la seconde guerre mondiale qui a été excessivement meurtrière, l’Europe manque cruellement des bras pour sa reconstruction. Fortement affaiblie une démographie déclinante, elle ne peut vraiment plus fournir aux colonies d’outre-mer un personnel administratif exogène. Elle ne peut que s’appuyer sur des autochtones corrompus dont le rêve premier est de mimer l’homme blanc dans ses moindres faits et gestes afin de préserver ses intérêts primordiaux et légitimes, vitaux et stratégiques.

[vii] Généralement, ces directives ou injonctions sont transmises lors de voyages officiels qualifiés pompeusement de visites de travail dans les deux sens (lorsque le suzerain visite le vassal dans sa tenure ou lorsque le vassal se rend auprès du maître dans son fief).

[viii] En termes d’infrastructures économiques et matérielles qui sont pratiquement inexistantes.

[ix] En termes d’avantages sociaux et culturels qui sont soit inexistants soit démantelés.

[x] Résistances populaires, oppositions idéologiques et campagnes internationales de dénonciation ou de boycott.

[xi] C’est le système politique propre aux républiques bananières. Ces dernières ont naturellement l’apparence formelle d’une démocratie au niveau des structures politiques. Cependant, elles fonctionnent, en réalité, comme une véritable dictature – c’est-à-dire : ‘‘un régime verrouillé politiquement’’ –. En effet, elles sont pratiquement dotées d’un appareil de contrainte répressive au niveau administratif et sécuritaire dont la mission fondamentale est de terroriser l’ensemble de la population. Depuis peu, la ‘‘démocrature’’ en tant que régime hybride s’est littéralement investie dans des pays à tradition démocratique dont les autorités publiques, politiques, administratives et gouvernementales méprisent les parlements nationaux. Quoi que manifestement élues par leurs pairs citoyens, celles-ci sont, en fait, au service exclusif des forces économiques et financières ou des puissances supranationales non désignées par des électeurs dont ils doivent, en principe, défendre les intérêts primordiaux. En raison de cette dépendance étroite, celles-ci agissent aux dépens de la population qui est totalement méprisée en termes de droits politiques, civils ou sociaux. Ce système de ‘‘démocrature antipopulaire’’ est de plus en plus en vogue aux USA et au sein de l’Union européenne [UE] (le rejet de la Constitution européenne en 2005 par la population des États membres n’est nullement respectée). Entre autres en France en ce qui concerne la réforme des retraites, la vaccination de la population et le confinement relatifs à la pandémie du COVID – 19 en 2021 et 2022.

[xii] Dans l’exemple français, ce régime de spoliation des richesses africaines est porté à bout de bras par la FrançAfrique. En réalité, ce terme définit les relations incestueuses entre Paris et les capitales africaines, lesquelles relations ‘‘se manifestent au travers des réseaux souterrains établis pour la survivance des intérêts français par le célèbre Jacques Foccart sous la présidence du général Charles de Gaulle dans les années soixante’’. L’essentiel des orientations et liens politiques et diplomatiques de la FrançAfrique est déterminé par la fameuse ‘‘cellule africaine de l’Élysée’’. Cette institution plus ou moins informelle est placée sous la discrétion du seul président de la République. Cependant, en vue de lui conférer un aspect plus formel et plus légal, et par voie de conséquence plus constitutionnel, il se cristallise autour du ministère français de la coopération et du développement.

[xiii] Il s’agit bel et bien des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, scolaires et académiques, hospitalières, économiques et industrielles, etc.

[xiv] Le régime colonial européen fondé plus largement sur l’exploitation des territoires que le peuplement des terres a été imposé en Afrique par les armes et grâce au travail forcé. Cependant, c’est avec les ressources africaines que l’Europe s’est copieusement enrichie sans pour autant apporter surplace des capitaux frais. Même les infrastructures édifiées sur place les ont été à partir la plus-value économique directement tirée de l’exploitation des ressources africaines, fussent-elles matérielles ou humaines.

[xv] Le démantèlement violent de l’État libyen du colonel Abū Minyar Muʿammar ʿAbd al-Salām al-Qaḏhdhafî à la suite de l’intervention militaire de l’OTAN, d’ailleurs, triplement pilotée par le Royaume-Uni, la France et les États-Unis a permis aux différents mouvements terroristes se réclamant du djihadisme de s’établir dans cette région semi-désertique très riche en hydrocarbures, or, uranium, etc.

[xvi] Les opérations militaires ‘‘Barkhane’’ et ‘‘Serval’’ au Mali et ‘‘Épervier’’ au Tchad ont permis à la France d’intervenir militairement dans l’immense région du Sahel dans le dessein d’éradiquer les forces terroristes salafistes et djihadistes ou de mettre hors d’état de nuire les factions rebelles opposées aux régimes africains. Celles-ci ont été décriées dans la mesure où elles ont contribué sur le terrain à la partition de fait de ces États qui cherchaient à recouvrer l’intégrité de leurs territoires.

[xvii] Cette monnaie utilisée par 14 pays africains d’extraction francophone a pris naissance le même jour que la mise en place des Institutions de Bretton Woods le 26 décembre 1945. Sa signification originelle est le Franc des colonies françaises d’Afrique (Franc CFA). Elle est ensuite rebaptisée Franc de la communauté française d’Afrique (Franc CFA). De nos jours, cette monnaie porte deux dénominations différentes relativement à sa zone d’utilisation. Celle-ci est dénommée en Afrique occidentale ‘‘Franc de la communauté financière africaine’’ (Franc CFA), d’une part. Et, d’autre part, elle est dénommée ‘‘Franc de la coopération financière en Afrique centrale’’. Il y a lieu de souligner que cette devise est imprimée à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, en France.

[xviii] Libellées en devise américaine (dollars US), les réserves de change des pays africains qui dérivent directement de l’exportation de leurs biens (ressources naturelles et minérales), y compris des biens manufacturés, sont totalement déposées dans des comptes d’opération logés à la Banque de France et exclusivement gérés par un haut fonctionnaire de ladite Institution publique. Toute cette manne confisquée par la France apparaît directement dans son budget. Ces fonds sont estimés annuellement entre 400 et 500 milliards de dollars US. Il importe de constater que ceux-ci sont utilisés par la France au titre de ‘‘prêts financiers accordés aux divers États africains dans le cadre de la politique d’assistance publique’’. En d’autres termes, la France prête aux Nations africaines leur propre argent en vue de se faire rémunérer grassement en intérêts ayant des taux soit prohibitifs soit usuraires.

[xix] Bien des États africains ont dû précipitamment quitter pour des raisons idéologiques (pérennisation de la domination coloniale française sur les États nouvellement indépendants en cas de turbulences économiques) qu’économiques et financières la zone Franc CFA. Il s’agit de la Guinée-Conakry d’Ahmed Sékou Touré en 1960, du Mali de Modibo Keita aux lendemains de la décolonisation en 1962 (le Mali y est retourné en 1984). On peut également citer le Madagascar et la Mauritanie en 1973, ainsi que les Iles Comores. Cependant, d’autres pays africains non-francophones ont accepté de rejoindre la zone franc CFA pour des raisons de stabilité et d’efficacité économique. Il s’agit, bien entendu, de la Guinée équatoriale (ancienne possession coloniale espagnole) en 1985 et de la Guinée-Bissau (ex-colonie portugaise) en 1997.

[xx] Ancien ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques de la République du Togo sous la présidence de Faure Essozimna Gnassingbé entre 2013 et 2015.

[xxi] Le mouvement panafricaniste est véritablement né dans le sillage des sociétés esclavagistes au 19e siècle au sein de la diaspora négro-africaine dont la tête de proue est le Jamaïcain Marcus Garvey. Dans le but d’échapper aux pires conditions de vie et exactions inhumaines imposées à l’homme noir brutalement extrait de son milieu naturel, celui-ci était essentiellement marqué par le sentiment de retour à la Mère-Patrie qu’est, certainement, l’Afrique. D’où le fameux slogan : ‘‘Back to Africa’’. Par contre, le panafricanisme moderne revisité par la jeune génération est en soi un point de ralliement entre Afro-descendants de la diaspora et Africains directement issus de l’immigration dans le dessein de renforcer leur dialogue socioculturel permanent et de briser le cycle de précarité socioéconomique et des injustices dont ils sont principalement victimes dans les sociétés d’accueil au niveau international. Ce nouveau panafricanisme repose sur la double notion de pouvoir culturel et de souveraineté économique. Cette vision idéologique revendicatrice de la place de l’être négro-africain dans le monde universel est pilotée aussi bien par l’anthropologue Jean-Michel Philippe Kalala Omotunde d’heureuse mémoire et le professeur de théologie Jean Fils-Aimé que par l’activiste Kemi Seba. Sur le plan musical, il est plutôt véhiculé par le journaliste Claudy Siar. Parmi les autres opposants acharnés à la FrançAfrique, a fortiori leaders panafricains qui agitent quotidiennement les réseaux sociaux et sont péjorativement voire abusivement catalogués d’influenceurs à la solde de la Russie dirigée par Vladimir Vladimirovitch Putin, il y a le professeur Franklin Nyamsi wa Kamerun et la militante Nathalie Yamb.

[xxii] Pour manifester son rejet total de la domination française en Afrique, le panafricaniste franco-béninois Kemi Seba avait brûlé un billet de Franc CFA émis par la BCEAO au Sénégal. Ce geste lui a valu l’expulsion immédiate du territoire sénégalais par le gouvernement du président Macky Sall (un des piliers majeurs de la FrançAfrique) inféodé à Paris en septembre 2017 au motif de la ‘‘menace grave pour l’ordre public’’.

[xxiii] Au cours d’une entrevue accordée à la chaîne francophone TV5, [entrevue qui donne, d’ailleurs, un éclairage parfait sur les méandres de la FrançAfrique], le président tchadien Idriss Déby Itno accuse nommément la France de lui avoir conseillé et même imposé de tripoter le texte constitutionnel, de triturer les lois électorales en vue de rempiler pour un troisième mandat. https://www.youtube.com/watch?v=MvgqYDiuT4w

[xxiv] La France est, pourtant, parmi les promoteurs et signataires de cette motion, d’ailleurs, consécutive aux multiples critiques africaines et internationales sur le cautionnement autant implicite qu’explicite des tricheries flagrantes par les pouvoirs africains lors des scrutins électoraux.

[xxv] Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

[xxvi] Partout en Afrique, les États francophones se sont spécialisés dans le viol de la constitution et le bidouillage des opérations électorales. L’alternance politique et démocratique est quasiment impossible dans cette partie du continent. On y assiste toujours à des contestations populaires et politiques issues du hold-up électoral. Ce qui n’est véritablement pas le cas chez les États anglophones. Hormis les cas spécifiques de l’Ouganda et du Kenya qui sont pratiquement les mauvais élèves des anciennes colonies britanniques. En effet, dans ces deux pays majeurs de l’Afrique orientale, c’est toujours le même parti qui se succède indéfiniment à lui-même depuis l’ère de la démocratisation politique pour des raisons ethnico-tribales et de confiscation délibérée du pouvoir.

[xxvii] C’est absolument dans cette perspective salutaire qu’il faut naturellement replacer les successives prises de pouvoir par des hommes en armes, béret et kaki au Burkina Faso, au Mali et au Niger. En Guinée-Conakry, c’est plutôt l’enjeu de l’unité nationale et de la toxicité de l’ambiance politique relativement à la prorogation du mandat présidentiel liée au mépris de la constitution et de l’assentiment populaire.

[xxviii] Dans leurs diatribes à saveur politique et idéologique, des activistes panafricains les plus en vue (Nathalie Yamb, Kemi Seba, Franklin Nyamsi wa Kamerun, Egountchi Behanzin, Mohamed Konaré, etc.) classent dans cette catégorie peu reluisante les pays et personnalités dirigeantes ci-après : le Bénin de Patrice Talon, le Rwanda de Paul Kagame, le Togo de Faure Essozimna Gnassingbé, le Sénégal de Macky Sall, la Guinée-Bissau d’Umaro Sissoco Embaló, le Gabon d’Ali Bongo Ondimba (ABO), la Côte-d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), le Cameroun de Paul Barthélemy Biya’a bi Mvondo et la République du Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso.

[xxix] Ce large mouvement qui traverse pratiquement l’ensemble des couches de la population, n’est pas sans rappeler l’hystérie collective ayant marqué la période historique des indépendances.

Le discours du capitaine Ibrahim Traoré à Saint-Pétersbourg

Le discours du capitaine Ibrahim Traoré à Saint-Pétersbourg

Le président burkinabè Ibrahim Traoré reçu par son homologue russe Vladimir Vladimirovitch Putin au sommet Russie – Afrique à Saint-Pétersbourg, l’ancienne capitale de la Russie impériale (tsariste).

Quand le président de la Transition du FASO est le pourfendeur-fossoyeur de la FrançAfrique

S’agit-il du dernier clou planté dans le cercueil du néocolonialisme ?

‘‘L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère.’’ Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara, ancien président du FASO

Par Joël Asher Lévy-Cohen

Les 27 et 28 juillet 2023, s’est tenu à Saint-Pétersbourg, l’ancienne capitale impériale de la Russie, sous la baguette du président Vladimir Vladimirovitch Putin, le sommet Russie-Afrique. Cette conférence qu’ont réellement tenté de saboter par tous les moyens les pays du bloc occidental par des menaces ‘‘perceptibles’’ à l’adresse de divers participants, avait primordialement pour objectif de raffermir la coopération dans tous les domaines entre l’Ours russe et les États africains renforcés pour la circonstance par la présence effective de 49 délégations de haut rang. Toutefois, sur le terrain doublement géopolitique et géostratégique, cette rencontre internationale au niveau le plus élevé avait pour objectif de fixer un cadre favorable à la définition d’un monde résolument multipolaire. Celui-ci a normalement pour effet immédiat de défendre coûte que coûte les intérêts primordiaux des pays fragiles, disposant d’une économie étroite, faisant l’expérience amère du ‘‘racket tyrannique’’ de la part des gangsters internationaux. C’est-à-dire : des ‘‘décideurs’’ de la tristement célèbre communauté internationale.

Avec le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel malien Assimi Goïta qui a fait le déplacement de Saint-Pétersbourg, fait partie de la nouvelle génération de dirigeants africains qui boudent sévèrement les intérêts coloniaux et prônent la diversification des partenaires stratégiques en vue de préserver les intérêts vitaux de leurs Nations respectives.

Au cours de cette réunion historique des chefs d’État et de gouvernement, le capitaine Ibrahim Traoré, du haut de ses 35 ans, a pris la parole – [protocole oblige] – en tant que président du Faso, le pays des ‘‘Hommes intègres’’. Au cours de sa brève intervention – d’une durée totale de 7 minutes – dont l’écho continue de résonner sur l’ensemble du continent africain, ce jeune dirigeant a exposé, non sans avoir préalablement remercié l’hôte du sommet[i], les maux rongeurs de l’Afrique contemporaine pourtant indépendante sur papier. Dans un silence de cathédrale, il a égrené un chapelet de reproches sous forme aussi bien de questionnements teintés de ‘‘maïeutique’’ que d’affirmations somme toute crues[ii]. À savoir : l’asservissement des dirigeants africains[iii], l’aliénation politique et diplomatique des États supposément indépendants et souverains[iv], la posture de la mendicité étatique, la souveraineté alimentaire, l’exil mortel de la jeunesse abandonnée à son triste sort, le bâillonnement de la population[v], l’écrasement de la dignité citoyenne, la strangulation de profondes aspirations populaires, l’absence manifeste des politiques de coopération internationale ou des mécanismes d’intégration régionale, le sabotage de l’intégrité physique de différents territoires africains par la pieuvre terroriste et la communauté internationale, la trahison de la solidarité interafricaine au profit exclusif de puissants intérêts exogènes et coloniaux[vi].

Le Sénégalais Macky Sall répond à son homologue burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, au sommet de Saint-Pétersbourg.

Sans s’appuyer sur un support papier ou document, ce discours du capitaine burkinabè qui n’est véritablement pas fait dans la dentelle, a bel et bien suscité un profond malaise[vii]. De manière quasiment inattendue, celui-ci a littéralement fait sortir de leurs gonds les ‘‘porte-parole attitrés de la FrançAfrique[viii]’’. Il convient d’admettre que ces porte-voix officiels du néocolonialisme archi-ravageur sont, d’ailleurs, réputés séquestrer l’avenir du continent africain[ix]. En réalité, ils sont des destructeurs patentés de tous les espoirs de la jeunesse africaine fort manifestement confrontée sur le terrain continental au chômage endémique, à la privation délibérée des structures éducatives et sanitaires[x], à l’exil oh ! Combien meurtrier, in fine à l’extrémisme idéologique ou la radicalisation religieuse vivement encouragée par des forces obscurantistes[xi].

Le nouvel homme fort de Niamey, le général Abdourahamane Tiani

Par ailleurs, pendant le déroulement du sommet à Saint-Pétersbourg, un putsch militaire à Niamey – capitale politique et administrative du Niger –, œuvre du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP)[xii], s’est auto-invité au menu de la conférence. Ce coup de force qui s’inscrit effectivement dans l’esprit d’autodétermination de jeunes et nouveaux dirigeants africains issus de l’univers militaire, est venu pratiquement doucher les espoirs de la vieille garde ‘‘françafricaine’’. Il y a lieu de remarquer qu’en cas avéré de déstabilisation par le truchement d’une révolution armée ou pression populaire, celle-ci est déjà habituée à l’interventionnisme militaire et diplomatique de l’ancienne puissance coloniale française, d’ailleurs, très favorable à bien des régimes honnis par leurs propres ressortissants.

Cette dernière est, faut-il relever, accablée de tous les maux qui rongent malheureusement le continent africain en termes de sous-développement matériel, de sous-progrès humain. Elle est accusée de confiscation de la souveraineté monétaire et économique par le biais de la devise Franc CFA. Aussi lui est-il reproché l’aliénation de l’indépendance politique des États africains par le truchement du maintien des régimes brutaux. En effet, en dépit du discours du sommet de la Baule de 1990 sur l’ouverture politique et la conditionnalité de l’aide franco-occidentale, Paris s’est toujours accommodé de divers pouvoirs africains essentiellement coupés de toute base ‘‘populaire’’. Pragmatisme diplomatique ou Intérêts économiques obligent, les autorités politiques et gouvernementales françaises, quels que soient, d’ailleurs, en vérité leurs bords politiques ou leurs positionnements idéologiques, ont toujours fermé leurs yeux sur les multiples exactions des systèmes politiques en cours dans la zone subsaharienne, et en très nette rupture de toute légitimité ‘‘démocratique[xiii]’’, etc.

La population nigérienne a massivement salué l’avènement du nouveau régime de salut public qui promet paix et sécurité, décrispation politique et concorde nationale.

S’il est majoritairement salué par la population locale et celle des pays environnants par solidarité interafricaine, il n’en reste pas moins que ce coup d’État militaire[xiv] provoque la mobilisation tous azimuts de diverses forces politiques et diplomatiques naturellement proches de Paris[xv]. Il importe de constater que tous ces puissants réseaux d’influence sont, certainement, perçus sur le continent africain comme des entités internationales qui refusent voire même freinent systématiquement toute émancipation de l’Afrique. Ceux-ci sont pratiquement vus comme de gigantesques appareils de contrainte qui étouffent son autonomie décisionnelle en vue de sauvegarder l’hégémonie occidentale ou la domination française en terre africaine. Il s’agit, bien sûr, des États membres de l’Union européenne (UE)[xvi], des pays adhérents de l’Union africaine (UA)[xvii] et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)[xviii]. À la base, toutes ces organisations présentent cette particularité et cette singularité d’être substantiellement composées d’un personnel à la fois politique et administratif non élu par les populations locales ou non désigné par les peuples desdits États.

La photo de famille prise lors de la fin de la conférence de Saint-Pétersbourg. Les plus grands absents sont le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Sénégalais Macky Sall, le Comorien Azali Assoumani (président en exercice de l’Union africaine). Ils n’ont pas voulu figurer sur la même image que les Malien Assimi Goïta et Burkinabè Ibrahim Traoré sous prétexte d’avoir pris le pouvoir politique par les armes et non pas par la volonté populaire

Une chose est sûre et certaine, le discours du capitaine Ibrahim Traoré, désormais qualifié de ‘‘Discours de Saint-Pétersbourg’’ en raison du fait qu’il trace les sillons idéologiques de la Nouvelle Afrique indépendante et souveraine, a révélé l’émergence d’une nouvelle élite dirigeante du Continent. Porté à bout de bras par la nouvelle génération de leaders politiques et militaires qui n’a point connu le mouvement historique de décolonisation ou qui a peu ou prou vécu la guerre froide dans ses moments les plus intenses, il ne fait point de concession, même hasardeuse, aux forces colonialistes et impérialistes. Cette nouvelle classe dirigeante n’est pas prête à sacrifier les intérêts supérieurs de la Nation en contrepartie de maigres avantages matériels ou en échange de la jouissance du pouvoir politique. Elle n’est pas du tout prête à transiger avec les anciennes puissances coloniales, à plus forte raison la France, pour leur garantir à vil prix une très large ouverture du vaste marché africain.

Thomas Sankara du Burkina Faso est le Hugo Chaves de Frias du Vénézuela avant l’heure. Il est le modèle révolutionnaire du capitaine Ibrahim Traoré.

Ce fameux Discours de Saint-Pétersbourg a, au moins, révélé que cette jeune génération de leaders politiques et militaires agit en adéquation avec les principes idéologiques des pères fondateurs de l’Afrique libre, souveraine et indépendante. Elle vibre à l’unisson avec Thomas Isidore Noël Sankara, d’heureuse et pieuse mémoire. Au niveau de la société civile, elle partage pleinement les préoccupations des activistes panafricanistes Kemi Seba du Bénin (et de la France) et Nathalie Yamb du Cameroun (et de la Confédération helvétique).

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

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[i] Il a profité de cette occasion pour s’excuser préalablement auprès des chefs d’État africains, à plus forte raison aînés en âge et aussi prédécesseurs dans l’ordre d’arrivée au pouvoir, en raison de la violence du contenu de son discours susceptible de les froisser ou indisposer. En effet, son discours était littéralement cru, donc non dosé et non mesuré. Pour utiliser une expression consacrée par les circonstances, ‘‘il n’y est pas allé sur le dos de la cuillère’’.

[ii] Force est cependant de souligner que cette méthodologie discursive n’a point manqué de glacer l’enthousiasme ou de heurter la susceptibilité de quelques pairs du continent.

[iii] Le sens politique du mandat présidentiel d’un dirigeant africain.

[iv] La véritable place des États africains dans le concert des Nations.

[v] Le rôle de la population dans la consolidation de la démarche démocratique.

[vi] Absence de volonté de collaboration interafricaine ou de mutualisation des efforts entre partenaires stratégiques.

[vii] Au motif de faire respecter strictement l’ordre politique et l’idéal démocratique au sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, les dignitaires du Sénégal (Macky Sall), de la République du Congo-Brazzaville (Denis Sassou Nguesso) et de Comores (Azali Assoumani, président en exercice de l’Union africaine [UA]) ont carrément refusé de figurer sur la même photo que leurs pairs (le Malien Assimi Goïta et le Burkinabè Ibrahim Traoré) accusés d’être arrivés au pouvoir par la confiscation de la volonté populaire ou le piétinement du suffrage universel.

[viii] Sur un ton pathétique comme si des piques verbales lui étaient lancées, comme s’il était personnellement visé par le capitaine Ibrahim Traoré, le Sénégalais Macky Sall a répondu immédiatement au speech vitriolique du jeune président de la Transition du FASO. Chose totalement inédite car les Africains n’étalent pratiquement pas leurs divergences ou incompréhensions devant les caméras. Chose inédite que lui reprochent, d’ailleurs, bien des observateurs du landerneau politique africain dans la mesure où un aîné en Afrique fait toujours montre de hauteur morale, d’altitude mentale et de sagesse devant un cadet trop bouillant ou trop turbulent.

[ix] Le Sénégalais Macky Sall a très nettement fait pourrir l’ambiance politique et l’atmosphère nationale en raison de son obsession pathologique à se représenter coûte que coûte pour un troisième mandat présidentiel consécutif et à disqualifier électoralement l’opposant Ousmane Sonko par le biais d’une condamnation judiciaire. Il y a lieu de relever que cette personnalité politique souverainiste est très adulée pour son discours d’émancipation vis-à-vis de Paris par la jeune génération.

[x] Bref au confort matériel de la vie pratique.

[xi] Les jeunes africains des pays majoritairement musulmans sont aisément recrutés par des groupuscules terroristes dans le cadre du Djihad islamique.

[xii] La posture anticoloniale ou la vision antifrançaise de cet organe transitoire, a fortiori une direction de putschistes, est un secret de polichinelle.

[xiii] Allusion est faite aux fraudes électorales. On est concrètement loin de la fameuse ‘‘Déclaration de Bamako’’ du 3 novembre 2000 sur les pratiques de la démocratie, le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Celle-ci assimile les bidouillages électoraux au putsch constitutionnel ou renversement des institutions politiques par l’ordre militaire.

[xiv] L’effet domino de ce pronunciamiento a véritablement pour source ou bougie d’allumage ‘‘Bamako’’, capitale du Mali actuellement dirigé par le colonel fraîchement quadragénaire Assimi Goïta. Cet officier militaire malien vilipendé par la France était présent à Saint-Pétersbourg.

[xv] La France n’interprète jamais la subversion de l’ordre politique et constitutionnel par des hommes en béret et treillis (kaki militaire) dans sa chasse-gardée africaine comme la volonté d’affranchissement des sujets africains des régimes corrompus et néocolonialistes que sont ses protégés. Elle interprète plutôt ce phénomène comme la subversion ou la dévastation armée. Elle l’interprète comme la manifestation déguisée de la Russie, d’ailleurs, fortement décidée par le truchement du mercenariat du groupe ou de la milice Wagner – devenu ‘‘le bras armé de Moscou’’ – à porter atteinte à ses intérêts vitaux et stratégiques dans ce continent.

[xvi] Cette organisation interétatique brandit sempiternellement l’épouvantail de la suppression de toute assistance extérieure.

[xvii] L’Union africaine (UA) qui est, par définition, une organisation de nature continentale, agite très souvent la menace d’exclusion à ses membres en proie à un coup d’État militaire.

[xviii] Par contre, la CEDEAO qui est une organisation de nature régionale, agite à son niveau la menace d’une intervention militaire en vue de déloger violemment les putschistes indélicats à ses yeux pour avoir subverti l’ordre autant politique et démocratique que légal et constitutionnel.

La République démocratique du Congo entre turbulences politiques et violences armées

La République démocratique du Congo entre turbulences politiques et violences armées

La carte politico-administrative de la République démocratique du Congo. Ce pays est divisé administrativement et structurellement en 26 provinces dans le cadre de la décentralisation.

L’enjeu politico-électoral du mercredi 20 décembre 2023

La consolidation de l’indépendance nationale et la fin abrupte du régime de tutelle extérieure

‘‘La liberté est le trésor de la vie’’ Yann Feliz

Par Joël Asher Lévy-Cohen

La République démocratique du Congo est indépendante depuis le jeudi 30 juin 1960. Mais, force est de constater que cet État géant et richissime au cœur du Continent africain a vraiment eu beaucoup de mal à s’accommoder du régime démocratique[i] en raison de l’immixtion étrangère dans les affaires domestiques[ii]. Il y a lieu de remarquer que cette implication sévère de puissants intérêts internationaux dans la vie nationale a eu pour effet la permanence de la tyrannie[iii]. Fondée sur l’arbitraire et le totalitarisme, celle-ci fut officiellement inaugurée par le soudard Joseph-Désiré Mobutu[iv] le 24 novembre 1965 dans l’optique de confisquer tout l’avenir du pays au profit exclusif de l’Occident chrétien.

Le drapeau de la République démocratique du Congo

Ce régime privatif de liberté qui découle évidemment de l’univers militaire postcolonial, a naturellement connu un terme – [non point définitif] – le samedi 17 mai 1997 à la faveur d’une rébellion armée, d’ailleurs, nourrie par la haute finance et le gotha ‘‘industriel’’ et ‘‘minier’’. En effet, celui-ci a été rapidement remplacé et perpétué pendant une vingtaine d’années par un autre régime éteignoir du droit et de l’équité, de la justice et de la dignité humaine que représente, bien sûr, la dynastie révolutionnaire des Kabila Sr et Jr. Cette perpétuation a [malheureusement] eu pour conséquence dramatique ‘‘la fossilisation de l’État postcolonial, la caporalisation des institutions politiques et administratives, la liquidation de la Nation héritée de la période d’indépendance et, surtout, la mise à mort délibérée de l’entreprise démocratique en tant que pouvoir et expression souveraine de la population, la liquéfaction des entreprises publiques, etc.’’.

Il sied de souligner que cette strangulation de la démocratie politique, pourtant réclamée à cor et à cri par l’ensemble des Congolaises et Congolais, s’est opérée par le truchement du processus électoral. En effet, les scrutins triplement tenus en 2006, 2011 et 2018 en vertu du processus intercongolais de Pretoria de 2002 et de Sun City de 2003, lequel a fini par offrir une prépondérance aux forces belligérantes, n’ont jamais eu pour finalité la désignation des Représentants du Peuple en vue de servir ses intérêts primordiaux ou ceux immédiats du sanctuaire national. En fait, ces opérations électorales très nettement travesties par la Communauté occidentale et, surtout, enveloppées de pluralisme partisan avaient stratégiquement pour objectif la fabrication d’une classe politique d’aventuriers et de condottieri. Il importe de relever que tous ces mercenaires sont naturellement voués au service exclusif de puissants intérêts maffieux tout à fait connus pour leur amour sans borne de l’affaissement de l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo.

L’UDPS est un parti dominant sur l’échiquier politique de la République démocratique du Congo. Dirigée et encadrée par le secrétaire général Augustin Kabuya, cette formation politique fondée le 15 février 1982 se met en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales du mercredi 20 décembre 2023.

C’est naturellement dans ce contexte de survie ou de mort pour la Nation que l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) accepte de participer aux joutes électorales de 2018. En effet, cette formation menée dans les circonstances par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) accepte de participer à ces scrutins en vue de sauver une collectivité publique en voie de disparition. D’ailleurs, celle-ci est manifestement sacrifiée par une classe politique véreuse et mentalement atrophiée. Elle est démantibulée par une violence armée indicible dont la saine réputation est de saper tous azimuts les fondamentaux d’un État reconnu diplomatiquement par ses pairs internationaux.

C’est pratiquement dans cet esprit de réhabilitation de la République démocratique du Congo que FATSHI prend finalement les rênes du pouvoir le jeudi 24 janvier 2019, et ce au terme d’une élection présidentielle contestée par un conglomérat de mercenaires – au service des Transnationales d’extraction occidentale – et des pupilles de la Communauté internationale. Il importe de mentionner que cet esprit de résurrection tous azimuts de cet État majestueux et richissime de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains constitue, en réalité, la boussole de toute son action politique et dirigeante, et ce dès sa prise de fonction officielle. Pour, ainsi, affermir la concorde politique décisive à la cohésion nationale, cela passe nécessairement par la décrispation et même la coexistence politique au plus haut sommet du pouvoir et de l’État entre forces nationales habituées plutôt à se regarder en chiens de faïence.

Le secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya a la lourde tâche de mener le parti à la victoire et de conserver le pouvoir pour une mandature de cinq ans.

Cela passe évidemment par la revalorisation de l’Institution judiciaire naguère dévitalisée par le despotisme ou l’autoritarisme, le césarisme ou l’absolutisme. À cet effet, le juge en tant que pouvoir organique et autorité de l’État républicain est décrété ‘‘gardien de la morale publique’’. Redevenu ipso facto un acteur primordial puisque placé au cœur de la société, il est reconnu ‘‘garant des libertés individuelles et collectives’’. Par ailleurs, la population censée [sensée] pleinement jouer le rôle de contrepoids politique dans le cadre d’une démocratie pluraliste, se voit définitivement reconnaître la qualité de souverain primaire. À ce titre, le nouveau pouvoir de FATSHI l’encourage à adopter politiquement un comportement de revendicateur des droits ‘‘démocratiques’’ autant que ‘‘sociaux’’. Il l’encourage même à sanctionner durement ses propres représentants – quoi que légitimes sur papier – siégeant au sein des institutions nationales ou locales sujettes à élection.

Le parlement qui fait office de Nation souveraine et qui représente institutionnellement la population, est plutôt appelé à s’affranchir des intérêts politiques et partisans en vue de mieux protéger la société, de mieux sauvegarder sa liberté et son autonomie, de mieux servir le Peuple tout entier[v]. L’idéologie de la performance et de l’efficacité managériale, d’ailleurs, propre à la sphère privée et l’univers économique devient subitement le langage approprié des institutions gouvernementales et administratives dans strict but de générer des revenus substantiels au profit des collectivités publiques, fussent-elles périphériques ou centrale[vi]. Le phénomène de corruption qui a littéralement paralysé la vie de la Nation depuis des lustres – depuis l’ère glaciaire du Mobutisme ravageur – devient la bête noire des autorités publiques et administratives pour sa nette propension à favoriser le sous-développement[vii].

La restauration de l’État de la République démocratique du Congo, ainsi que de toutes ses entités publiques, est le leitmotiv du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI).

Cet esprit de réhabilitation ou de résurrection de la République démocratique du Congo, d’ailleurs, mis en avant par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) finit, en vérité, par courroucer bon nombre d’intérêts internationaux, à plus forte raison ‘‘occidentaux’’. Il sied de noter que ceux-ci sont accoutumés à transiger avec un personnel politique et administratif local peu regardant des intérêts nationaux. Ces derniers adorent visiblement un Congo à genoux, grabataire, continuellement sous perfusion humanitaire. Ces puissances exogènes qui promeuvent l’infiltration de toutes les institutions nationales par des mercenaires étrangers, ne tolèrent aucunement un Congo debout, dont le discours ambiant est, plutôt, le développement économique de la Collectivité étatique associé au progrès social du Citoyen. Elles ne tolèrent nullement un Congo libre et prospère, digne et juste, dont la doctrine officielle est, à vrai dire, l’industrialisation de son espace vital afin d’en faire une puissance émergente au cœur de l’Afrique moderne et indépendante.

le leadership de FATSHI est fortement apprécié par ses pairs en Afrique. Sur le continent, son discours promouvant les droits fondamentaux de la personne humaine met un accent particulier et singulier sur la paix et les négociations politiques en vue d’épargner les souffrances injustement infligées à la population.

Dans le but de freiner l’élan présidentiel de FATSHI s’appuyant fort substantiellement sur le Nationalisme congolais[viii], d’ailleurs, hérité tout droit des pères de l’indépendance et du lumumbisme historique, ces puissants intérêts exogènes mettent évidemment à contribution des puissances régionales anticongolaises. Le rôle leur imparti est de servir de souffleurs de braise dans le cadre des conflits violents. Ceux-ci réactivent rapidement toutes les forces négatives ou terroristes qui essaiment, d’ailleurs, impunément dans l’Est du territoire national. En réalité, ces dernières ont pour mission d’occuper les zones qui regorgent des ressources autant minérales et naturelles que précieuses et stratégiques. Aussi ont-elles pour mission d’expulser de l’Afrique centrale les intérêts économiques et financiers sino-soviétiques tout en maintenant sur le plan purement interne, fortement – pour ne pas dire violemment – la pression du démembrement territorial[ix].

Parmi les autres objectifs poursuivis par ces puissances exogènes par le canal de leurs sbires, fussent-ils mercenaires locaux et étrangers, forces négatives et terroristes, c’est la perturbation violente du processus électoral qui doit [normalement] culminer par des scrutins légitimes tenus le mercredi 20 décembre 2023[x]. Par cette stratégie mesquine, ces intérêts extérieurs veulent, en vérité, conduire précipitamment le pouvoir en place à des séries interminables de pourparlers avec quelques familles de l’opposition politique et sociale. Force est de constater que celles-ci ‘‘adoubées par la hiérarchie catholique romaine et locale’’ sont strictement placées aux ordres de l’étranger en vue de partager des postes politiques, administratifs et gouvernementaux. En réalité, cette stratégie leur permet de sauvegarder, au nom de leurs commanditaires cyniques et soutiens maffieux, l’architecture ‘‘politique’’ et ‘‘institutionnelle’’ directement issue du processus résolument vicié de Pretoria de 2002 et de Sun City de 2003[xi].

Le président de la République démocratique du Congo Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dit FATSHI Béton, a été élu à la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Le mercredi 20 décembre 2023, il remettra en jeu son tablier pour un second mandat de cinq ans. Pour l’instant, il demeure indétrônable vu sa communion avec la population qui apprécie énormément son action politique, administrative et gouvernementale.

Ce qui est clair, l’obsession de FATSHI de ressusciter un État comateux, est à la base de la contre-réaction des membres influents de la Communauté occidentale de replonger la République démocratique du Congo dans la spirale du chaos et de l’anarchie favorisant la spoliation éhontée du pays[xii]. Concrètement, cela signifie que les convulsions actuelles que vit péniblement la République démocratique du Congo, résultent du refus poli mais ferme de ce président de sacrifier l’ensemble de son Peuple, de brader l’État, d’en faire un marchepied scandaleux de puissants intérêts extérieurs[xiii]. Tous ces troubles convulsifs résultent, surtout, de la redéfinition de la place de cet État majestueux et richissime dans le concert des Nations par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo[xiv].

En d’autres termes, toutes ces contractions sévèrement et matériellement vécues par la République démocratique du Congo sont dictées par la crainte injustifiée et illégitime de grandes puissances occidentales de voir balayer lors de prochaines échéances électorales la cohorte de leurs pupilles et mercenaires que la population ne veut pratiquement plus revoir sur l’échiquier politique et national. Donc, ceci revient à dire que ces turbulences politiques et violences armées commanditées de l’extérieur visent à renvoyer aux calendes grecques la tenue de scrutins tant attendus par la population. En effet, celle-ci a vraiment soif de goûter à sa liberté et à son épanouissement. Elle a réellement besoin, vraiment soif de jouir de l’ensemble de ses richesses minières et naturelles visiblement confisquées par des puissances occidentales.

Au Peuple congolais de prendre toutes ses responsabilités.

À l’UDPS de l’y conduire.

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

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[i] La démocratie exige, certes, la pluralisation partisane et la tolérance politique.

[ii] Il s’agit de l’ingérence décriée de la ‘‘Troïka’’ : Belgique, États-Unis et France.

[iii] Aujourd’hui, l’interventionnisme tyrannique étranger en République démocratique du Congo est directement exercé par des représentants diplomatiques. Entre autres de l’Union européenne (UE) et des Etats-Unis (USA). Y compris la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) par le truchement de la représentante du secrétaire général de l’ONU António Manuel de Oliveira Guterres, alias António Guterres, en l’occurrence Mme Bintou Keita de Guinée-Conakry. Spécifiquement pour cet organisme onusien pourtant chargé de pacifier l’Est de la République démocratique du Congo, la population congolaise l’accuse de connivence avec les forces négatives et terroristes qui portent atteinte à la vie et aux droits des citoyens paisibles. Aussi l’accuse-t-elle de participer activement à la contrebande des matières premières au détriment de la RDC. Elle lui reproche également d’abuser sexuellement des femmes congolaises sans défense.

[iv] Il est devenu, plus tard, Mobutu Sese Seko kuku Ngbendu wa za Banga du Zaïre à la faveur de la doctrine nationale et de la révolution culturelle de l’Authenticité mise en orbite en 1971.

[v] Dans le cadre de l’Union sacrée de la Nation (USN), un appel de responsabilité politique et civique est directement lancé à tous les députés en vue de faire passer l’intérêt supérieur de la Nation et du Peuple avant toute autre considération politique par le président de la chambre basse Christopher Mboso Nkodia Pwanga. Dans un autre registre, cet appel explicite vise principalement les Représentants de la Nation qui entretiennent des rapports de proximité avec des forces rebelles locales ou étrangères armées au détriment de l’État en vue de bénéficier d’une ristourne en termes de contrebande de matières premières.

[vi] C’est l’obsession du gouvernement des Warriors dirigé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

[vii] Pour endiguer l’absentéisme administratif et le détournement des deniers publics qui font naturellement perdre une fortune colossale à l’Administration publique et à l’État, l’Inspection générale des finances (IGF) est réactivée. Cette institution qui permet à l’État de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence administrative, devient le fer de lance de la moralisation publique des fonctionnaires ou agents publics.

[viii] L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) trouve son ‘‘fondement idéologique et sa légitimité politique’’ dans la lutte historique contre la tyrannie ‘‘meurtrière, négrière et prébendière’’ en tant que cheval de Troie bâillonnant l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo, sacrifiant sauvagement sur l’autel des puissances internationales et des intérêts maffieux autant la souveraineté et la prospérité de la Nation que la liberté et la dignité du Peuple.

[ix] ‘‘Qui contrôle la République démocratique du Congo, contrôle bien entendu le monde entier. Il s’arroge, par conséquent, la puissance de diriger en permanence la planète Terre. Il s’assure un leadership sans limite’’.

[x] L’Ensemble pour la République de l’affairiste Moshe Nissim Soriano D’Anagno, autrement désigné Moïse Katumbi Chapwe (le chouchou de la communauté internationale et de puissants intérêts maffieux), et l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDé) de Martin Fayulu Madidi misent sur la violence politique en vue de paralyser l’action politique et gouvernementale de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ces formations partisanes tablent fréquemment sur les affrontements physiques afin d’accéder au pouvoir d’État. Force est d’admettre que leur comportement pourtant antidémocratique n’est jamais reproché ni condamné par la Communauté internationale.

[xi] Ce processus de négociations politiques intercongolaises menées à Pretoria et à Sun City, en Afrique du Sud, est, sans l’ombre d’un doute, officiellement à l’origine de la mise sous tutelle de la République démocratique du Congo.

[xii] C’est dans ce contexte qu’il faut replacer le lâche assassinat du regretté ministre des Transports Chérubin Okende Senga. En effet, l’objectif poursuivi par cet évènement odieux était la provocation des affrontements interethniques dans le centre de la République démocratique du Congo et le soulèvement de la population en vue de favoriser la partition des régions de l’Est du pays. Les architectes de ce plan tablaient sur le manque de réactivité du gouvernement totalement piégé par l’insécurité à l’Est et la déstabilisation à l’Ouest.

[xiii] Le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI) se retrouve dans la même situation que l’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, alias Titide, le père des pauvres et miséreux s’entassant dans des bidonvilles du pays, dont le pouvoir reposait essentiellement sur des piliers populaires. À la seule différence que les mouvements populaires haïtiens vivant exclusivement de l’aide extérieure ont été délibérément manipulés par des puissances extérieures (Paris et Washington) pour renverser le régime de Port-au-Prince plaidant régulièrement pour le partage des richesses nationales au profit des plus démunis de la société. Alors qu’en République démocratique du Congo, cette perspective de neutralisation des institutions politiques et administratives est fortement éloignée en raison du parfait quadrillage du pays par l’UDPS en tant qu’avocat et justicier, soldat et révolutionnaire de la liberté du Peuple.

[xiv] Les richesses matérielles et humaines de la République démocratique du Congo ont toujours fait, et ce depuis la naissance du capitalisme économique et financier au 19e siècle, le bonheur des seules et uniques puissances occidentales. Depuis son avènement politique, le jeudi 24 janvier 2019, le président FATSHI est résolu à faire bénéficier de toutes ces ressources nationales leurs propriétaires légitimes que sont incontestablement les Congolaises et les Congolais. Une telle perspective ne plaît aucunement aux diverses puissances occidentales dont la pratique est de maintenir coûte que coûte la République démocratique du Congo dans un état de pauvreté chronique, de misère exécrable pour sa population, au pire dans le chaos permanent au travers des régimes pilotés et incarnés par des mercenaires de tout acabit.

Tragédie ukrainienne et Suicide européen

Tragédie ukrainienne et Suicide européen

Dès les premières heures de l’intervention militaire russe sur le territoire ukrainien le 24 février 2022, l’Union européenne (UE) a manifesté son soutien total au peuple ukrainien.

L’empire du ‘‘Néolibéralisme global’’ en pire

‘‘Le capitalisme (le marché) n’a ni conscience ni miséricorde.’’

Octavio Paz Lozano, Prix Nobel de littérature 1990

Par Joël Asher Lévy-Cohen *

La fin de la guerre froide en 1989 suivie de la chute du communisme soviétique en 1991 a consacré les États-Unis la seule et unique superpuissance planétaire. Cette position privilégiée a permis à cet immense pays dont le messianisme est le liberté, d’imposer un nouvel ordre mondial substantiellement fondé sur la globalisation marchande.

Depuis le 24 février 2022, le monde dans lequel nous vivons, a complètement basculé. En effet, pendant une trentaine d’années, c’est-à-dire depuis la chute historique du mur de Berlin dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989 suivie du démantèlement du communisme soviétique en décembre 1991, la planète Terre vivait sous l’empire du dictat unipolaire de Washington. Pour la circonstance, devenus la seule et unique superpuissance, les États-Unis pouvaient, donc, imposer aisément leur volonté au reste du monde sans pour autant rencontrer une quelconque résistance. N’ayant pratiquement plus d’opposition militaire et de contradiction idéologique en face, ceux-ci pouvaient donc imposer un nouvel ordre mondial qui obéissait pratiquement à leur vision fantasmatique.

La guerre en Ukraine oppose les forces de l’OTAN et de l’Union européenne (UE) aux forces russes

Toutefois, la guerre en Ukraine qui implique manifestement l’intervention militaire de la Russie dans le but de stopper les velléités d’extension de l’OTAN au-delà du tristement célèbre rideau de fer, est venue porter un coup d’arrêt brutal à cette démarche unipolaire. En effet, sur le plan purement géopolitique, ce conflit ukrainien en ébullition sur le sol du continent européen, a sonné contre toute attente la révolte des pays progressistes et États du Tiers-Monde complètement adossés au couple sino-russe. Force est de constater que la majorité de ces États de la planète rejettent systématiquement et automatiquement cette vision du monde injustement et brutalement véhiculée par les USA. Celle-ci repose, en effet, sur les atteintes récursives au droit international, pourtant sur papier garant de la paix entre les Nations et de l’harmonie entre les Peuples.

En fait, tous ces pays reprochent sévèrement à Washington de faire littéralement fi des résolutions adoptées par l’Organisation des Nations unies. Ils lui reprochent de piétiner sauvagement la liberté des Peuples et, donc, de faire litière de la démocratie au cœur de la vie des Nations. Aussi lui reprochent-ils d’écrabouiller sans véritablement se soucier la justice et les droits humains fondamentaux. À ce titre, ceux-ci plaident ouvertement en faveur d’un monde multipolaire afin de garantir leur propre sécurité, donc assurer leur propre liberté[i].

La guerre en Ukraine a permis à la Russie de remettre en cause l’ordre mondial unipolaire incarné par les États-Unis.

Ce qui est clair, la guerre en Ukraine a très largement ouvert la voie à une confrontation – pour l’instant à distance – entre les États-Unis et la Russie, deux puissances nucléaires. Ce qui fait naturellement craindre, en cas d’une confrontation somme toute directe voire chaude, l’extinction de la Vie sur cette planète Terre. Sur le plan doublement géopolitique et géostratégique, l’objectif primordial de cet affrontement armé qui ne dit pas son nom, est du point de vue de Washington l’effondrement du régime moscovite dans l’optique de mettre la main sur toutes les ressources stratégiques et vitales de la Russie dirigée par nul autre que l’ex-agent du KGB, Vladimir Vladimirovitch Putin.

Pour Vladimir Vladimirovitch Putin, l’Ukraine devenue l’otage des forces extrémistes, terroristes et nazies soutenues par l’OTAN et l’Union européenne (UE) constitue une sérieuse menace existentielle pour la Russie.

Toutefois, du point de vue de la Russie, d’ailleurs manifestement confrontée à sa survie en raison de son encerclement provoqué par Washington depuis la fin de la guerre froide, l’objectif fondamental de cette conflagration armée est bel et bien ‘‘la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine sanctuarisée par de puissants intérêts antirusses[ii]’’. À vrai dire, il demeure ‘‘la neutralité politique et idéologique de l’Ukraine que l’OTAN cherche coûte que coûte à transformer en poste avancé de l’Occident contre la Russie’’. Il convient de mentionner que cette ancienne république soviétique qui a, certainement, acquis son indépendance politique et administrative de Moscou en 1991, est évidemment parrainée par des États membres de l’Union européenne (UE) et des pays faisant partie intégrante de l’Organisation du Traité de l’Alliance Atlantique Nord (OTAN).

Volodymyr Oleksandrovych Zelenskyy dans la peau de chef de guerre décidé à libérer son pays de griffes de l’ours russe.

Ce qui doit évidemment alerter l’opinion publique internationale, ce conflit militaire entre l’Occident et la Russie, – lequel a pris son essor en 2014 et non point en février 2022 –, a déjà livré l’Ukraine aux mains des Multinationales américaines. À l’instar d’imposants mastodontes tels que ‘‘DuPont de Nemours’’, ‘‘Cargill’’ et ‘‘Mosanto’’[iii], celles-ci ont manifestement accaparé les terres arables et fertiles[iv] de cet immense voisin, et d’ailleurs archi-convoité, de l’ours russe avec la conjuration du célèbre chef de guerre ukrainien Volodymyr Oleksandrovych Zelenskyy. Cette captation, d’ailleurs, digne du Far West s’est opérée contre la volonté expresse des opérateurs agricoles locaux et de la classe paysanne ukrainienne. Ceux-ci avaient, réellement, exprimé dans ce dossier sensiblement chaud et extrêmement vital pour le pays leur fin de non-recevoir.

Les terres agricoles ukrainiennes riches en matières organiques et minéraux sont extrêmement convoitées par des multinationales américaines.

Par ailleurs, il se murmure à haute voix que la reconstruction de l’Ukraine déjà dévastée par l’opération militaire russe a été totalement confiée à la fameuse firme BlackRock. Cette compagnie américaine est plutôt connue pour être une société de gestion d’actifs. Il importe de souligner que son chiffre d’affaires est pratiquement l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) réuni de trois plus grandes économies de l’Union européenne (UE). À savoir : l’Allemagne, la France et l’Italie.

Dans ce dossier, la reconstruction de l’Ukraine a été estimée par la Banque mondiale (BM) à hauteur de 349 milliards de dollars US. Cependant, pour Larry Flink, le président de BlackRock, cette opération pourrait réellement capter voire drainer des investissements financiers de l’ordre de 750 milliards de dollars. Ce chiffre colossal est pratiquement le double imaginé ou projeté par cette institution financière sise à Washington. Force est de relever que cette prévision financière ou cette évaluation monétaire a été annoncée au Forum économique de Davos qui est, par essence, la Cathédrale du Néolibéralisme et la Chapelle du Mercantilisme global en janvier 2023[v].

BlackRock, une société gestionnaire de fonds de pension, s’est positionnée parmi les firmes américaines et européennes chargées de la reconstruction de l’Ukraine.

Ce qui est sûr, ce conflit militaire meurtrier est marqué par le détournement massif de l’aide militaire occidentale directement destinée à l’Ukraine. Il est également marqué sur le théâtre des opérations militaires par l’effondrement de l’armée ukrainienne incapable de supporter le rythme imposé par la machine de guerre russe. Il est surtout marqué, au-delà du nombre certes incalculable d’annonces spectaculaires des médias mainstream, par l’insignifiance des matériels militaires offerts par l’OTAN et par l’Union européenne (UE) à leurs alliés ukrainiens[vi].

Le conflit militaire russo-ukrainien a renforcé la mainmise des États-Unis sur l’Europe continentale, plus particulièrement et plus singulièrement sur leurs alliés de l’OTAN et de l’Union européenne (UE).

Ce qui est certain, ce conflit militaire en Ukraine est en soi, du point de vue stratégique, une aubaine pour les États-Unis. En effet, cette guerre leur permet de mettre à tout prix à genoux l’Europe. À défaut de vraiment détruire la Russie, elle leur permet de placer ce vieux continent sous leur parapluie sécuritaire et, par conséquent, nier son indépendance idéologique ou son autonomie politique. Elle leur permet d’éloigner – à moindres frais pour les Européens mais à coûts exorbitants pour les Ukrainiens[vii] – le spectre d’une réunification tant redoutée de l’Allemagne, moteur de l’Union européenne (UE), et de la Russie. Aussi leur permet-elle de détruire cyniquement l’économie et le social de l’Europe en provoquant artificiellement par la montée vertigineuse du prix de l’énergie, dont principalement le gaz, – et subsidiairement le pétrole –, le transfert des entreprises européennes vers l’Outre-Atlantique où l’énergie se négocie encore à bas prix de nos jours.

Les BRICS dont le discours est le multilatéralisme, sont devenus une alternative à l’ordre unipolaire américain.

Ce qui est sûr et certain, le conflit militaire ukrainien a fait découvrir au reste du monde le véritable visage de l’occident. En tant que sphère d’influence planétaire, celui-ci a perdu toute crédibilité politico-diplomatique et toute légitimité morale en raison de sa duplicité[viii]. Contrairement à la propagande idéologique ambiante, d’ailleurs, distillée par les médias mainstream, l’occident ne fait pratiquement plus rêver. Il suffit simplement de voyager dans les quatre coins de la planète Terre pour s’en rendre naturellement compte. Par voie de conséquence, l’occident est-il encore de nos jours un véritable pôle civilisationnel dont les valeurs fondamentales et les principes directeurs sont, à vrai dire, la justice, la paix, la liberté, la démocratie, la dignité humaine ? Dans ses propres frontières, incarne-t-il encore ses idéaux humanistes ?

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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[i] Le rejet de la vision unipolaire américaine s’explique par la destruction délibérée de la Syrie et de la Libye pour des raisons géostratégiques (le gaz et le pétrole), par le piétinement du droit international dans les cas spécifiques de la Serbie sauvagement bombardée sans mandat de l’ONU, de l’Irak et de l’Afghanistan dont les territoires nationaux ont été militairement envahis pour des raisons géopolitiques (la recomposition du grand Moyen-Orient, la mainmise sur le pétrole irakien, la mainmise sur les artefacts archéologiques de l’ancien empire babylonien, la captation des quantités d’or détenues par la banque centrale irakienne, le commerce du pavot afghan, les débouchés sur le trafic du lithium dans le désert afghan), etc.

[ii] Ceux-ci sont d’extraction doublement ‘‘otanienne’’ et ‘‘européenne’’.

[iii] https://multinationales.org/fr/actualites/l-agriculture-ukrainienne-livree-aux-multinationales.

[iv] Le tchernoziom ukrainien est une forte épaisseur de terre fertile et noire (de 1 à 6 mètres) contenant des matières organiques et des minéraux tels que le phosphore et la potasse. Ce qui entraîne effectivement que les agriculteurs limitent drastiquement les apports azotés et l’usage des engrais chimiques pour assurer de meilleures récoltes.

[v] https://www.tf1info.fr/international/la-reconstruction-de-l-ukraine-aiguise-deja-l-appetit-des-investisseurs-et-blackrock-larry-fink-a-davos-2245510.html.

[vi] Cette insignifiance est mesurée en termes de quantité tout comme en termes d’efficacité sur le terrain des opérations armées. Par conséquent, au-delà de la rhétorique ressassée à longueur de journée dans les médias, l’OTAN et l’Union européenne (UE) souhaitent-ils vraiment la victoire militaire de l’Ukraine ?

[vii] Pour le président américain Joe Biden, ‘‘le Monde libre et démocratique doit se battre jusqu’à la dernière goutte du sang ukrainien’’. Une telle formule ne peut que présager une guerre intense et longue.

[viii] Soutien militaire massif à des groupes extrémistes, terroristes et nazis en Ukraine, appui politique et diplomatique à un gouvernement de tortionnaires qui tue ses propres concitoyens en raison de leurs origines ethniques, promotion de l’idée d’arrestation du Russe Vladimir Vladimirovitch Putin pour crimes de guerre, crime de génocide et crimes contre l’humanité. Pourtant, bien des dirigeants occidentaux sont comptables de mêmes infractions au regard du droit pénal international (DPI). Ceux-ci circulent très librement dans les capitales des pays démocratiques et donneurs de leçon de morale internationale. À ce niveau, motus bouche cousue. La politique de l’autruche bat malheureusement son plein.